Attention au retour de la pollution

La pollution de l’air due au trafic routier pourrait augmenter jusqu’à 27% à Bruxelles après des décennies d’amélioration

Les villes européennes risquent de connaître une pollution atmosphérique plus importante qu’avant la pandémie de coronavirus, car l’utilisation de la voiture augmente à nouveau. Cette tendance est également évidente dans les villes belges.

14 octobre 2020 – Une nouvelle analyse montre comment l’utilisation accrue de la voiture après le confinement pourrait accroître les émissions de la circulation routière de plus d’un quart, si les gens choisissent la voiture plutôt que les transports publics ou d’autres solutions plus propres. Greenpeace et Les Chercheurs d’Air demandent aux autorités publiques de poursuivre la mise en œuvre de certaines mesures adoptées pendant la pandémie comme l’aménagement de pistes cyclables et de plus d’espace pour les piétons.

A Bruxelles, les émissions totales d’oxyde d’azote (NOx) du trafic routier augmenteraient de 5 % si les gens conduisaient 10 % de plus en voiture qu’avant la pandémie. Et les émissions de NOx pourraient être jusqu’à 24 % plus élevées si les gens utilisent leur voiture 50 % de plus, selon une nouvelle analyse commandée par Transport & Environnement (T&E). Selon Bruxelles Environnement, le trafic routier est la principale source d’émissions de NOx dans les villes européennes.

Les particules fines (PM2.5) provenant des véhicules pourraient augmenter jusqu’à 6 % si les voitures parcourent 10 % de kilomètres en plus, et de 31 % si elles en parcourent 50 % de plus. Les particules peuvent pénétrer profondément dans les poumons et être absorbées dans le sang, et ainsi renforcer des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et le cancer du poumon.

Selon les données, la réduction de la pollution atmosphérique observée dans la plupart des villes européennes depuis le début de la pandémie pourrait bientôt laisser place à un rebond des émissions toxiques provenant de la circulation automobile. Comme de nombreuses personnes évitent les transports publics par peur du coronavirus, la congestion est actuellement en augmentation dans la plupart des villes et pourrait entraîner des émissions dues à la circulation qui dépassent même les niveaux d’avant la crise.[1]

« Les données TomTom montrent qu’à Bruxelles, mais aussi à Gand et à Charleroi, il y a déjà plus de circulation automobile qu’avant le confinement. À Anvers et à Liège aussi, la tendance va dans ce sens. C’est très alarmant, surtout si l’on considère l’impact négatif sur la santé en combinaison avec l’actuelle pandémie de corona« , déclare Elodie Mertz de Greenpeace.

Une nouvelle augmentation des émissions de NOx et de PM2.5 due à la circulation serait une mauvaise nouvelle pour les villes qui présentaient déjà des niveaux dangereux de pollution atmosphérique avant la pandémie et qui, dans de nombreux cas, sont à nouveau confrontées à des niveaux de pollution proches ou supérieurs aux limites légales de l’Union européenne.

En outre, comme il est peu probable que cette pollution se répande uniformément dans les villes, elle exacerbera probablement les inégalités en matière d’exposition à la pollution atmosphérique pour les habitants des communautés les plus défavorisées.

« Nous sommes face à un potentiel effet tsunami : la pollution de l’air a fortement reculé pendant le confinement et elle risque maintenant de revenir frapper nos villes encore plus durement qu’avant. Tout doit être fait pour empêcher cette vague toxique de se former. Elle nous rendrait encore plus vulnérables au Coronavirus.« , explique Pierre Dornier des Chercheurs d’Air.

De nombreuses solutions sont disponibles pour contrer ce retour en force de la pollution. Les villes devraient rendre permanentes certaines nouvelles mesures adoptées pendant la pandémie, telles que les pistes cyclables aménagées et plus d’espace pour les piétons. Il est également temps d’intensifier, et non d’éliminer, les zones à faibles émissions, afin de mettre le cap sur un air réellement sain à respirer. Cela nécessite l’introduction de zones zéro émissions d’ici 2030 au plus tard.

« La pollution de l’air et le coronavirus sont un cocktail très dangereux que nous devons combattre. Des solutions, telles que la mobilité active et le transport électrique, sont disponibles. Il est maintenant urgent d’accélérer leur déploiement.« , conclut Elodie Mertz.

Notes: 

[1] Pour les chiffres actuels par ville, veuillez consulter le classement de TomTom sur les embouteillages : https://www.tomtom.com/en_gb/traffic-index/ranking/


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12 mois de mesures citoyennes contre la pollution de l’air à Bruxelles

12 mois de mesures citoyennes contre la pollution de l’air à Bruxelles


L’asbl Les chercheurs d’air, avec le soutien de Bruxelles Environnement, du Ministre Bruxellois de l’Environnement Alain Maron, de la fondation Bloomberg Philanthropies et de 17 communes [1] de la Région Bruxelloise, lance aujourd’hui une nouvelle campagne de science collaborative pour identifier et combattre les zones très polluées de la capitale.

Dans le cadre de cette campagne, les Bruxellois.e.s sont invité.e.s à mesurer gratuitement, d’octobre 2020 à octobre 2021, les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) devant chez eux/elles. Les participant.e.s pourront ainsi connaître la qualité de l’air qu’ils/elles respirent au cours d’une année.

