Réaction presse - Une nouvelle rue scolaire aménagée à Jette
Une nouvelle rue scolaire totalement aménagée à Jette
Ce vendredi 9 juin aura lieu l’inauguration de la deuxième rue scolaire de la commune de Jette. Les abords de l’école Prés Verts seront libérés du trafic motorisé à l’arrivée et à la sortie des élèves. Ils ont également été entièrement aménagés pour accueillir la mobilité active et permettre davantage de convivialité. L’asbl Les chercheurs d’air se réjouit de cette initiative.
Pour Justine Di Prima, Coordinatrice de campagnes pour l’asbl Les chercheurs d’air : “Une nouvelle rue scolaire est toujours un pas vers une meilleure qualité de l’air. La rue scolaire du Chemin des moutons se distingue d’autres rues scolaires par un aménagement de qualité : bancs, revêtement perméable, voirie de plain pied, parking vélos, etc. Cependant, ce Chemin étant peu emprunté, nous encourageons la commune de Jette à le rendre définitivement piéton.”
En effet, le Chemin des moutons mène à un peu plus d’une centaine de jardins partagés. L’école est divisée en deux bâtiments situés, de part et d’autre de ce chemin sans habitation. Une charte a été établie entre les différents acteurs (1) du lieu pour suivre le bon déroulement du projet.
Pour rappel, l’Agence européenne pour l’environnement recommande dans son nouveau rapport que les rues et lieux fréquentés par les enfants soient protégés de la pollution émise par le trafic motorisé (2).
FIN
Notes à l’éditeur :
(1) La commune de Jette, la VUB, les maraîchers des Jardins communautaires
(2) Pour rappel, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air : leur organisme est en plein développement, ils respirent plus rapidement et à proximité des pots d’échappement. De plus, ils font davantage d’activités physiques extérieures (récréation, etc.) qui les exposent à la pollution atmosphérique.
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Justine Di Prima
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Mettons les enfants à la rue !
Mettons les enfants à la rue !
Cette carte blanche a initialement été publiée dans Le Soir
Derrière ce titre provocateur se cache une demande sérieuse et légitime. Il n’est pas question, bien évidemment, de priver les plus jeunes d’un toit. Non. Notre souhait est de voir les enfants, particulièrement les citadins, passer plus de temps dehors à marcher, courir, jouer ou, tout simplement, discuter. Nous entendons déjà les critiques : « Les rues ne sont pas pour les petits, elles sont dangereuses. » C’est vrai. Et c’est là tout le problème. Mais heureusement, il existe des solutions.
À vrai dire, le titre de cette tribune devrait être « Remettons les enfants à la rue ! » En effet, nos arrière-grands-parents, quand ils étaient enfants (au début des années 1900) pouvaient s’éloigner, seuls, de plusieurs kilomètres de leur domicile. Au fil des générations, cette distance a considérablement diminué. Aujourd’hui, un enfant qu’on laisse jouer au bout de la rue est une exception.
Pourquoi cette régression ? Au cours du XXe siècle, les voitures ont pris de plus en plus de place en ville. D’abord, car elles ont reçu une part croissante de l’espace public (au moins la moitié est dédiée au trafic routier aujourd’hui à Bruxelles). Et ensuite, parce que les véhicules que l’on voit sur la voie publique grossissent à vue d’œil (les fameux SUV entre autres).
Résultat : les enfants et les jeunes sont plus exposés aux collisions, que ce soit en tant que passager (dans la voiture donc) ou que piéton/cycliste. Chaque jour, en Belgique, 13 enfants sont impliqués dans un accident sur le chemin de l’école. En Région bruxelloise, c’est surtout en tant que piétons (60 %) qu’ils sont victimes d’un accident. Et si ces chiffres sont en baisse par rapport à quelques décennies en arrière, ce n’est pas parce que les rues sont devenues moins dangereuses, mais parce que les enfants sont moins autorisés à sortir, pour qu’ils ne se fassent pas renverser.
De nombreux impacts sur le bien-être
Cet accaparement de l’espace public par le trafic routier a de nombreux impacts sur le bien-être des enfants et des jeunes. Outre le risque d’accident dont on vient de parler, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air en Belgique. Les enfants ont une capacité pulmonaire plus faible et un système immunitaire moins développé. Comme ils sont plus petits que les adultes, ils sont également plus proches du sol, où la pollution s’accumule. Etant donné que leur métabolisme est en construction, les polluants qu’ils absorbent ont des effets plus pernicieux et plus durables sur leur santé. Enfin, la pollution atmosphérique commence à nuire aux enfants avant même leur naissance.
