Plus de la moitié de l'espace public bruxellois est accaparé par la voiture
Plus de la moitié de l'espace public bruxellois est accaparé par la voiture
Alors qu’elle ne représente qu’un tiers des déplacements, la voiture occupe plus de la moitié de l’espace public en Région bruxelloise. C’est le constat d’une nouvelle étude publiée par Les chercheurs d’air. Ce déséquilibre freine fortement la transition vers une mobilité urbaine durable.
L’analyse de l’asbl révèle que 53% des rues et places sont dédiés à la voiture, dont 10% uniquement pour le stationnement. La marche arrive en deuxième position avec 38%. Aucune étude de ce type n’avait été menée depuis 2016.
Renaud Leemans, Coordinateur de Campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “Est-ce que vous accepteriez que la moitié de votre salon, de votre cuisine ou de votre chambre soit occupée par une voiture ? Probablement pas. Alors pourquoi tolérer que la moitié de notre espace public lui soit consacrée ? Cette surface pourrait être utilisée pour se déplacer en toute sécurité à vélo, pour augmenter la vitesse commerciale des bus et des trams. On pourrait aussi l’utiliser pour végétaliser nos rues et y créer des espaces de détente et de jeu.”
L’étude montre également que, malgré plus de 260 millions de voyages annuels en bus et tram, la STIB ne dispose que de 2,6% d’espace en site propre pour ces véhicules. Un chiffre dérisoire qui sclérose l’amélioration de la vitesse et de la ponctualité des transports en commun.
Concernant le vélo, mode de déplacement le plus durable et en pleine croissance, il ne bénéficie de pistes cyclables séparées que sur 1% de l’espace public. Là aussi, ce manque d’espace gêne grandement son développement.
Renaud Leemans a ajouté “Si nos élu·es veulent sincèrement lutter contre la pollution de l’air en ville et répondre à l’urgence climatique, ils et elles doivent donner plus de place à la mobilité active et partagée. Autrement cela revient à vouloir faire pousser un chêne dans un pot de fleur, c’est un non-sens !”
L’asbl Les chercheurs d’air demande qu’au moins 60% de l’espace public soit réservé à la mobilité active et partagée d’ici 2030. Chaque année, la pollution de l’air émise par le trafic routier est responsable de plusieurs centaines de morts prématurées.
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Quelle part de l'espace public est réservée à la voiture ?
Plus de la moitié de l'espace public est dédié à la voiture
En ville, l’espace public est un bien commun essentiel. On y apprend à marcher, à courir, à faire du vélo. On y joue et on s’y balade en famille. On y boit un café en lisant un livre, on mange un bout avec des ami·es.
Nos rues et nos places jouent également un rôle essentiel dans nos déplacements. Au début du XXème siècle, la voiture commence à y prendre de la place. Quelques décennies plus tard, elle s’est largement imposée dans le paysage urbain pour répondre à sa demande de voirie et de stationnement. Avec un impact sur le bien-être et la santé des Bruxellois·es, le trafic routier étant à l’origine de près de la moitié des émissions de dioxyde d’azote, et d’un quart des particules fines.
Il y a 10 ans, le trafic motorisé avait priorité sur 57,7% de l’espace public bruxellois. Où en sommes-nous ?
Pour répondre à cette question, nous avons mesuré, de façon concrète et rigoureuse, comment se répartit l’espace public dans la capitale. Nous publions ici l’actualisation de l’analyse, enrichie par une méthodologie plus précise. Elle a été développée en collaboration avec le bureau d’urbanisme BRAT, et basée sur des outils de cartographie améliorés.
Le constat suivant reste d’actualité : l’espace est pensé pour la voiture, en contradiction flagrante avec les pratiques réelles des Bruxellois·es. En effet, aujourd’hui, près de 7 déplacements sur 10 à Bruxelles se font à pied, en transport en commun ou à vélo. De surcroît, plus de la moitié des ménages bruxellois ne possèdent pas de voiture.
Il est donc injuste que la mobilité active et partagée ait moins de place que la voiture individuelle.