A l’échelle européenne, l’ampleur de ce projet est inédit : ce sera en effet la première fois qu’un projet de mesure du NO2 par des citoyen.ne.s durera aussi longtemps (12 mois).

Pierre Dornier, fondateur et président de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Comme nous l’a montré la pandémie de COVID-19, il est très difficile de lutter contre ce qu’on ne voit pas. Rendre la pollution de l’air visible, c’est la rendre vulnérable. De grands efforts doivent donc être faits en ce sens pour améliorer durablement la qualité de l’air à Bruxelles.

Alain Maron, Ministre bruxellois de l’Environnement, a déclaré : “La pollution de l’air est un vrai problème de santé publique, dont le Gouvernement bruxellois veut se saisir à bras le corps. Outre le renforcement du réseau de mesure officiel de la qualité de l’air, sur lequel nous travaillons, soutenir des initiatives citoyennes de ce type nous semble crucial. En étudiant de manière plus approfondie la pollution de l’air respirée dans une série de lieux sensibles de la Région, ce projet doit nous permettre d’informer nos décisions politiques, tout en sensibilisant les bruxellois à cette problématique importante.”

Antha Williams, Directrice des Programmes Environnement à Bloomberg Philanthropies, a déclaré: “La pandémie de COVID-19 nous a montré non seulement le besoin urgent d’améliorer la qualité de l’air, mais également la faculté qu’ont les citoyen.ne.s et les communautés à se protéger mutuellement et à travailler ensemble pour atteindre un objectif commun. Nous sommes ravis de soutenir ce projet qui met en avant une action collective visant à sensibiliser le grand public à la problématique de la pollution de l’air afin d’apporter un véritable changement.”

En plus des 50 citoyen.ne.s qui seront sélectionnés pour participer au projet, plus de 60 écoles de la Région de Bruxelles-Capitale prendront également part à la campagne en faisant les mesures dans leur cour de récréation.

Pierre Dornier a rajouté : “La pollution de l’air est susceptible de provoquer des maladies chroniques chez les enfants car leur organisme n’est pas encore mature. Laisser un enfant respirer un air pollué, c’est comme le laisser boire de l’alcool ou fumer des cigarettes, c’est inacceptable. Tout doit être fait pour leur garantir un air sain sans plus attendre.

Les données collectées au cours de ce projet seront analysées par un laboratoire indépendant et permettront d’identifier et de cartographier des zones dans lesquelles la pollution dépasserait les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et où des actions devraient être mise en place en priorité.

En Belgique, la pollution de l’air est un véritable problème sanitaire. Selon un récent rapport de l’Agence européenne de l’Environnement, celle-ci serait à l’origine de 9.380 décès prématurés par an. En 2016 le dioxyde d’azote aurait été responsable de 1 600 décès prématurés dans notre pays. Comme le démontrent de nombreuses études, la pollution de l’air a des effets particulièrement néfastes sur la santé des enfants : affaiblissement de la fonction pulmonaire, multiplication des cas d’asthme et de bronchite chronique, augmentation du risque d’obésité, de diabète, de troubles neurologiques et de dépression.

 

Notes

[1] Les communes suivante soutiennent la campagne en permettant à une ou plusieurs écoles de prendre part aux mesures : Anderlecht (1 école), Auderghem (4 écoles), Berchem-Sainte-Agathe (5 écoles), Bruxelles (6 écoles), Etterbeek (2 écoles), Forest (1 école), Ganshoren (2 écoles), Ixelles (5 écoles), Jette (10 écoles), Koekelberg (2 écoles), Molenbeek (nombre d’écoles à préciser), Saint-Gilles (4 écoles), Saint-Josse (2 écoles), Schaerbeek (1 école), Uccle (1 école), Watermael-Boitsfort (1 école) et Woluwe-Saint-Pierre (9 écoles). La communes d’Ixelles financera également l’installation de tube NO2 sur les résidences Jean Van Aa et Les heures douces, et celle de Saint-Gilles sur la crèche Ketje, le centre culturel Jacques Franck, la maison de l’emploi et la piscine Victor Boin.

CONTACTS

 

Pierre Dornier

Directeur Les chercheurs d'air

pierre@leschercheursdair.be

0496815263

Pascal Devos

Cabinet du Ministre bruxellois Alain Maron, en charge de l'Environnement

pdevos@gov.brussels

0478342377


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Campagne #LesChercheursDair

Quelle est la qualité de l'air que nous respirons à Bruxelles ?


Afin de répondre à cette question nous avons mené pendant 12 mois, d’octobre 2020 à octobre 2021, une campagne de science collaborative pour mesurer les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) dans tout Bruxelles. C’est la première fois en Europe qu’un tel projet est menée sur une durée aussi longue.

Malheureusement, comme le montre la carte ci-dessous, nous respirons un air qui dépasse trop souvent le seuil recommandé par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS).

Mais ce n’est pas une fatalité, des solutions existent. Rejoignez-nous ! Ensemble nous pouvons faire disparaître la pollution de l’air de notre ville !