Les moteurs, les klaxons et les pneus sur le bitume engendrent aussi de la pollution sonore. Ce bruit nuit à la concentration des enfants, et donc à leur apprentissage, et peut également provoquer des problèmes de santé, entre autres liés à l’audition.
Enfin, garder les enfants dedans (parce qu’il y a trop de voitures dehors) réduit leur activité physique, une situation qui, là encore, a des conséquences en termes de santé et de bien-être. En Belgique, un enfant sur cinq est en surpoids. Une augmentation des déplacements actifs, marcher pour aller à l’école par exemple, ainsi que plus d’espaces verts pour jouer, aiderait non seulement à lutter contre ce problème, mais également contre les difficultés psychomotrices, cardiaques ou encore respiratoires observées chez les jeunes qui ne bougent pas assez.
Créer des rues scolaires
Alors que faire ? En premier lieu, il est urgent de créer des rues scolaires piétonnes et végétalisées. Une rue scolaire est une rue (ou portion de rue) qui passe devant une école et qui est réservée à la marche, au vélo, au jeu et à la détente. Il n’en existe que très peu en Belgique. À Bruxelles, moins de 7 % des écoles maternelles et primaires en ont une. Et la grande majorité d’entre elles ne sont fermées au trafic routier que 30 minutes le matin, au moment de l’entrée des classes.
Cet aménagement a pourtant de nombreux avantages : moins de pollution de l’air et de bruit à l’école (où les enfants passent près de la moitié de l’année), moins de risques d’accident devant l’école, plus d’espace de jeu, d’échange et de détente (pour les écoliers mais aussi pour les parents, les enseignants et les riverains). De plus, la rue scolaire encourage les parents à ne pas déposer leurs enfants en voiture devant l’école et donc à les faire marcher plus souvent. Enfin, si elle est verdurisée, c’est-à-dire qu’on y plante des arbres, la rue scolaire protège aussi les enfants et les riverains des vagues de chaleur.
Des sondages réalisés récemment en France par Unicef et la Ligue nationale contre le cancer montrent respectivement que 84 % des parents qui utilisent surtout la voiture pour les trajets domicile-école aimeraient réduire cet usage, et que le même pourcentage de parents est favorable à la création de rues scolaires.
Réduire la taille des voitures
En parallèle, il est essentiel de réduire la taille des voitures et l’espace qui leur est réservé. En effet, dans un véhicule adapté à la ville (une petite citadine plutôt qu’un gros SUV), la visibilité est meilleure et le risque de collision avec un enfant est plus faible. De plus, moins d’espace pour les voitures veut dire plus d’espace pour les trottoirs, les pistes cyclables ou encore les lignes de bus et de tram, ce qui permettrait à plus d’enfants d’aller à l’école à pied ou à vélo.
Les enfants, comme les adultes, ont le droit de profiter de l’espace public en sécurité et de respirer un air sain. Nous demandons donc à nos élus d’accélérer la mise en place de mesures, comme les rues scolaires, en Belgique pour que nous puissions remettre nos enfants à la rue en toute quiétude.
Par Pierre Dornier, directeur de l’asbl Les chercheurs d’air; Christèle Devos, directrice générale d’Unicef Belgique
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Une zone zéro émission pour un air à Bruxelles
La zone zéro émission permettrait d’obtenir une très bonne qualité de l’air à Bruxelles
Bruxelles, le 17 mai 2023 – Une nouvelle étude commanditée par la campagne Clean Cities montre que la mise en place de la zone zéro émission Bruxelloise d’ici 2030 permettrait de se rapprocher de la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière de pollution au NO2, même dans les endroits les plus pollués (1). Au vu du danger représenté par cette pollution, l’asbl Les chercheurs d’air appelle à une accélération de l’actuel calendrier de la zone de basses émissions.