Nous demandons que d’ici 2030, au moins 60 % de l’espace public soit réservé aux modes actifs et aux transports en commun.
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La Cour Constitutionnelle suspend le report de la Zone de Basses-Émissions
La Cour Constitutionnelle suspend le report de la Zone de Basses-Émissions
La Cour Constitutionnelle rétablit temporairement le jalon 2025 de la Zone de Basses-Émissions. Cette décision fait suite au recours porté par quatre asbl, qui accueillent ce verdict avec soulagement.
Le report du calendrier de la LEZ constitue un recul significatif en matière de protection de la santé et d’un environnement sain sans justification raisonnable. C’est ce qui ressort d’un arrêt rendu aujourd’hui par la Cour Constitutionnelle.
Par conséquent, le dit report est suspendu et le calendrier initial de la LEZ est rétabli. Cela signifie que les véhicules diesel Euro 5 et essence Euro 2 ne sont plus autorisés à circuler en Région bruxelloise.
Ce jugement fait suite au recours introduit en mai par La Ligue des Droits Humains, La Fédération des Maisons Médicales, Les chercheurs d’air et le Bral, ainsi que par 3 citoyens bruxellois.
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Nous accueillons cette décision avec un grand soulagement. La Cour Constitutionnelle reconnaît que le report du calendrier de la LEZ nuisait gravement à la santé des Bruxellois.”
La Cour Constitutionnelle doit maintenant décider si le report du calendrier de la LEZ est annulé, en plus d’être suspendu.
Tim Cassiers, Chargé de Mobilité et de Qualité de l’air au Bral, a ajouté : “Nous demandons aux élu.es bruxellois.es de prendre enfin leur responsabilité et du coup de faire le nécessaire pour faire respecter ce calendrier initial de la LEZ dans les meilleurs délais possibles. C’est la santé de milliers de Bruxellois qui est en jeu.”
Notes à l’éditeur
En avril 2024, 100 médecins ont signé une carte blanche publiée dans Le Soir, The Guardian et De Morgen pour demander des mesures fortes de lutte contre la pollution de l’air en Région de Bruxelles-Capitale. La LEZ faisait partie de cette liste.
Plusieurs centaines de Bruxellois·es meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air émise par le trafic routier.
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Recherche de témoignages d'enfants asthmatiques
Recherche de témoignages d'enfants asthmatiques
Pourquoi ?
Sensibiliser aux impacts de l’asthme sur la vie quotidienne
Qui ?
Enfants bruxellois âgés de 4 à 14 ans
Comment ?
Entretiens filmés anonymes (voir détails plus bas)
Contexte
En Belgique, en 2023-2024, près de 4% des enfants âgés de 0 à 14 ans souffrent d’asthme. Cela représente environ 76 000 enfants dans cette tranche d’âge.
L’asthme peut avoir un fort impact sur la qualité de vie des enfants. Il risque de :
- Perturber le sommeil (réveils nocturnes à cause de toux/sifflements).
- Restreindre l’effort physique (essoufflement plus rapide).
- Causer de l’absentéisme scolaire (à cause de visites répétées chez le médecin/aux urgences).
- Etre source d’anxiété, liée aux crises, à la fatigue, à l’irritabilité.
À long terme, des crises fréquentes non contrôlées peuvent aller jusqu’à nuire à la croissance respiratoire.
En Région bruxelloise, la pollution liée au trafic routier, en particulier le NO2, est un facteur majeur de l’asthme pédiatrique et des crises qui peuvent l’accompagner. En effet, 40% de l’incidence de l’asthme pédiatrique peut être expliqué par l’exposition au NO2 lié au trafic dans les zones très fréquentées de Bruxelles. Dans les zones urbaines, 30% de l’incidence de l’asthme pédiatrique peut être expliqué par l’exposition au NO2 lié au trafic.
Pourquoi cette campagne ?
Bien qu’assez répandu dans la population, l’asthme est une maladie peu connue du grand public. La plupart des gens ne savent pas vraiment quels sont ses impacts sur la vie quotidienne. Par exemple, on limite souvent ses effets à des difficultés respiratoires lors d’activités physiques. Mais on ne pense que très rarement aux réveils nocturnes.
