La santé des enfants menacée par la réouverture au trafic de la Rue du Nid à Ixelles
La santé des enfants menacée par la réouverture au trafic de la Rue du Nid à Ixelles
Réaction presse
La commune d’Ixelles a décidé de rouvrir à la circulation motorisée la Rue du Nid, jusque-là piétonne. Une décision qui compromet directement la santé de centaines d’enfants, dont de très jeunes, accueillis à la crèche Le Nid et à l’école Sainte-Trinité. Cette volte-face est d’autant plus problématique qu’elle intervient contre l’avis majoritaire des parents et sans véritable consultation des riverain·es.
La Rue du Nid est située dans une zone où les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), émis principalement par le trafic routier, sont deux fois supérieures aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Rouvrir la rue au trafic va donc à l’encontre de la protection de la santé des enfants.
De plus, dans une vidéo Instagram, l’échevine de la mobilité, Valérie Libert, affirme que la réouverture de la rue résulte d’une « large consultation » auprès de la crèche, de l’école et des riverain·es, concluant à un « constat unanime ». Cette déclaration est contraire aux faits.
En effet, début 2025, nous avons interrogé les parents et le personnel de l’école Sainte-Trinité sur le maintien de la rue piétonne. 150 personnes avaient répondu : 80 % des parents et 67% du personnel y étaient favorables. L’enquête réalisée par la commune elle-même avait donné des résultats similaires.
De plus, si une consultation publique a bien été organisée par la commune, elle n’a rassemblé qu’une dizaine de participant·es, dont moins de la moitié étaient des riverain·es. Les quelques voix qui se sont élevées contre la piétonnisation ne représentent donc pas la majorité de la trentaine de ménages qui vivent dans cette rue.
Renaud Leemans, Coordinateur de Campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “La santé de centaines d’enfants, dont de très jeunes qui vont à la crèche, est mise en danger par la réouverture de la Rue du Nid au trafic routier. Nous déplorons cette décision prise à l’encontre de la volonté des parents et sans concertation représentative des riverains. Nous demandons que la santé et la sécurité des enfants soit prise au sérieux, et que la Rue du Nid devienne rapidement une rue scolaire piétonne et végétalisée.”
Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement des niveaux des lignes directrices pour la qualité de l’air est associé à des risques importants pour la santé publique.” Les enfants, principalement du fait de leur métabolisme en construction, sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air. Cette dernière augmente les risques de maladies cardiovasculaires et respiratoires, voire des cancers.
Le 23 mai, demandons plus de rues scolaires !
Le 23 mai,demandons plus de rues scolaires !
Chaque printemps nous organisons notre grande mobilisation Streets for kids pour demander plus de rues scolaires en Région bruxelloise. Nous étions 3000 l’année dernière. Vous nous aidez à battre le record ? Plus nous serons nombreux/euses, plus nous aurons d’impact ! 💪 En effet, la mobilisation fait une réelle différence. Elle visibilise la problématique des rues scolaires et incite fortement les élu·es à en créer de nouvelles. Il y en a d’ailleurs de plus en plus en Région bruxelloise, même si elles restent encore trop rares.
Pourquoi nous rejoindre ?
Inscription ci-dessous
Malheureusement, les écoles bruxelloises sont trop polluées, ce qui a des effets parfois très graves sur la santé des enfants. En Région bruxelloise, une grande partie de la pollution vient du trafic routier. Les rues scolaires aident donc nos enfants à mieux respirer. Pour rappel, une rue scolaire est une rue qui passe devant une école et qui est piétonne, au moins au moment de l’entrée et/ou de la sortie des classes, au mieux tout le temps. Cliquez ici pour en savoir plus sur les rues scolaires.
Comment participer ?
Inscription ci-dessous

Quand ?
Le 23 mai 2025. Vous avez la possibilité d’organiser l’action soit en matinée, avant l’entrée en classe, soit en journée, au moment de la sortie de l’école. Nous privilégions l'après-midi car cela permet aux parents et aux enfants de rester plus longtemps pour jouer, discuter, manger, boire, etc.

Où ?
Devant l'école de vos enfants. L'idéal est de demander la fermeture de la rue. Pour cela, il faut introduire une demande auprès du service Evènements de la commune, en générale entre 4 et 6 semaine avant le jour J. Nous pouvons vous aider. Sinon, l'action peut se tenir sur le trottoir.

Qui ?
Les parents d'élèves de l'école. Plus vous êtes nombreux/euses, plus vous pourrez faire des actions impactantes. Les enseignant·es et/ou les directions sont aussi les bienvenu·es évidemment.