L’analyse s’est intéressée au carrefour Arts-Loi, une des stations de mesure enregistrant les niveaux de pollution les plus élevés dans la région. Elle a conclu qu’avec une zone zéro émission, c’est-à-dire un périmètre réservé à la mobilité active (marche, vélo, etc.) ou électrique, la concentration en dioxyde d’azote (NO2) pourrait être réduite à une moyenne annuelle de 13,6µg/m3 à cette station, soit juste au-dessus de la recommandation de l’OMS (de 10µg/m3) (2), et ce sans même prendre en compte les réductions d’autres sources de pollution. L’intersection Arts-Loi étant l’un des endroits les plus pollués de Bruxelles (en 2022, la concentration moyenne en NO2 y était de 36µg/m3 (3)), des niveaux encore plus bas pourraient être atteints ailleurs.
L’étude montre également l’importance d’une sortie de tous les véhicules thermiques, même les plus récents, pour atteindre une très bonne qualité de l’air : dans un scénario où seuls les derniers modèles diesel et essence (EURO 6d et 6d-Temp) sont autorisés à rouler, la concentration moyenne serait de 26µg/m3.
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Cette étude est un nouveau rappel que la mise en place de la zone zéro émission améliorera grandement la qualité de l’air à Bruxelles. Chaque année, plus de 900 Bruxellois.es meurent prématurément à cause de la mauvaise qualité de l’air. N’attendons pas 2036 pour réserver nos rues à la mobilité active ou électrique !”
L’étude s’est également penchée sur d’autres villes en Europe. Dans les 6 villes étudiées, des zones zéro émission pourraient presque éliminer le NO2 émis par le trafic local. Ces réductions vont de -91 % à Milan à -95 % à Bruxelles, par rapport au renouvellement naturel du parc de véhicules.
À l’heure actuelle, Bruxelles a prévu la mise en place d’une zone zéro émission d’ici 2036, soit 6 ans plus tard que le scénario de cette recherche. La pollution atmosphérique est à l’origine d’au moins 270 000 décès prématurés chaque année en Europe, dont 1 200 enfants et adolescents. Elle peut affecter presque tous les organes du corps et est associée à une liste stupéfiante de problèmes de santé, notamment l’asthme et les retards de croissance pulmonaire chez les enfants, le cancer du poumon et les maladies cardiaques (3).
Cette modélisation intervient alors que les membres du Parlement européen s’apprêtent à voter sur une proposition de la Commission visant à abaisser les limites légales de la pollution atmosphérique (4).
FIN
Notes aux éditeurs
(1) Le lien vers le briefing se trouve ici
(2) Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé ont été révisées et publiées en septembre 2021. L’OMS a déterminé que les niveaux de dioxyde d’azote ne devaient pas dépasser 10ug/m3 en moyenne annuelle, si on veut réduire l’impact de la pollution de l’air sur la santé. Ces niveaux sont déterminés sur base des dernières recherches scientifiques et médicales.
(3) Les données sont disponibles ici sur le site de Irceline.
(4) La dernière publication de l’Agence Européenne de l’Environnement est disponible ici.
(5) La proposition actuelle de la Commission Européenne concernant la révision de la directive sur la qualité de l’air ambiant (DQA) ne s’aligne pas sur les recommandations de l’OMS et ne tient pas compte de l’impact de l’introduction de zones à faibles émissions (LEZ) et de zones zéro émission (ZEZ). Le vote du Parlement Européen est prévu pour le 10 juillet.
CONTACTS
Pierre Dornier
Directeur, Les chercheurs d'air
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+32 496 81 52 63
Pour toutes les questions techniques relatives à l'étude réalisée par Air Quality Consultants Ltd :
Jens Mueller
Head of Policy & Research, Clean Cities Campaign
jens.mueller@cleancitiescampaign.org
+32 488 367 353
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Réaction presse - Premier quartier scolaire de la Région bruxelloise
Création du premier quartier scolaire de la Région bruxelloise
Ce lundi 15 mai, la Ville de Bruxelles inaugure le premier quartier scolaire de la Région de Bruxelles-Capitale dans le quartier du Triangle à Laeken. L’objectif de cet aménagement est de limiter le trafic motorisé aux abords de 6 écoles et 3 crèches (1). L’asbl Les chercheurs d’air se réjouit de cette initiative mais demande à la Ville plus d’ambition.