L’objectif de cette campagne est de sensibiliser la population et les élu·es à cette maladie.
Nous aimerions y parvenir en racontant, de manière simple et concrète, comment la vie quotidienne d’un enfant peut-être fortement impactée par l’asthme. Nous nous focalisons ici sur les enfants car ils sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air ainsi qu’à l’asthme.
Qui recherchons-nous ?
Nous recherchons des enfants âgés de 4 à 14 ans.
Les enfants qui souffrent d’autres pathologies liées à la mauvaise qualité de l’air, comme la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) peuvent aussi témoigner.
Il est possible de témoigner dans la langue de votre choix (français, néerlandais, anglais, arabe, turc, italien, langue des signes…).
Comment allons-nous procéder ?
Avec la permission des parents, et de manière anonyme (nom masqué, visage flouté, voix changée), nous aimerions filmer le témoignage d’enfants asthmatiques volontaires.
Nous pouvons nous déplacer et nous adapter aux horaires des enfants. Un entretien ne prend pas plus d’une heure.
Nous voudrions ensuite diffuser les témoignages vidéos sur notre site internet et nos réseaux sociaux (toujours de manière anonyme).
Il y a quelques années, nous avons mené une campagne similaire. Vous pouvez retrouver les vidéos ici.
Plusieurs localisations de Forest trop polluées au NO2
Plusieurs localisations de Forest trop polluées au NO2
La Rue de la Soierie et l’Avenue du Pont de Luttre, entre autres, sont exposées à une concentration moyenne annuelle en dioxyde d’azote 2 fois supérieure à la recommandation de l’OMS. C’est ce que montrent les mesures faites par l’asbl Les chercheurs d’air, dans le cadre d’un projet soutenu par la Région bruxelloise. Une Zone de Basses-Émissions ambitieuse et un quartier apaisé durable font partie de la solution.
Du 1er mars 2024 au 27 février 2025, l’asbl Les chercheurs d’air a mesuré les concentrations moyennes mensuelles en NO2 au niveau de 20 points dans le quartier Neerstalle (Forest/Uccle).
Il ressort de cette campagne que la Rue de la Soierie, au niveau du numéro 26, enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 24.7 μg/m3. L’Avenue du Pont de Luttre, au niveau du numéro 42, connaît elle une concentration annuelle moyenne en NO2 de 24.5 μg/m3.
Cette deuxième adresse a enregistré, en mai 2024, une concentration moyenne en NO2 de 30.6 μg/m3. C’est plus de trois fois supérieur au seuil préconisé par l’OMS.
Cinq autres points de mesures sont plus de deux fois au-dessus de la recommandation de l’OMS : Rue de Stalle 222 (22.4 μg/m3) ; Bd de la Deuxième Armée Britannique 3 (22.0 μg/m3) ; Rue Prolongée de Stalle, au niveau de l’arrêt bus Eggergat (21.7 μg/m3) ; Chaussée de Neerstalle 51 (21.4 μg/m3) ; Bd de la Deuxième Armée Britannique, au niveau de l’arrêt bus Bempt (21.2 μg/m3).
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Malheureusement, bien qu’elle s’en sorte mieux que d’autres communes bruxelloises, l’air de Forest reste trop pollué au NO2 à certains endroits. Les élu·es responsables doivent faire tout leur possible pour améliorer cette situation. Cela passe entre autres par le maintien du calendrier de la Zone de Basses-Émissions au niveau régional et par la priorisation de la mobilité active et partagée au niveau local.”
Le calendrier de la Zone de Basses-Émissions a été affaibli en octobre 2024. Pour la qualité de vie des Forestois·es, comme du reste de la Région, il est essentiel que le jalon 2027 soit maintenu et ne soit pas reporté à nouveau. Le quartier apaisé Neerstalle a aussi un rôle important à jouer dans l’amélioration de la qualité de l’air de la commune. Il est important, entre autres, de concrétiser les aménagements Rue de la Soierie (sens unique, contresens cyclable, végétalisation) afin d’y améliorer la qualité de l’air.