Concentrations en NO2, mois par mois, sur les 134 sites de la campagne


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Une situation particulièrement préoccupante dans les écoles


Il ressort de nos analyses que la recommandation de l’OMS en matière de NO2 est dépassée dans toutes les écoles bruxelloises où des mesures ont été faites. Certaines écoles sont exposées à des concentrations en NO2 qui dépassent de plus de 3 fois la recommandation de l’OMS.

Une des solutions qui existent pour améliorer la qualité de l’air que respirent nos enfants est de créer des rues scolaires. Par “rue scolaire” nous entendons “une rue qui est complètement fermée, et de manière permanente, au trafic routier”. Il a été montré que cet aménagement urbain peut faire baisser d’au moins 23% les concentrations en NO2.

Vous voulez nous aider à protéger nos enfants de la pollution de l’air en demandant des rues scolaires ? Nous prévoyons d’organiser des mobilisations festives en 2022 avec cette demande comme fer de lance. Inscrivez-vous ci-dessous et nous vous recontacterons pour vous convier à ces mobilisations.

Rejoignez-nous !

Pour aller plus loin


Vous voulez savoir pourquoi, comment, par qui cette campagne a été menée ? Vous voulez consulter les résultats en détails ? Vous voulez connaître nos revendications ?

Vous trouverez des réponses à toutes ces questions dans notre rapport de campagne, ainsi que dans le rapport technique de Bruxelles Environnement ci-dessous.

Rapport généralRapport technique

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Les Bruxellois.es ne veulent plus de pollution

Sondage - Les Bruxellois.e.s ne veulent plus de voitures polluantes en ville

Nederlands

Un nouveau sondage YouGov [1] montre que 77% [2] des Bruxellois.e.s ont ressenti une amélioration de la qualité de l’air pendant le confinement et ne veulent pas retourner aux niveaux de pollution antérieurs à la crise. Pour éviter de retomber dans cette situation 74% [3] des Bruxellois.e.s soutiendraient des mesures contre la pollution qui incluent l’interdiction des voitures polluantes en ville.

 

 

Elodie Mertz, experte Mobilité chez Greenpeace, explique : “le trafic routier est la principale source de pollution au dioxyde d’azote (NO2) à Bruxelles et même les voitures thermiques les plus propres émettent encore beaucoup de polluants. Il est donc urgent d’en interdire l’accès en ville, étape par étape, en tenant compte de l’impact que cette mesure aura sur certains groupes vulnérables. Il est aussi important de renforcer les alternatives comme la marche, le vélo et les transports en commun”.

Alors que des villes comme Paris et Amsterdam ont prévu de réserver leurs rues à la mobilité active, aux transports publics et aux véhicules zéro-émission d’ici 2030, la Région bruxelloise prévoit d’autoriser les voitures thermiques à circuler sur son territoire jusqu’en 2035 !

Pierre Dornier, membre du collectif citoyen Les chercheurs d’air déclare “Certains pensaient que la mise en place d’une zone zéro-émission était une idée impopulaire. C’est faux. Les Bruxellois.e.s veulent respirer un air sain. N’attendons pas 15 ans de plus pour leur accorder ce droit fondamental.

Le sondage révèle également que pour lutter contre la pollution de l’air 66% [4] des Bruxellois.e.s veulent des mesures qui incluent la redistribution de l’espace public en faveur des piéton.ne.s, cyclistes et transports publics.

 

 

À Bruxelles la voiture occupe encore plus de la moitié de la voirie (rues et parkings), ce qui limite le développement de la mobilité active (marche et vélo) et des transports en commun de surface (bus et trams), des modes de déplacement pourtant bien plus respectueux de notre environnement.

Les aménagements temporaires qui ont vu le jour à Bruxelles afin d’autoriser le déconfinement tout en limitant un retour de la pollution de l’air doivent donc non seulement être multipliés mais également pérennisés.

Pierre Dornier ajoute “La voiture urbaine est un objet du passé. Les Bruxellois.e.s en on marre de la pollution, du bruit, de la congestion et des accidents. Il est du devoir des élu.e.s de les écouter et de donner plus de place à la mobilité active et partagée.”

Notes :

[1] Tous les chiffres, sauf si précisé autrement, sont de YouGov Plc. L’échantillon total de ce sondage est composé de 7 545 adultes vivant en zone métropolitaine à Barcelone, Madrid, Rome, Milan, Paris, Marseille, Lille, Lyon, Toulouse, Nice, Berlin, Hambourg, Cologne, Francfort, Munich, Grand Londres, Grand Manchester, Birmingham, Leeds et Glasgow, ainsi qu’en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. Le sondage a été effectué entre le 14 et le 21 mai 2020, en ligne, parmi des personnes qui sont principalement de certaines zones urbaines. Les chiffres ont été pondérés en fonction de chaque zone métropolitaine afin de produire des valeurs moyennes. Tous les résultats peuvent être consultés ici.

[2] 8% n’ont pas ressenti une diminution de la pollution de l’air et veulent retourner à des niveaux de pollution pré confinement. 4% sont sans avis et 11% sont indifférent.e.s

[3] 4% sont contre, 2% sont sans avis et 20% sont indifférent.e.s

[4] 9% sont contre, 2% sont sans avis et 23% sont indifférent.e.s

CONTACT

 

Pierre Dornier

Directeur Les chercheurs d'air

pierre@leschercheursdair.be

0496815263


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5 stratégies pour moins de pollution

Combattre le coronavirus c’est aussi combattre la pollution de l’air.