Justine Di Prima, Coordinatrice de campagnes pour Les chercheurs d’air déclare : “Penser la mobilité du quartier pour les enfants et leurs écoles est une excellente approche. En effet, la création de ce premier quartier scolaire bruxellois devrait permettre à plus de 2500 élèves de respirer un air de meilleure qualité. Il est cependant dommage qu’aucune rue ne devienne piétonne, ce qui aurait permis de mieux protéger les enfants de la pollution et des accidents, tout en créant plus d’opportunités de végétalisation.”
La création de quartiers apaisés et de quartiers scolaires permet de limiter les dangers rencontrés quotidiennement par les enfants : bruit, accidents de la route et pollution. Concernant ce dernier point, l’Agence européenne pour l’environnement recommande dans son nouveau rapport que les rues et lieux fréquentés par les enfants soient protégés de la pollution émise par le trafic motorisé (2).
FIN
Notes à l’éditeur :
(1) Ecole maternelle Emile Bockstael, Ecole primaire Emile Bockstael, Athénée Emile Bockstael, Institut Maris Stella-Saint Lambert, Kakelbontschool, Institut Maris Stella secondaire, Eco-crèche communale Reper-Vreren, Eco-crèche communale Emile Bockstael, Eco-crèche communale Heysel.
(2) Pour rappel, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air : leur organisme est en plein développement, ils respirent plus rapidement et à proximité des pots d’échappement. De plus, ils font davantage d’activités physiques extérieures (récréation, etc.) qui les exposent à la pollution atmosphérique.
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16 écoles bruxelloises se mobilisent pour plus de rues scolaires
16 écoles bruxelloises se mobilisent pour plus de rues scolaires
Ce vendredi 21 avril, plus de 1000 parents et enfants se sont mobilisés devant 16 écoles (1) de la Région bruxelloise pour demander plus de rues scolaires (2) et des abords d’écoles plus sûrs.
Cette action a été coordonnée par l’asbl Les chercheurs d’air à l’occasion de la campagne européenne #StreetsForKids de Clean Cities (3). Cette édition a compté le double de participant.es par rapport à celle organisée fin 2022.
Au cours de cette journée, deux rues (4) ont été complètement fermées à la circulation. De nombreuses activités festives ont été organisées devant les 16 écoles participantes : végétalisation de l’espace public, vélobus vers l’école, jeux de rue ou encore moments de sensibilisation accompagnés de petits déjeuners et de goûters. Plusieur.es élu.es, dont Fabrice Cumps (bourgmestre d’Anderlecht), Guy Wilmart (échevin de l’Enseignement FR à Anderlecht), Arnaud Verstraete (député régional), Adélaïde Byttebier (échevine de la Mobilité à Schaerbeek) et Vincent Vanhalewyn (1er échevin de la commune de Schaerbeek), étaient présent.es.
Le constat posé par Les chercheurs d’air est que la Région bruxelloise manque de rues scolaires et que leur nombre augmente bien trop lentement. En effet, selon leur inventaire mis à jour aujourd’hui, en un an, seules 6 rues scolaires ont été créées dans les 19 communes (5). Cela porte à 39 le nombre d’écoles fondamentales bénéficiant d’une rue scolaire (soit 7%). C’est insuffisant.
Justine Di Prima, Coordinatrice de campagnes chez Les chercheurs d’air, a dit : “Cette nouvelle mobilisation #StreetsForKids prouve que de plus en plus de parents veulent des rues scolaires de qualité, c’est-à-dire piétonnes et végétalisées, pour protéger leurs enfants de la pollution de l’air. Plusieurs écoles sont situées dans des rues dont la qualité de l’air est jugée médiocre voire exécrable par Bruxelles Environnement. Les communes doivent réagir et prioriser la création de nouvelles rues scolaires. La balle est dans leur camp.”
Plusieurs études récentes (6) ont montré qu’un grand nombre d’écoles bruxelloises sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) qui dépassent les recommandations de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Nous savons également que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air (7) et qu’ils passent environ la moitié de l’année à l’école (8). Les rues scolaires étant un moyen efficace de lutter contre le NO2 (9), un gaz émis principalement par le trafic routier, il est donc anormal qu’il y en ait si peu à Bruxelles. Enfin, les rues scolaires, en plus d’aider à lutter contre la pollution de l’air, permettent également de réduire la pollution sonore et de faire baisser le nombre d’accidents de la route autour des écoles.