Notes à l’éditeur
Les mesures NO2 ont été réalisées sur le quartier Neerstalle car ce dernier est en train de devenir un “quartier apaisé”. Grâce à nos mesures, nous avons voulu savoir si le nouveau plan de mobilité améliore, ou non, la qualité de l’air au sein et en périphérie de cette zone.
La recommandation de l’OMS se situe à 10µg/m2 de N02 (moyenne annuelle). Le dépassement de ce seuil est associé à des risques importants pour la santé publique.
En avril 2024, 100 médecins ont signé une carte blanche publiée dans Le Soir, The Guardian et De Morgen pour demander des mesures fortes de lutte contre la pollution de l’air en Région de Bruxelles-Capitale. La LEZ et les quartiers apaisés faisaient partie de cette liste.
Plusieurs centaines de Bruxellois·es meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air émise par le trafic routier.
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Mesure des concentrations en NO2 dans le quartier Neerstalle
Mesure des concentrations en NO2 dans le quartier Neerstalle
Introduction
Les quartiers apaisés font partie des outils qui, sur le papier, aident à lutter contre la pollution au dioxyde d’azote (NO2), un gaz principalement émis par le trafic routier. À l’heure actuelle, il existe malheureusement peu de données qui confirment ou invalident cette hypothèse.
Nous avons donc lancé, début 2024, une campagne de mesures des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier apaisé Neerstalle. L’objectif était de suivre l’évolution de ce polluant sur trois ans : un an avant la création du quartier apaisé et deux ans après.
Les résultats des mesures effectuées de mars 2024 à février 2025 nous montrent, entre autres, que le seuil de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est dépassé partout. Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement de cette recommandation est associé à des risques importants pour la santé publique.”
Sept points de mesure sont plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS :
- Rue de la Soierie 26
- Avenue du pont de Luttre 42
- Rue de Stalle 222
- Bd de la Deuxième Armée Britannique 3
- Rue Prolongée de Stalle, Arrêt bus Eggergat
- Chaussée de Neerstalle 51
- Bd de la Deuxième Armée Britannique, Arrêt bus Bempt
Il est donc important de réduire le trafic, d’une manière ou d’une autre, dans le quartier Neerstalle.
Malheureusement, le financement de cette campagne n’a, pour le moment, pas été renouvelé. Nous ne pourrons donc peut-être pas comparer ces premiers résultats avec des mesures de NO2 effectuées après la mise en place du nouveau plan de mobilité.
Mesure des concentrations en NO2
Dispositif
Nous utilisons pour cette campagne des tubes dits “passifs” du laboratoire Passam. Ces derniers sont installés à deux mètres de hauteur en rue (sur le trottoir, sur un carrefour, etc.) pour une durée de trente jours. Ils sont remplacés tous les mois. Ils permettent ainsi de connaître la concentration moyenne mensuelle en NO2 aux différents points de mesure.
Localisation
Afin de pouvoir évaluer l’impact du quartier apaisé Neerstalle sur les concentrations en NO2, nous avons créé 20 points de mesure. Ces points de mesure ont été placés soit en périphérie du quartier, soit à l’intérieur, là où des changements de circulation sont prévus (voir carte ci-dessous).
Dix points de mesure se trouvent à l’intérieur du quartier, là où des modifications du plan de circulation doivent avoir lieu (mise en sens unique d’une rue par exemple). Des mesures sur plusieurs années nous permettraient ainsi de connaître l’impact de ces changements sur la pollution au NO2.
- Chaussée de Bruxelles, Arrêt bus Monaco
- Avenue Victor Rousseau 187
- Rue Jean-Baptiste Vanpé 26
- Chaussée de Neerstalle 51
- Avenue Kersbeek 76
- Avenue de Haveskercke 23
- Avenue de la Verrerie 140
- Chaussée de Neerstalle 383
- Chaussée de Neerstalle 420
- Rue Baron Guillaume van Hamme 50
Les dix autres points sont en périphérie du quartier. Grâce à eux, et si cette campagne de mesures peut continuer, nous pourrons savoir si la modification du plan de mobilité à l’intérieur du quartier déplace la pollution sur les bords de ce même quartier.