Et vice versa.

Cette carte blanche a d’abord été publiée par Le Soir

Les autorités à travers l’Europe se préparent à une levée progressive du confinement, une opportunité en or pour améliorer la mobilité urbaine de demain. Les décisions qui seront prises dans les semaines à venir ont le potentiel de rendre nos villes plus vertes, moins bruyantes et plus saines. Mais ces décisions doivent être ambitieuses. La récente baisse de la pollution de l’air deviendra sinon vite un lointain souvenir voilé par le retour des fumées toxiques. C’est malheureusement ce que l’on observe déjà en Chine, où les habitants préfèrent leur voiture aux transports publics. Ce risque est particulièrement inquiétant car il est probable que la pollution de l’air nous rende plus vulnérables au coronavirus. Lutter contre la pollution de l’air c’est lutter contre le coronavirus et les autres maladies respiratoires.

Les villes n’ont pas besoin de réinventer la roue pour que la pollution de l’air reste faible

Chaque crise contient une opportunité : des recherches montrent que nous changeons plus facilement nos habitudes de mobilité lorsque nous vivons des situations marquantes. C’est par exemple ce qui s’est passé en France en décembre 2019 lors des grèves qui ont converti grand nombre de citadins au vélo. La sortie du confinement va donc très certainement s’accompagner de nouvelles habitudes de déplacement. Beaucoup de villes à travers le monde l’ont bien compris et ont commencé à repenser leur espace pour donner toutes ses chance à une mobilité plus propre de se développer et de s’ancrer.

Heureusement, aucune ville n’aura besoin de réinventer la roue pour que les émissions de dioxyde d’azote restent faibles une fois le confinement terminé. Il existe une multitude d’exemples dont les villes peuvent s’inspirer. Certains remontent jusqu’aux chocs pétroliers des années 1970 lorsque les villes néerlandaises se sont lancées dans une refonte totale de leur mobilité, si bien qu’elles font désormais partie des villes les plus agréables du monde.

On relève au moins cinq stratégies dont il a été prouvé qu’elles permettent de lutter contre la pollution de l’air et le changement climatique, ainsi que de préparer un avenir zéro-émission comme fixé par le Green Deal Européen et déjà en cours d’adoption dans plusieurs grandes villes.

En luttant contre la pollution de l’air ces cinq stratégies permettent également de lutter contre le Coronavirus.

Cinq stratégies pour un air plus propre

Tout d’abord, le partage de l’espace urbain doit être repensé. Multiplier le nombre de pistes cyclables et élargir les trottoirs favorisera la mobilité active, et donc non polluante, tout en facilitant la “distanciation physique”. Comme l’a montré une étude réalisée par l’ANSES l’année dernière, réduire le trafic automobile est également indispensable à une baisse rapide de la pollution. Il faut donc aussi piétonniser le plus d’espace possible (rues, places, berges, etc.).

Cette première stratégie est suivie par exemple par la région bruxelloise qui est en train de transformer le centre-ville en zones résidentielles donnant la priorité aux piétons et aux cyclistes sur les voitures, et qui va mettre en place 40 km de pistes cyclables supplémentaires. La Région Ile de France va elle investir 300 millions d’Euros pour mettre en place un réseau de 680 km de pistes cyclables dont certaines devraient voir le jour très rapidement grâce à l’ “urbanisme tactique”. C’est aussi le cas à Berlin, qui a créé de nouvelles piste cyclables “pop-up”, à Cracovie, qui prévoit d’étendre son infrastructure cyclable et d’élargir les trottoirs, à Vilnius, qui va faire de son centre-ville un grand café à ciel ouvert, et à Bruxelles.Dublin a par ailleurs commencé à retirer provisoirement des places de stationnement pour accroître la sécurité des pistes cyclables et assurer une “distanciation physique”.

Deuxièmement, ces refontes de l’espace urbain fonctionneront uniquement si l’usage des transports publics, dont il a été prouvé qu’ils contribuent à lutter contre la pollution de l’air, est encouragé. C’est actuellement un grand défi car, la population évitant les espaces exigus, le secteur traverse une période difficile. A Londres, la baisse de fréquentation atteint 80 % pour les bus et jusqu’à 92 % pour le métro. En Allemagne, des experts en mobilité s’attendent à ce qu’il y ait, dans le pire des cas, une réduction de 50 % de l’utilisation des transports publics à l’horizon 2023. Tout doit être mis en place pour que ce rejet du transport public, quelque soit son intensité, ne débouche pas sur une augmentation de l’utilisation de la voiture individuelle.

Des mesures doivent être prises immédiatement, et certaines sont déjà déployées, pour que bus, trams et métros ne soient pas vecteur du virus : nettoyage en profondeur des véhicules, mise à disposition de désinfectant, marquage au sol et des sièges pour inciter à la distanciation. L’utilisation de tickets électroniques permettraient de réduire les points de contact physique et faciliteraient l’information des usagers en temps réel.

Ces arrangements temporaires devront être suivis d’améliorations durables pour encourager l’utilisation des transports en commun. La promiscuité qui caractérise certaines lignes est inacceptable et représente un danger pour la santé publique. Plus d’espace doit être donné aux utilisateurs en étoffant le réseau et en augmentant les fréquences. Aussi, de 16km/h actuellement, la vitesse des bus doit être augmentée grâce à des voies dédiées.