Notes :
(1) Les actions ont eu lieu devant les écoles suivantes : Institut Saint Boniface Parnasse (1050 Ixelles), École européenne de Bruxelles IV (1020 Laeken), Instituut Heilige Familie (1030 Schaerbeek), Le Petit Scherdemael (1070 Anderlecht), Ecole primaire Scherdemael (1070), Paradis des enfants (1040 Etterbeek), Parkschool (1190 Forest), Unescoschool (1081 Koekelberg), Basisschool Comenius (1081 Koekelberg), Sint-Lutgardis (1083 Ganshoren), Ecole communale Clair-Vivre (1140 Evere), Centre Scolaire du Souverain (1160 Auderghem), Ecole communale Les Aigrettes (1170 Watermael-Boitsfort), Ecole communale du Centre (1180 Uccle), Ecole primaire du Collège Saint-Pierre (1180 Uccle), Basisschool Voorzienigheid (1200 Woluwe-Saint-Lambert)
(2) Une rue scolaire est une rue qui passe devant une école et qui est fermée au trafic routier, au moins au moment de l’entrée et de la sortie des classes.
(3) Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre du mouvement européen #StreetsForKids coordonné par la Clean Cities Campaign. A l’occasion de ces journées européennes, des actions pour demander plus de rues scolaires auront lieu dans plusieurs villes européennes. Plus d’informations sur la campagne et les actions sont disponibles sur ce site.
(4) Les rues suivantes ont été rendues piétonnes pour l’occasion : Rue Goffart, 1050 Ixelles et Avenue Camille Vaneukem à 1070 Anderlecht.
(5) Tous les 6 mois, l’asbl Les chercheurs d’air actualise un inventaire des écoles bénéficiant d’une rue scolaire en Région de Bruxelles-Capitale.
(6) Étude #LesChercheursDair qui a mesuré les concentrations en NO2 dans 70 écoles bruxelloises en Région bruxelloise de Novembre 2020 à Octobre 2021 et étude Curieuzenair qui a mesuré la qualité de l’air dans près de 3000 lieux à Bruxelles.
(7) Rapport Unicef – Pour chaque enfant un air pur. Les effets de la pollution de l’air en ville sur les enfants.
(8) Soit entre 175 et 184 jours de cours par année scolaire dans l’enseignement néerlandophone et francophone.
(9) À Londres, par exemple, cet aménagement urbain à permis de faire baisser les concentrations en NO2 jusqu’à 23%.
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Le quartier apaisé Flagey-Étangs validé mais affaibli
Le quartier apaisé Flagey-Étangs validé mais affaibli
La commune d’Ixelles vient de présenter le futur plan de circulation du quartier « Flagey-Étangs ». Pour l’asbl Les chercheurs d’air, la confirmation de ce troisième quartier apaisé bruxellois est un pas de plus vers des rues moins polluées et moins dangereuses. Malheureusement, l’ambition du projet initial a été fortement revue à la baisse, entre autres avec l’abandon du filtre de la place Flagey et de la mise en sens unique du bas de la rue Lesbroussart.
Lors de la soirée « Good Move Ixelles » organisée par l’asbl Les amis des étangs, le bourgmestre d’Ixelles, Christos Doulkeridis, et l’échevin en charge de la mobilité, Yves Rouyet, ont présenté les modifications de circulation qui seront testées à partir du 2 mai aux abords des étangs. Cette communication concrétise la création du quartier apaisé « Flagey-Étangs » qui s’inscrit dans le plan Good Move et qui permettra, à terme, d’améliorer la qualité de l’air, la sécurité routière et la quiétude en région Bruxelloise.
Cependant, l’ambition initiale de ce nouveau plan de circulation a été grandement revue à la baisse. En effet, il était prévu, entre autres, que le tronçon de rue qui borde le côté sud-ouest de la place Flagey soit réservé aux cyclistes et aux transports en commun. Ce ne sera finalement pas le cas à court terme. Il était également prévu que le bas de la rue Lesbroussart, l’avenue des Éperons d’or et la chaussée de Boondael soient en sens unique pour les voitures. Là encore, il faudra attendre.