Quoi ?
Nous vous proposons un "kit animation" de base qui comprend des craies pour dessiner par terre, des bulles de savon, des flyers d'information et 50€ pour acheter à boire et à manger. Nous pouvons, en plus, vous prêter des jeux à utiliser dans la rue (tir à la corde, tir à l'arc, badminton, etc.). Nous vous invitons dans tous les cas à exploiter des compétences que vous auriez dans votre groupe de parents : jouer de la musique, faire du grimage, faire des tours de magie, créer un coin lecture, etc.
Inscrivez-vous !
Remplissez le formulaire ci-dessous avant le 11 mai. Ca prend 10 secondes gros max. Nous allons ensuite vous recontacter pour voir avec vous ce qu’il est possible de faire.

Editions précédentes
Transport bruxellois : Deux fois moins de gaz à effet de serre d’ici 2030 grâce à la LEZ
Transport bruxellois : Deux fois moins de gaz à effet de serre d’ici 2030 grâce à la LEZ
Maintenir le calendrier initial de la LEZ permettrait, d’ici 2030, une réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) issues du transport routier de la Région bruxelloise, par rapport à un scénario sans LEZ. C’est la conclusion d’une étude publiée aujourd’hui par des chercheurs de l’ICCT dans le cadre de l’initiative TRUE. La LEZ est essentielle à la Région bruxelloise pour atteindre son objectif de réduction de 47 % des émissions de GES tous secteurs confondus d’ici 2030.
Une nouvelle analyse de l’initiative TRUE (The Real Urban Initiative) par des chercheurs de l’International Council on Clean Transportation (ICCT) quantifie les baisses d’émissions de GES permises par la LEZ bruxelloise. Si cette dernière est mise en œuvre selon le plan adopté en 2018, les émissions annuelles de GES chuteraient de 45% d’ici 2030, par rapport à un scénario sans LEZ et en prenant 2019 comme année de référence. Entre 2019 et 2040, la LEZ permettrait d’éviter 3,9 millions de tonnes d’émissions de GES, soit l’équivalent des émissions de 83 000 voitures à essence.
L’analyse calcule aussi que, si le calendrier final de la LEZ est décalé de 2 ans (sortie du diesel en 2032 et du thermique en 2037), la baisse potentielle des émissions cumulées jusqu’en 2040 serait divisée par quatre. Pour rappel, le Parlement bruxellois a voté fin 2024 un report de deux ans du prochain jalon de la LEZ (2027 à la place de 2025).
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Non seulement la LEZ nous protège de la pollution de l’air, mais elle est aussi une arme redoutable contre le changement climatique. Grâce à elle, l’équivalent des émissions de dizaines de milliers de voitures thermiques est évité. Affaiblir la LEZ contribue donc à augmenter le nombre et l’intensité des catastrophes naturelles, en plus de nuire à notre santé.”
L’étude analyse également l’impact potentiel de mesures complémentaires à la LEZ :
- Le plan Good Move permettrait, d’ici 2040, d’économiser 1,8 millions de tonnes supplémentaires de GES (en plus des 3,9 de la LEZ).
- Restreindre l’accès aux camions commerciaux de taille moyenne (catégorie N2) à partir de 2035 permettrait, d’ici 2040, d’économiser l’équivalent des émissions de 1 650 de voitures à essence.
- Introduire une taxe sur les voitures particulières de grande taille en 2025 pourrait inciter les propriétaires à opter pour des véhicules de taille moyenne et permettrait, d’ici 2040, d’économiser l’équivalent des émissions de plus de 2 100 voitures à essence.
CONTACT
Pierre Dornier
Directeur
Les chercheurs d'air
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+32 496 81 52 63
CONTACT
Yoann Bernard
Responsable de programme
International Council on Clean Transportation
y.bernard@theicct.org
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Comment facilement mettre en place et aménager une rue scolaire ?
Comment facilement mettre en place et aménager une rue scolaire?
Chèr·es élu·es,
Chèr·es membres de l’administration,
Les rues scolaires présentent de nombreux intérêts : elles contribuent à protéger la santé des enfants, public fragile et sensible à la pollution de l’air, tout en améliorant leur sécurité aux abords de l’école. Elles créent aussi des opportunités de végétalisation de l’espace public.