Afin de créer de nouveaux emplois et de lutter encore plus efficacement contre la pollution de l’air, il est également essentiel d’électrifier les flotte de bus. Cela rendra aussi ces derniers plus attrayants, comme le montre un rapport d’après lequel 93 % des usagers parisien pensent que la transition vers des modèles électriques montre que l’exploitant des bus se soucie de sa clientèle.

Troisièmement, les horaires des écoliers comme des travailleurs doivent être assouplis afin d’aplanir les heures de pointe et ainsi éviter que trop de monde ne prenne les transports en commun au même moment. Les nouvelles habitudes comme le télétravail doivent dans la mesure du possible être prolongées afin de réduire le besoin de se déplacer chaque jour sur son lieu de travail. Un jour de télétravail par semaine fait baisser de 20 % les déplacements domicile-travail. Un récent sondage montre que 96% des Belges sont d’accord d’intégrer le télétravail dans leur vie professionnelle.

Nous disposons des outils pour mettre le cap sur une mobilité zéro-émission dès maintenant

Il est désormais temps d’interdire les véhicules thermiques en ville. Les zones de basses émissions se sont avérées être de puissants leviers pour accélérer l’adoption de voitures moins polluantes et ainsi lutter efficacement contre la pollution de l’air. Il a été prouvé, notamment à Londres, Madrid et Paris, que les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) peuvent être rapidement réduites de 30 %. Or, en raison de la crise actuelle, plusieurs ville, notamment Bruxelles, Milan et Londres, ont décidé de suspendre des zones de basses émissions existantes ou de retarder la mise en place de nouvelles zones afin d’aider les professionnels de la santé et les livraisons essentielles. Si de telles décisions sont justifiées du fait de la situation exceptionnelle que nous connaissons, elles ne doivent être que temporaires. Les zones de basses émissions mises entre parenthèses doivent être réactivées dès que possible et devenir, au plus vite, des zones zéro émission. Plusieurs grandes villes européennes ont déjà pris cette direction. Les autres doivent suivre.

Des alternatives aux moteurs à combustion, très polluants, sont désormais disponibles et sont de plus en plus abordables. Les ventes de voitures électriques particulières ont atteint des niveaux sans précédent au cours des premiers mois de 2020, atteignant le chiffre impressionnant de 10 % (contre 3 % il y a seulement quelques mois). Les bus électriques sont également de plus en plus nombreux dans les rues européennes et contribuent à réduire les frais de nos systèmes de mobilité. La crise actuelle est une occasion unique pour les nombreuses villes qui le désirent de bannir les véhicules diesel, essence et gaz de leurs rues.

Le tout est plus que la somme de ses parties

Enfin, si ces stratégies sont associées à des services de partage de véhicules zéro-émission à la demande, nous faisons un pas de plus vers le « paradis du transport ». Transport & Environment a montré l’intérêt de telles combinaisons qui permettent de réduire jusqu’à 60 % la distance parcourue par les voitures en ville. Mais cela signifie également que les véhicules à kilométrage élevé comme les taxis, les voitures roulant pour Uber et Heetch ou encore les véhicules de livraison, devront rapidement se tourner vers la mobilité électrique. Par ailleurs, les nouveaux services qui viendraient s’ajouter à l’offre de la mobilité urbaine doivent compléter, et non remplacer les transports publics, par exemple en proposant des prix plus avantageux sur les services de transport pour certains trajets, comme cela a été mis en place, la nuit, dans la ville de Nice.

Les décisions prises dans les prochaines semaines et les prochains mois peuvent changer nos villes pour le meilleur comme pour le pire. Le confinement nous a donné un aperçu de ce à quoi peuvent ressembler des villes apaisées et saines. Comme le Président Français Emmanuel Macron l’a récemment dit : “Quand nous sortirons de cette crise, les gens ne supporteront plus de respirer un air pollué. Ils diront “Je ne suis pas d’accord avec les choix de sociétés qui m’obligent à respirer un air pollué, où mon bébé attrape une bronchite à cause de cela”.” Nous avons les outils pour éviter un retour de la pollution de l’air. Nous devons les utiliser sans plus attendre.


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Les mouvements citoyens bruxellois réclament des zones résidentielles dans tous les quartiers de Bruxelles

Les mouvements citoyens bruxellois réclament des zones résidentielles dans tous les quartiers de Bruxelles


La crise sanitaire nous oblige à regarder la réalité en face : l’espace pour les piétons et les cyclistes est trop restreint. La répartition disproportionnée de l’espace public en faveur du trafic motorisé est devenue évidente ces jours-ci. Malgré une baisse de trafic de 85%, les rues restent réservées au transport motorisé. Comme si elles en avaient l’exclusivité. De leur côté, les usagers doux doivent se serrer les uns aux autres et ne peuvent souvent pas respecter la distance imposée, surtout dans les quartiers plus densément peuplés de la capitale.