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a dit : “La confirmation de ce nouveau quartier apaisé en Région Bruxelloise est une bonne nouvelle. Malheureusement, le plan proposé est timide et risque de ne pas être à la hauteur de l’enjeu sanitaire, sécuritaire et environnemental. Plusieurs milliers de véhicules longent la place Flagey chaque jour. Résultat ? Les concentrations en NO2, un gaz toxique émis majoritairement par les moteurs thermiques, dépassent jusqu’à trois fois la recommandation de l’OMS. Réserver le flanc ouest de la place Flagey à la mobilité active et partagée, et limiter la circulation motorisée dans les rues convergentes comme Lesbroussart, aurait permis de lutter fortement et durablement contre la pollution de l’air, le bruit et les risques d’accident autour de cet espace public.”
Bruxelles est la 8ème ville européenne la plus polluée au dioxyde d’azote (NO2). A cause de cette pollution, ainsi que des particules fines, ce sont plus de 900 morts prématurées qui pourraient être évitées chaque année. Le trafic routier est responsable d’une grande partie de ce problème. Il émet 29% des particules très fines (PM2.5) et représente 63% des émissions régionales d’oxydes d’azote (NOx). Les quartiers apaisés, comme celui de “Flagey-Étangs”, ont le potentiel de réduire de manière significative les concentrations en dioxyde d’azote, comme le montrent cette récente étude anglaise.
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Accélérons le développement des rues scolaires !
Accélérons le développement des rues scolaires !
Cette carte blanche a initialement été publiée dans Metropolitiques
En Europe, la pollution de l’air est à l’origine de 238 000 décès prématurés par an. Rien que dans la région de Bruxelles, les deux principaux polluants – le dioxyde d’azote et les particules fines – sont responsables de près de 930 décès prématurés chaque année.
L’exposition à la pollution de l’air, sur le court comme sur le long terme, est source de nombreux problèmes de santé. À chaque inspiration, des polluants pénètrent dans les voies respiratoires et les poumons. Plus leur taille est petite, plus ces polluants s’engouffrent profondément dans notre organisme et peuvent, par le sang, atteindre notre cerveau, notre cœur et bien d’autres organes. Leur présence entraîne des réactions telles que des inflammations, des irritations mais aussi d’autres pathologies bien plus graves : asthme, accidents vasculaires cérébraux, infarctus et cancers.
L’âge, l’environnement de vie et l’état de santé sont autant de facteurs d’exposition et de vulnérabilité à la pollution atmosphérique. Les enfants ont un organisme en plein développement et un rythme de respiration plus rapide que celui des adultes. Ils aspirent davantage de polluants et sont donc particulièrement vulnérables.
Depuis la crise sanitaire du Covid-19, les élu·es de plusieurs grandes villes européennes ont compris que la création de rues scolaires – ou rues aux écoles – permet de réduire l’exposition des enfants à la pollution de l’air. C’est le cas à Paris et surtout à Londres, où un quart des écoles se situent désormais dans une rue scolaire. Ce dispositif, qui a vu le jour en 1989 dans la ville de Bolzano en Italie, consiste à fermer des rues d’écoles au trafic motorisé, a minima aux heures d’entrée et de sortie des classes.
Alors que le nombre de pays mettant en œuvre des rues scolaires a doublé au cours des deux dernières années, l’association « Les Chercheurs d’air », dans laquelle je suis active, milite pour la création de nouvelles rues scolaires, à Bruxelles et ailleurs.
La lourde contribution à la pollution du trafic motorisé
Dans le monde, 4 millions de nouveaux cas d’asthme infantile par an seraient liés à la pollution émise par le trafic automobile. C’est un nouveau cas d’asthme sur quatre pour la Belgique et un nouveau cas d’asthme sur trois à Paris. Ces deux données illustrent l’impact de nos modes de transport sur la santé des plus jeunes et l’importance de limiter la pollution générée par le trafic routier.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a revu en 2021 ses lignes directrices relatives à la qualité de l’air, notamment les seuils maximums recommandés d’exposition à certains polluants. Les limites légales annuelles européennes pour les particules fines (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2) sont respectivement cinq et quatre fois plus élevées que ces nouvelles recommandations.
Les États, les régions et les villes doivent agir dès maintenant en se référant aux seuils de l’OMS. Ils doivent prendre davantage de mesures ambitieuses pour protéger leur population, d’autant que les sources de certains polluants, comme le NO2, sont clairement identifiées et peuvent être combattues localement.