Ce guide liste des solutions concrètes, simples et peu coûteuses pour rapidement créer des rues scolaires en Région bruxelloise : Quelle barrière utiliser ? Quel marquage choisir pour décorer la rue ? Quelles essences planter pour verduriser les trottoirs ?
Nous répondons à toutes ces questions.
Bonne lecture !
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Communes : quelles listes soutiennent les rues scolaires ?
Elections communales-
Quelles listes encouragent la création de rues scolaires
dans les communes ?
Dans le cadre des élections communales 2024, nous avons analysé le programme des listes qui se présentent dans les 19 communes bruxelloises. Nous avons noté, à chaque fois, si ces listes mentionnent, et donc soutiennent de manière proactive, les rues scolaires.
Il ressort de cette analyse les conclusions suivante :
- Le PTB-PVDA encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
- Ecolo encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
- Groen encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
- Vooruit encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
- Le MR n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
- Le PS n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
- Le Engagés n’encouragent pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
- DéFI n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
- La N-VA n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
- Open VLD n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
- La position du CD&V n’est pas claire car nous n’avons pas trouvé tous les programmes.
- Pour la Team Fouad Ahidar, nous n’avons pas trouvé de programmes spécifiques à chaque commune. Nous avons seulement trouvé un programme général pour toutes les communes où cette liste se présente. Ce programme ne mentionne pas les rues scolaires.
Nous pouvons également noter que la création de rues scolaires est encouragée dans la majorité des listes à
- Evere
- Forest
- Ixelles
- Koekelberg
- Saint-Gilles
- Schaerbeek
- Watermael-Boitsfort
Par contre, dans les communes suivantes, la majorité des listes n’encourage pas la création de rues scolaires :
- Anderlecht
- Berchem-Sainte-Agathe
- Bruxelles Ville
- Etterbeek
- Ganshoren
- Jette
- Saint-Josse
- Uccle
- Woluwe-Saint-Lambert
Pour rappel, les rues scolaires permettent de mieux protéger les enfants de la pollution de l’air, du bruit et des risques d’accidents de la route. Elles créent également des opportunités de végétalisation des abords d’écoles.
À l’heure actuelle, seules 9% des écoles maternelles et primaires de la Région bruxelloise bénéficient d’une rue scolaire. Pourtant, d’après notre récente étude, les écoles fondamentales sont surexposées au dioxyde d’azote (NO2), parfois entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS. Or le dépassement de ce dernier « est associé à des risques importants pour la santé publique.”
Une analyse que nous avons menée montre que 70% des écoles bruxelloises pourraient facilement être équipées d’une rue scolaire.
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NO2 : La Place Flagey et Barrière très polluées
La Place Flagey et Barrière très polluées au NO2
La place Flagey (Ixelles) est exposée à une concentration moyenne annuelle en dioxyde d’azote (NO2) 3 fois supérieure à la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Barrière (Saint-Gilles) est juste en dessous. C’est ce que montrent les mesures faites par l’asbl Les chercheurs d’air pendant 12 mois dans ces deux communes. Une Zone de Basses-Émissions ambitieuse permettrait d’améliorer cette situation.
De juin 2023 à juin 2024, l’asbl Les chercheurs d’air a mesuré les concentrations moyennes mensuelles en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles).
Il ressort de cette campagne que la Place Flagey, au niveau de l’arrêt de tram, est exposée à une concentration moyenne annuelle de 33 µg/m3 de NO2. Elle a connu, en juin 2024, une concentration moyenne mensuelle de 44 µg/m3. De manière générale, tous les points de mesure sont exposés à des concentrations moyennes annuelles en NO2 qui dépassent la recommandation de l’OMS.
Concernant Saint-Gilles, sur la même période, l’intersection Barrière a enregistré une concentration moyenne annuelle de 28,6 µg/m3 de NO2. Comme à Ixelles, globalement, aucun point ne respecte le seuil de l’OMS.
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Ces résultats montrent que certaines places, comme Flagey, sont durement touchées par la pollution de l’air. Ce sont pourtant des lieux de jeu, de détente, de marché pour beaucoup de Bruxellois·es. Tout doit être fait par nos élu·es pour améliorer la qualité de l’air, en particulier là où nous passons beaucoup de temps. Cela passe entre autres par le maintien du calendrier de la Zone de Basses-Émissions et la priorisation de la mobilité active et partagée.”
Plusieurs partis veulent retarder de deux ans la prochaine étape de la Zone de Basses-Émissions (LEZ), ce qui affaiblirait cette dernière et ralentirait ainsi la lutte contre la pollution de l’air à Ixelles et Saint-Gilles entre autres.