Le sentiment d’urgence – ou le sentiment d’opportunité – a pénétré un groupe toujours plus important de politiciens et nous ne pouvons que nous en réjouir. C’est en effet maintenant que la mobilité post-corona se prépare. Le plan Good Move va diviser la Région bruxelloise en une cinquantaine de mailles où le trafic sera réduit de manière significative. La crise actuelle montre clairement qu’il existe un besoin aigu d’espace public de qualité. Elle a même été citée comme l’une des raisons des récentes émeutes à Anderlecht.

Pour concrétiser cet espace public de qualité, nous proposons de transformer ces mailles apaisées en zones résidentielles sur tout Bruxelles, et ce jusqu’à la fin de l’année au moins. Utilisez le cadre de Good Move pour définir les zones résidentielles : les mailles deviennent des zones résidentielles, sur les axes nous donnons la priorité aux infrastructures cyclables et libérons des voies pour rendre cela possible. A l’intérieur des zones résidentielles, les routes deviennent un espace public partagé qui permet à tous les usagers de se déplacer en respectant la distanciation sociale, que ce soit pour aller au magasin ou au travail ou encore pour prendre l’air au parc. Bruxelles a besoin d’espace pour l’ensemble de ses usagers, aujourd’hui plus que jamais. En pleine crise sanitaire, nous avons besoin de rues et de places où tout le monde peut circuler librement, sans danger, à bonne distance et dans le respect mutuel. Toute personne qui en fait usage effectue en effet un déplacement indispensable. Vienne l’a fait. Or, ce que Vienne peut, Bruxelles le peut certainement aussi ! Une zone résidentielle est prévue dans le Pentagone et à Cureghem, la commune l’expérimente également dans un certain nombre de rues. Nous encourageons ces initiatives, mais nous visons un projet à grande échelle. N’enfermez pas les zones résidentielles, mais reliez-les au plan Good Move.

Nous pouvons instaurer des zones résidentielles dans toute la capitale de manière à créer un fin maillage de voies piétonnes à l’échelle de la ville. Cette démarche permet de ne pas isoler le Bruxellois dans des rues, des placettes ou des parcs. Les personnes confinées sans accès à un jardin ou une terrasse auront ainsi la possibilité de se détendre au grand air, sans être obligées de circuler sur des trottoirs étroits ou de côtoyer de trop près une masse d’autres personnes, toutes en quête du même espace restreint. Les enfants qui n’ont pas d’espace en ce moment auront la possibilité de jouer dehors en toute sécurité.

Cette grande zone résidentielle est cruciale aujourd’hui. Mais nous proposons d’emblée de la maintenir jusqu’à la fin de l’année. Lorsque ce lockdown light sera levé et qu’une partie des voitures reprendront la route, les Bruxellois nécessiteront encore l’espace pour se déplacer sans risque. Les zones résidentielles et les larges pistes cyclables protègent notre santé en évitant de repousser les usagers actifs vers le même espace étroit. En attendant, nombreux Bruxellois découvrent le plaisir de marcher et de faire du vélo en toute liberté et sécurité.

La circulation automobile est maintenue sur une série de grands axes stratégiques, mais nous pouvons aussi préserver les transports en commun dans cette zone. Pour le déploiement et les fonctions spécifiques, nous pouvons nous appuyer sur les connaissances de Good Move, en tant que cadre régional auquel chaque commune peut se raccrocher. Les zones résidentielles sont des instruments que les communes et la police appliquent déjà, elles n’exigent pas de nouveau cadre législatif. Ajoutez des “coupures” et créez des rues à sens unique pour assurer une circulation sûre et fluide et éviter le trafic de transit dans les zones résidentielles. Des contrôles sont évidemment essentiels. S’il y a plus d’espace pour les piétons, la police davantage s’occuper des zones résidentielles et des pistes cyclables.

En tout cas, cette expérience nous apprendra comment rendre les quartiers vivables. Le gouvernement bruxellois vient d’annoncer que la «Ville 30» entrera en vigueur le 1er janvier 2021. Nous pourrons alors reconsidérer où nous voulons revenir à 30 et où les zones résidentielles permanentes sont préférables, conformément au plan Good Move.

Concrètement, nous avançons les propositions suivantes :

  • Transformer les quartiers bruxellois (les mailles) en zones résidentielles où
    • La vitesse des voitures est limitée à 20km/h
    • Piétons, cyclistes et automobilistes se partagent les rues
    • Les enfants ont le droit de jouer
    • La circulation n’est pas bloquée mais freinée
  • Utiliser le cadre de Good Move
    • Définir les mailles comme des zones résidentielles
    • Utiliser les axes prioritairement pour l’infrastructure cycliste en libérant des bandes de circulation
  • Et ce jusque fin 2020, à titre de préparation à l’entrée en vigueur de «Ville 30»
    • Evaluer les zones résidentielles en 2021 et les préserver là où elles sont préférables
    • Conserver les pistes cyclables nouvellement construites le long des grands axes
    • Investir dans les parkings car2bike aux entrées de villes.

Signataires : BRAL, Bruxsel’AIR, Clean Air Brussels, Critical Mass Brussels, Fietsersbond, Filter Café Filtré, GRACQ, Heroes for Zero, Imagine Brabant, Les chercheurs d’air, Picnic the streets, Urban Foxes, Welkom op de Kleine Ring


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Pollution intérieure

Pollution de l'air intérieur


En ce moment, à cause des mesures de confinement dues au Coronavirus, nous passons presque tout notre temps à l’intérieur. Or l’air de notre logement peut être jusqu’à cinq fois plus pollué que l’air extérieur ! Il est donc important d’adopter quelques gestes simples pour limiter ce problème.