À Bruxelles, les deux principaux polluants présents dans l’air sont le dioxyde d’azote et les particules fines (PM). En 2019, le trafic motorisé était à l’origine de 60 % des émissions de NO2 et de 30 % des émissions de particules fines (PM10 et PM2.5). Ces pourcentages sont heureusement à la baisse, à la suite notamment de la mise en place d’une zone de basses émissions qui limite le type de véhicules pouvant circuler dans la capitale selon leur niveau d’émission de polluants. D’autres mesures, comme les rues scolaires, doivent également être déployées pour réduire de manière drastique l’impact du trafic routier sur la santé.
Mesurer la qualité de l’air dans les écoles
En 2020, Les Chercheurs d’air ont rejoint le « partenariat pour un air pur à Bruxelles» (Brussels Clean Air Partnership), créé par Bloomberg Philanthropies et le gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale. L’objectif de ce partenariat était de « mettre en œuvre un large éventail de projets visant à soutenir une politique efficace de réduction de la pollution de l’air dans la ville ».
Dans ce cadre, notre association a lancé en 2020 la plus grande campagne collaborative de mesures de la pollution menée en Europe : #Leschercheursdair. C’est la première fois en Europe que les concentrations en NO2 étaient mesurées par des citoyen·nes sur autant de sites et sur une durée aussi longue (une année complète). L’objectif était notamment d’affiner la connaissance des niveaux de polluants dans les rues bruxelloises, dans une perspective de science participative.
Concrètement, nous avons fait appel aux dix-neuf communes de la Région bruxelloise et à leurs habitant·es, afin d’installer 134 dispositifs de mesure des concentrations en NO2. Les communes ont prioritairement installé ces dispositifs dans des lieux collectifs, dont soixante cours de récréation d’écoles maternelles et primaires. Les autres dispositifs de mesure ont été installés au domicile de citoyen·nes en s’assurant d’une bonne couverture du territoire bruxellois.
Les résultats de cette campagne sont clairs : les 134 sites de la capitale sont exposés à des concentrations moyennes annuelles de NO2 qui dépassent les recommandations de l’OMS (10 μg/m3 par an). Les cours de récréation des écoles ne sont pas épargnées, certaines étant exposées à des niveaux jusqu’à trois fois supérieurs à ces recommandations. C’est le cas des écoles Les Tournesols et La Nouvelle Vague, respectivement situées à Saint-Josse-ten-Noode et Molenbeek-Saint-Jean. Ces communes se situent dans le croissant pauvre de Bruxelles, soit la zone qui concentre les populations les moins favorisées sur le plan économique. Ce n’est pas la première fois que ce type de mesure est effectué au sein des écoles.
En 2018, l’ONG Greenpeace avait mené l’opération « Mon air, mon école », mesurant les concentrations en NO2 dans les classes, les cours de récréation et à l’entrée de plus de 222 écoles en Belgique. Les résultats alarmants avaient mené, à Bruxelles, à la création d’un mouvement de parents nommé « Filter Café Filtré », réclamant un air de qualité pour les enfants.
Les rues scolaires comme levier d’action
Un des lieux les plus fréquentés par les enfants est l’école, où ils passent plus de 200 jours par an en Belgique. Il est donc indispensable que l’école soit tenue à l’écart des effets néfastes du trafic motorisé. Pour cela, la rue scolaire est un dispositif efficace qui comporte plusieurs avantages.
D’abord, qui dit moins de trafic motorisé dit moins de pollution atmosphérique. Des mesures précises ont été effectuées à Londres dans plusieurs rues scolaires, financées par la fondation de la Fédération internationale automobile et à nouveau par Bloomberg Philanthropies. Les concentrations de NO2 lors de la fermeture de la rue le matin sont jusqu’à 23 % inférieures à celles mesurées en l’absence de rue scolaire.
Ensuite, les rues scolaires encouragent les déplacements actifs comme la marche ou le vélo. À Londres, les derniers cent mètres vers l’école n’étant plus accessibles en voiture, certains parents modifient leurs habitudes de déplacement et recourent moins à la voiture. Les effets sont tout aussi positifs pour la qualité de l’air qu’en matière d’activité physique pour les enfants et leurs parents.