Ixelles et Saint-Gilles travaillent à la mise en place de quartiers apaisés. La première commune a lancé le sien en mai 2023, dans une version moins ambitieuse que prévu. Elle a par exemple abandonné le filtre de la place Flagey qui aurait probablement permis d’améliorer la qualité de l’air à cet endroit. Saint-Gilles, de son côté, a validé son nouveau plan de mobilité cet été. S’il reste inchangé, il devrait, à terme, permettre d’améliorer la qualité de l’air à Barrière entre autres.
Notes à l’éditeur
La recommandation de l’OMS se situe à 10µg/m2 de N02 (moyenne annuelle). Le dépassement de ce seuil est associé à des risques importants pour la santé publique.
En avril, 100 médecins ont signé une carte blanche publiée dans Le Soir, The Guardian et De Morgen pour demander des mesures fortes de lutte contre la pollution de l’air en Région de Bruxelles-Capitale. La LEZ et les quartiers apaisés faisaient partie de cette liste.
Plus de 900 Bruxellois·es meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air émise par le trafic routier.
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Mesures des concentrations en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles)
Mesures des concentrations en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles)

Rapport (2ème version publiée le 03/10/2024)
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Introduction
Les quartiers apaisés font partie des mesures qui, sur le papier, aident à lutter contre la pollution de l’air émise par le trafic routier. À l’heure actuelle, il existe malheureusement peu de données qui confirment ou infirment cette hypothèse.
Nous avons donc lancé une campagne de mesures pour suivre l’évolution des concentrations en dioxyde d’azote (NO2), un polluant fortement lié au trafic routier, sur le territoire de deux nouveaux quartiers apaisés.
Est-ce que la qualité de l’air s’améliore au sein des quartiers apaisés ? Est-ce que la pollution est déplacée vers la périphérie des quartiers apaisés ? Les résultats de cette analyse devraient, à terme, nous aider à répondre à ces questions.
Étant donné que notre campagne s’étend sur plusieurs années, ce rapport sera amené à évoluer.
Méthode
- Dispositif
Nous utilisons pour cette campagne des tubes dits “passifs” du laboratoire Passam. Ces derniers sont installés à deux mètres de hauteur en rue (sur le trottoir, sur un carrefour, etc.) pour une durée de trente jours. Ils sont remplacés tous les mois. Ils permettent ainsi de connaître la concentration moyenne mensuelle en NO2 aux différents points de mesure.
- Localisation
Afin de pouvoir évaluer l’impact des quartiers apaisés, nous avons choisi deux zones dans lesquelles un nouveau plan de mobilité est ou sera bientôt mis en place. Ainsi, dans le premier cas, nous pourrons suivre les concentrations en NO2 à partir des toutes premières limitations du trafic routier et, dans le second cas, faire une comparaison entre avant et après les changements de circulation. Cela nous permettra d’évaluer l’impact de ces deux quartiers apaisés sur la pollution de l’air.
À Ixelles, nous évaluons le quartier “Flagey-Etangs” où les premières modifications du plan de mobilité ont débuté le 2 mai 2023.
Pour ce faire nous avons placé 14 points de mesure. Sept d’entre eux se trouvent sur la périphérie du quartier (Avenue de la Couronne, Boulevard Général Jacques, Avenue Louise, Rue Lesbroussart, Rue Malibran) et sept autres sont situés au sein du quartier (Rue Vilain XIIII, Square du Souvenir, Avenue des Eperons d’Or, Chaussée de Boondael, Chaussée de Vleurgat, Rue Jean Paquot). Ces mesures nous permettront de savoir, à terme, si les changements de circulation font baisser les concentrations en NO2 à l’intérieur du quartier et s’ils déplacent la pollution en périphérie du quartier.
À Saint-Gilles, nous évaluons le quartier “ParviS” où les premiers changements de circulation devraient avoir lieu en 2024.
Pour ce faire nous avons placé 15 points de mesure. Huit d’entre eux se trouve sur la périphérie du quartier (Avenue Van Volxem, Avenue Fonsny, Avenue de la Porte de Hal, Avenue Louise, Rue Defacqz, Avenue Brugmann, Avenue Albert, Avenue du Parc, Avenue Ceuppens) et six autres sont situés au sein du quartier (Rue Bréart, Barrière, Rue de Mérode, Rue Féron, Chaussée de Waterloo, Rue d’Ecosse). Ces mesures nous permettront de savoir, à terme, si les changements de circulation font baisser les concentrations en NO2 à l’intérieur du quartier et s’ils déplacent la pollution en périphérie du quartier.