Les meubles, les produits ménagers, les bougies parfumées, la peinture, les sources potentielles de pollution de l’air intérieur sont nombreuses.

Source

Mais quelques gestes simples permettent de lutter efficacement contre cette pollution de l’air intérieur :

  1. Le plus important est d’aérer, c’est à dire de créer un courant d’air, tout votre logement deux fois par jour pendant 10 minutes chaque fois.
  2. Eviter autant que possible d’utiliser des produits chimiques. Il existe souvent des alternatives qui ont un impact environnemental moindre. Il est préférable de les privilégier.
  3. Réduire au maximum l’utilisation de produits parfumés (bougies, parfums, déodorants, désodorisants). Ils sont souvent très nocifs pour la santé.
  4. Eviter de fumer à l’intérieur.

En savoir plus

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Froid et pollution

Froid et pollution


Les températures jouent un rôle important sur la qualité de l’air que nous respirons.

La plupart du temps, plus on s’élève en altitude, plus il fait froid et moins il y a de pression. Résultat, les masses d’air qui se trouvent au niveau du sol montent et emportent avec elles une partie de la pollution de l’air que nous émettons.

En hiver il arrive que cette situation s’inverse : pendant la nuit, le sol se refroidit fortement et le matin la température au niveau du sol est plus basse qu’à quelques centaines de mètres d’altitude où se trouve une couche d’air plus chaud.

C’est l’inversion thermique. Cela crée un “effet couvercle” qui maintient la pollution de l’air au niveau des habitations, là où nous respirons.

Attention, il ne faudrait cependant pas croire que le froid crée de la pollution de l’air. Il n’est qu’un facteur aggravant. A Bruxelles la pollution de l’air est principalement émise par les activités humaines.

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Coronavirus et qualité de l'air à Bruxelles

Coronavirus et qualité de l'air à Bruxelles


Afin de limiter la propagation du coronavirus, la quasi totalité des pays Européens joue la carte du confinement. Bien qu’elle n’ait pas employé ce terme la Belgique ne fait pas exception.

Petite parenthèse : pour tout comprendre au coronavirus (origine, propagation, confinement, etc.) nous vous recommandons la lecture en accès libre du dernier livre, très court, de Paolo Giordano, ainsi que ces infographies du Washington Post. Parenthèse refermée.

La stricte restriction des sorties et des déplacements que nous connaissons en Belgique a pour conséquence une baisse du trafic et de l’activité industrielle. A Bruxelles nous voyons par exemple qu’au point de comptage qui se trouve à Arts-Loi, le nombre de véhicules chute à partir du 18 mars.

 

 

Le trafic routier est une source importante de pollution de l’air. En région bruxelloise les véhicules thermiques émettent 30% des particules fines PM2.5 et 69% du dioxyde d’azote (NO2). Cette baisse du trafic routier a donc logiquement entraîné une baisse des concentrations en NO2, à Bruxelles comme à l’échelle européenne.

 

L’animation ci-dessous, qui compare les concentrations en NO2 du 5 au 25 mars 2019 (à gauche) et de la même période en 2020 (à droite), illustre également cette forte diminution des concentrations en NO2 à Bruxelles. Déplacez le curseur à droite ou à gauche pour voir la différence. Ces images sont faite à partir des données du satellite ESA Sentinel-5.

Crédits : ESA / EPHA / James Poetzscher

La différence entre avant et pendant le confinement est beaucoup moins flagrante pour ce qui est des particules fines PM2.5. En effet ces dernières proviennent également d’activités qui ne se sont pas arrêtées avec le confinement, comme l’agriculture par exemple. Or la Belgique était en pleine période d’épandage au mois de mars et la météo n’était pas propice à la dispersion des particules ainsi émises. Il est tout de même important de préciser que les concentrations en PM2.5 auraient certainement été plus importantes sans la baisse du trafic et de l’activité industrielle que nous connaissons actuellement.

Une bonne nouvelle pour deux raisons


La chute de la pollution de l’air à Bruxelles est une bonne nouvelle tout d’abord car elle réduit les risques sanitaires qui y sont lié, comme les accidents cardiovasculaires ou les crises d’asthmes, particulièrement chez les enfants.

Pour rappel, la pollution de l’air est cause de morts prématurées (plus de 9 000 par an en Belgique) mais également de décès à court terme, comme le montre le triste exemple d’Ella Kissi-Debrah qui a succombé, à l’âge de neuf ans, à une crise d’asthme causée par la pollution de l’air due au trafic routier.

Mais cette amélioration de la qualité de l’air est également bienvenue car elle permettrait de freiner l’avancé de l’épidémie de COVID-19. En effet, plusieurs spécialistes insistent sur le fait que la pollution de l’air, en abîmant les muqueuses des voies respiratoires et des poumons, facilite la pénétration des virus comme le SARS-Cov-2.

Réduire la pollution de l’air c’est donc aussi réduire les risques d’épidémies comme celle que nous sommes en train de vivre.

Vers une amélioration durable de la qualité de l'air ?