En diminuant le trafic, les rues scolaires réduisent également les risques d’accidents de la route. Les déplacements vers l’école sont en effet à l’origine de la plupart des accidents de la route pour les enfants.
L’école est par ailleurs un lieu de socialisation très important pour les enfants, mais aussi pour leurs parents. Alors que les trottoirs devant les écoles sont souvent étroits, la rue scolaire, avec son espace piéton élargi, donne la possibilité aux enfants et aux parents de nouer davantage de discussions et de rencontres.
Ces rues scolaires sont généralement appréciées de la communauté scolaire. Plusieurs sondages menés en France auprès de parents d’élèves montrent que plus de 80 % des parents interrogés soutiennent la mise en place de ce dispositif, notamment pour améliorer la sécurité et la qualité de l’air devant l’école.
Quelles perspectives ?
En Belgique, les premières rues scolaires ont été mises en place à Gand en 2012. Elles ont fait leur apparition six ans plus tard dans le Code de la route belge.
À ce jour, la Région bruxelloise compte trente-neuf écoles maternelles et primaires situées dans une rue scolaire – soit moins de 7 % de ces établissements scolaires. Encourager et soutenir la mise en place de ces rues n’est pas une chose simple, chaque commune ayant sa majorité politique et ses propres procédures pour les créer. Peu de communes décident de les créer de leur propre initiative, restant, pour la plupart, en attente de demandes des parents d’élèves et de l’établissement scolaire.
S’il y a une demande et accord de la commune, un test est mené pour une durée de trois mois. La rue de l’école est alors libérée du trafic routier par une barrière amovible. Si le test est concluant, la commune procède à l’aménagement définitif de la rue, qui se traduit généralement simplement par l’achat d’une barrière fixe.
Le fonctionnement de la majorité des rues scolaires à Bruxelles nécessite une présence humaine pour ouvrir et fermer la barrière. Cette fonction est occupée par différents acteurs selon les communes, voire selon les écoles : parents bénévoles, éducateurs, professeurs, agents de prévention, etc. L’absence de personne disponible pour effectuer cette tâche ponctuelle entrave la multiplication des rues scolaires. Sans volonté politique de généralisation du dispositif, seuls les plus motivés y auront accès et les enfants continueront à subir les effets néfastes du trafic motorisé.
Pour éviter ces difficultés, certaines communes se distinguent en créant des rues piétonnes ou en transformant, plus localement, la chaussée en parvis d’école. De nouveaux dispositifs de fermeture sont, petit à petit, testés pour se passer de la présence humaine. Des bornes équipées de caméras ANPR (Automatic Number Plate Recognition) ont été, par exemple, mises en place dans deux rues scolaires de la Ville de Bruxelles.
Aux Chercheurs d’air nous soutenons ces municipalités ambitieuses et la création de rues scolaires permanentes, c’est-à-dire continûment fermées à la circulation. Les rues d’écoles doivent être aménagées de sorte que seuls les riverains et les services nécessaires puissent y accéder. Une simple barrière amovible ne suffit pas à transformer une rue d’école en un espace sécurisé et agréable pour les enfants et leurs parents. À l’image des rues aux écoles végétalisées et piétonnisées à Paris, les rues d’écoles doivent être à la fois identifiées comme telles et leur urbanisme repensé plus largement.
La plupart des élus sont toutefois encore frileux quand il s’agit de toucher à la place de la voiture en ville. Peu d’entre eux sont, par exemple, prêts à supprimer les places de stationnement devant ou à proximité de l’entrée des établissements scolaires, à élargir les trottoirs et parfois même à sécuriser les traversées piétonnes.
Récemment, plusieurs élu·es et partis politiques ont ainsi décidé de revoir à la baisse ou de geler les plans de circulation élaborés dans le cadre du plan régional de mobilité bruxellois, à la suite de mouvements d’opposition pro-voiture.
En partenariat avec d’autres associations, nous travaillons d’arrache-pied aux Chercheurs d’air pour multiplier le nombre de rues scolaires dans les dix-neuf communes bruxelloises. À Bruxelles comme ailleurs, les élu·es locaux doivent davantage prendre la mesure de cet enjeu majeur de santé publique.
Pour en savoir plus :
- Dornier, P., Les Chercheurs d’air. 2022. Rapport narratif de la campagne #Leschercheursdair.
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