- Durée
Les premières mesures ont débuté le 2 mai à Ixelles. Au moment de la publication de cette deuxième version du rapport, nous avons récolté quatorze mois de données (mai 2023 – juin 2024).
Nous avons débuté les mesures au moment des premiers changements de circulation (mise en sens unique du bas de l’Avenue Vleurgat, mise en sens unique du haut de la rue Vilain XIIII, mise en sens unique du Square du Souvenir). Ces circonstances ne sont idéales car elles ne nous permettront pas de faire une comparaison parfaite entre la situation avant le changement du plan de mobilité et après. Ceci étant dit, les premières modifications (citées au dessus) sont minimes et ne devraient pas avoir de gros impacts à elles seules. Elles ne devraient donc pas trop perturber notre comparaison.
À Saint-Gilles, les mesures ont débuté le 31 mai. Au moment de la publication de cette première version du rapport, nous avons donc récolté treize mois de données (juin 2023 – juin 2024).
Etant donné que les premiers changements de circulation ne devraient pas voir le jour avant 2024, nous aurons probablement au moins une année complète de mesures sans modifications, puis au moins une année de mesures après modifications, ce qui nous permettra de faire une comparaison claire.
Notre objectif est d’effectuer des mesures pendant encore au moins deux années. Cela nous permettra de tirer des conclusions robustes.
Résultats
- Quartier “Flagey-Etangs »
Evolution des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier « Flagey-Etangs »
Les résultats montrent plusieurs choses. Tout d’abord, de juin 2023 à juin 2024, la place Flagey (au niveau de l’arrêt de tram) est exposée à une concentration moyenne annuelle en NO2 plus de trois fois supérieure à la recommandation de l’OMS (10µg/m3). Il est à noter que, en juin 2024, une concentration moyenne mensuelle de 44 µg/m3 a été enregistrée à cet endroit.
Dans au moins une partie de l’Avenue de la Couronne, du Boulevard Général Jacques, de l’Avenue des Éperons d’Or, de la Rue Malibran, de la Chaussée de Vleurgat, de la Rue Lesbroussart et de l’Avenue Louise, les concentrations moyennes annuelles en NO2 sont entre deux et trois fois supérieures au seuil de l’OMS.
Le deuxième constat est que tous les points de mesure sont exposés à des concentrations moyennes annuelles en NO2 qui dépassent la recommandation de l’OMS.
- Quartier “ParviS”
Evolution des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier « ParviS »
À Saint-Gilles, certains lieux sont également exposés à des concentrations en NO2 qui dépassent largement les recommandations de l’OMS. Au moins une partie de l’Avenue Louise, de Barrière, de l’Avenue du Parc, de la Rue de Mérode, de la Rue du Danemark, du Parvis, de l’Avenue de la Porte de Hal, de l’Avenue Van Volxem et de la Rue d’Ecosse sont exposées à des concentrations moyennes annuelles en NO2 entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS (10µg/m3).
De plus, aucun de nos points de mesure n’enregistre de concentrations moyennes annuelles en NO2 qui descendent sous la recommandation de l’OMS.
Conclusions
Ces résultats nous rappellent que certains lieux à Ixelles (Place Flagey, Avenue de la Couronne) et à Saint-Gilles (Barrière, Rue de Mérode, Rue du Danemark) sont bien trop pollués. Il est donc urgent de mettre en place des mesures pour y limiter le trafic des véhicules polluants, principale source de dioxyde d’azote (NO2).
Nous allons continuer de faire des mesures afin de pouvoir publier un avis clair sur le lien entre les quartiers apaisés et l’évolution de la pollution de l’air.
Plus d’une centaine d’écoles fondamentales bruxelloises surexposées au NO2
Plus d’une centaine d’écoles fondamentales bruxelloises surexposées au NO2
121 écoles fondamentales (maternelles et primaires) de la Région bruxelloise sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) qui dépassent entre deux et trois fois la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est ce que montrent les données de SIRANE, le logiciel de modélisation de l’UCLouvain, auxquelles Les chercheurs d’air ont eu accès. La Zone de Basses-Émissions (LEZ) et les rues scolaires sont des outils très efficaces pour améliorer rapidement la qualité de l’air et mieux protéger la santé des enfants.
Sur les 622 écoles fondamentales (maternelles et primaires) analysées par le logiciel SIRANE, 121 (soit 19,45%) connaissent des concentrations entre deux et trois fois supérieures au seuil de l’OMS. Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement de ce seuil est associé à des risques importants pour la santé publique.”

Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air car leur métabolisme est encore en construction, ils respirent plus vite et, du fait de leur petite taille, inhalent plus de pollution émise par les pots d’échappement.
De manière plus générale, les 855 établissements scolaires que compte la Région de Bruxelles-Capitale connaissent tous des niveaux de pollution au NO2 qui dépassent la ligne directrice de l’OMS en la matière.
Renaud Leemans, Coordinateur de Campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “Il est inacceptable que les enfants de toutes les écoles, dont beaucoup de maternelles, s’abîment la santé en respirant. Maintenir le calendrier actuel de la LEZ permettrait de répondre rapidement et durablement à cette urgence sanitaire.”
D’après le calendrier actuel de la LEZ, il est prévu de sortir du moteur diesel d’ici 2030 et du moteur thermique d’ici 2035. Mais le MR, les Engagés et le PS veulent retarder de deux ans la prochaine étape de la LEZ, mettant en danger les échéances finales. Dans tous les cas, même si ces dernières étaient respectées, un report du prochain jalon, de 2025 à 2027, nuirait à la santé des Bruxellois·es, et particulièrement celle des enfants.
Les rues scolaires font également partie de la solution pour lutter contre la pollution de l’air aux abords des écoles. Des études en provenance de Londres et Paris montrent qu’elles permettent de réduire les concentrations en NO2 entre 23 et 30%. Aujourd’hui, en Région bruxelloise, seules 8% des écoles maternelles et primaires bénéficient d’une rue scolaire. Nous savons pourtant qu’une rue scolaire pourrait facilement être créée devant 70% de ces mêmes écoles.
Notes à l’éditeur
En Région bruxelloise, près de la moitié des émissions en NO2 est émise par le trafic routier.
Sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, entre 2018 et 2022, on note une baisse des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) de 29% à la station de mesure Molenbeek, de 31% à la station Ixelles et de 36% à la station Arts-Loi, trois endroits représentatifs de la pollution due au trafic.
En avril, plus de 100 expert·es santé ont signé une carte blanche demandant des mesures fortes pour mieux lutter contre la pollution de l’air, entre autres une LEZ ambitieuse et plus de rues scolaires.
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Renaud Leemans
Coordinateur de Campagnes, Les chercheurs d'air
renaud@leschercheursdair.be
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Calcul des concentrations en NO2 aux abords des écoles bruxelloises
Calcul des concentrations en NO2 aux abords des écoles bruxelloises
En 2022, la totalité des 855 établissements scolaires (fondamentaux et secondaires) bruxellois analysés par le logiciel SIRANE sont exposés à des concentrations annuelles moyennes en NO2 qui dépassent le seuil de l’OMS.
Sur les 622 écoles fondamentales (maternelles et primaires) analysées, 121 (soit 19,45%) connaissent des concentrations entre deux et trois fois supérieures au seuil de l’OMS.
Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement des niveaux des lignes directrices pour la qualité de l’air est associé à des risques importants pour la santé publique.”
Il ressort également de l’analyse que certaines communes sont plus durement touchées que d’autres. La quasi-totalité des écoles de Saint-Josse et la moitié des écoles de Ganshoren et de Schaerbeek sont exposées à des concentrations moyennes annuelles en NO2 entre deux et trois fois supérieures à la recommandation de l’OMS.
Dans ces trois communes, le taux de risque de pauvreté est supérieur à 20%, et atteint même les 34% à Saint-Josse, le plus élevé de Belgique. Les populations précarisées étant plus vulnérables à la pollution de l’air, cette situation représente donc une double injustice.
Il est important de préciser que ces résultats sont conservateurs et que les concentrations réelles auxquelles sont exposées les écoles sont très probablement plus élevées que celles calculées par SIRANE.
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Pourquoi combattre la pollution de l'air à Bruxelles ?
Pourquoi combattre la pollution de l'air à Bruxelles ?
Bruxelles, capitale de la Belgique et siège de nombreuses institutions européennes, est une ville dynamique et multiculturelle. Cependant, derrière ses façades historiques et ses rues animées se cache un défi de taille : la qualité de l’air que nous respirons. La pollution de l’air a des conséquences néfastes sur notre santé, notre environnement ou encore notre économie. D’où vient cette pollution ? Pourquoi est-elle si problématique ? Comment s’en protéger ?
Toutes les réponses à ces questions sont dans notre brochure.