C’est bien sûr ce que l’on souhaite. Mais malheureusement le risque d’un retour en arrière lorsque la crise sera terminée est fort. C’est ce qui s’est passé après la crise de 2008-2009 : le pétrole, plutôt que les énergies renouvelables, avait été utilisé car très bon marché (comme c’est le cas aujourd’hui) et des secteurs particulièrement polluants, la construction par exemple, avaient reçu des aides importantes car ils avaient de puissants lobbys (ce qui est aussi le cas aujourd’hui).

 

Source: The Economist

 

Nous sommes d’ailleurs en train d’observer qu’en Chine, du fait du relâchement des restrictions, les émissions de NO2 repartent déjà à la hausse.

S’il est évident que l’économie doit être protégée et relancée, elle doit l’être de manière durable. Les mesures de relance économique doivent donner la priorité à l’environnement et à la santé via le soutien fort de projets, en cours ou à venir, de production d’énergie renouvelable, de mobilité zéro émission ou encore d’agriculture raisonnée.

Les secteurs historiquement polluants comme l’aéronautique et l’industrie automobile ne doivent recevoir des aides qu’à condition qu’ils s’engagent à réduire leur empreinte carbone de manière significative une fois la crise passée.

Changer durablement notre mode de vie et de consommation permettra non seulement de réduire nos émissions de polluants de l’air et de CO2 mais également de réduire les risques de nouvelles pandémies. Nous pouvons et nous devons sortir renforcés, et non affaiblis, de cette crise.


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Que respirent les écolier-ère-s Bruxellois-e-s ?

Que respirent les écolier·ères Bruxellois·es ?


C’est une question simple et essentielle à laquelle nous n’avons pourtant pas de réponse claire. Les chercheurs d’air, collectif citoyen actif contre la pollution de l’air à Bruxelles, a donc décidé de lancer la campagne “Petits poumons”, en collaboration avec une dizaine d’écoles de la Région bruxelloise.

Dans ces écoles, les élèves mesureront pendant plusieurs mois les concentrations en particules fines (PM2.5). Certains établissements surveilleront également les concentrations en dioxyde d’azote (NO2). Des ateliers seront organisés en parallèle par le département Inforsciences de l’ULB afin que ces mêmes élèves s’informent sur les sources de la pollution de l’air, comprennent ses effets sur la santé, apprennent à analyser les données collectées et découvrent les solutions qui existent pour combattre la pollution de l’air.

Pierre Dornier, membre du collectif Les chercheurs d’air, a dit : “La pollution de l’air est invisible, pas invincible. Au même titre que l’alcool, le tabac ou la malnutrition, il faut en parler pour mieux la comprendre et, ainsi, mieux la combattre. Seul ce travail d’information permettra d’opérer les changements de comportement nécessaires à une réduction durable de nos émissions de polluants.

Les enfants sont les premières victimes de la pollution de l’air. En effet, en pleine croissance, ils inhalent plus de pollution que les adultes car ils ont un rythme respiratoire plus élevé. De plus, du fait de leur petite taille, ils respirent plus près de certaines sources de pollution telles que les pots d’échappement et s’exposent ainsi à des concentrations plus élevées en polluants.

Comme le démontrent de nombreuses études, la liste des effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé des enfants est longue : affaiblissement de la fonction pulmonaire ; multiplication des cas d’asthme et de bronchite chronique ; augmentation du risque d’obésité, de diabète, de troubles neurologiques et de dépression, etc.

Pierre Dornier a ajouté : “Un travail de sensibilisation et de prévention auprès des enfants est un minimum. Grâce aux données qui seront récoltées, nous identifierons les écoles les plus exposées à la pollution de l’air et nous demanderons que des mesures concrètes, comme les rues scolaires, y soient mises en place. Ixelles, Bruxelles, Saint-Gilles et Anderlecht soutiennent cette campagne. Nous espérons que d’autres communes suivront.

Les concentrations en particules fines PM2.5 et en dioxyde d’azote (NO2) dans la Région de Bruxelles-Capitale continuent de dépasser les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En 2016, en Belgique, les particules fines ont causé la mort de 7.600 personnes, le dioxyde d’azote serait responsable de 1.600 décès prématurés et l’ozone de 180. Le trafic routier serait le responsable d’un cas d’asthme sur quatre chez les jeunes de moins de 18 ans dans notre pays.

 

Note aux éditeurs :

A ce jour les écoles qui participent à la campagne “Petits poumons” sont les suivantes : École Maria Assumpta (Laeken), Institut Don Bosco (Woluwe-Saint-Pierre), Athénée Charles Janssens (Ixelles), École Européenne Bruxelles III (Ixelles), École 8 (Ixelles), École 7 (Ixelles), École Sainte-Trinité (Ixelles), École Nouvelle (Saint-Gilles), ainsi que 5 écoles de la ville de Bruxelles qui préfèrent garder l’anonymat pour le moment.

Participent également à la campagne la crèche Le Berceau (Ixelles), la Bibliothèque de l’Espace Carême (Anderlecht), la Résidence Jean Van Aa (Ixelles) et la résidence “Les heures douces” (Ixelles).

CONTACT

 

Pierre Dornier

Directeur Les chercheurs d'air

pierre@leschercheursdair.be

0496815263


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