- Avenue du pont de Luttre 42
- Bd de la Deuxième Armée Britannique 3
- Avenue Van Volxem 108
- Avenue du Globe 72
- Rue Gatti de Gamond 153
- Rue de Stalle 222
- Rue Prolongée de Stalle, Arrêt bus Eggergat
- Bd de la Deuxième Armée Britannique, Arrêt bus Bempt
- Rue de la Soierie 26
- Boulevard de la 2ème Armée Britannique 355

Durée
Les mesures ont débuté le 1er mars 2024 et se sont terminées le 27 février 2025. Elles couvrent donc une période de 12 mois.
Résultats
Ci-dessous sont affichés les résultats sous forme de graphique, où chaque courbe représente un point de mesure. Nous avons également ajouté sur le graphe la valeur annuelle recommandée par l’OMS en matière de NO2.
Sept stations plus de deux fois au-dessus de la recommandation de l’OMS
Les résultats montrent plusieurs choses. Tout d’abord, de mars 2024 à février 2025, sept points de mesure sont exposés à des concentrations en NO2 plus de 2 fois supérieurs à la recommandation de l’OMS. C’est le cas de :
- Rue de la Soierie 26, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 24.7 μg/m3. Il est à noter qu’il nous manque le mois de février 2025. Ce mois est généralement marqué par une pollution au NO2 élevée. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.
- Avenue du pont de Luttre 42, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 24.5 μg/m3.
- Rue de Stalle 222, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 22.4 μg/m3.
- Bd de la Deuxième Armée Britannique 3, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 22.0 μg/m3.
- Rue Prolongée de Stalle, Arrêt bus Eggergat, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 21.7 μg/m3. Il est à noter qu’elle a été détruite quatre fois, ce qui a entraîné la perte des données pour avril, mai, juin et octobre 2024. Les mois d’avril, mai et juin sont généralement marqués par une pollution au NO2 dans la moyenne, le mois d’octobre par une pollution élevée. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.
- Chaussée de Neerstalle 51, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en N02 de 21.4 μg/m3. Il est à noter qu’il nous manque le mois de mars 2025. Ce mois est généralement marqué par une pollution au NO2 élevée. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.
- Bd de la Deuxième Armée Britannique, Arrêt bus Bempt, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en N02 de 21.2 μg/m3. Il est à noter qu’il nous manque le mois de juin 2025. Ce mois est généralement marqué par une pollution au NO2 dans la moyenne. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.
Un pic trois fois au-dessus de la recommandation de l’OMS
Notre station installée Avenue du pont de Luttre 42 a enregistré, en mai 2024, une concentration moyenne en NO2 de 30.6 μg/m3. C’est plus de trois fois supérieur au seuil préconisé par l’OMS.
Tous les points de mesure surexposés au NO2.
Le troisième constat est que tous les points de mesure sont exposés à des concentrations moyennes annuelles en NO2 qui dépassent la,recommandation de l’OMS.
Certaines stations sont proches du seuil de l’OMS
Cependant, certaines adresses n’en sont plus très éloignées de la ligne des 10 μg/m3 de NO2 préconisée par l’OMS. En effet, l’Avenue du Globe 72, la Rue Baron Guillaume van Hamme 50 et l’Avenue de la Verrerie 140 connaissent respectivement une concentration moyenne annuelle en NO2 de 15.1, 14.9 et 13.7 μg/m3.
Il est également à noter que, pendant l’été, période de vacances durant laquelle il y a moins de trafic routier, les concentrations moyennes mensuelles de ces trois stations passent sous la barre des 10 μg/m3 de NO2.
Conclusion
Notre campagne de mesures des concentrations en NO2 menée de mars 2024 à février 2025 dans le quartier Neerstalle contient plusieurs enseignements.
Elle nous montre tout d’abord que les 20 points de mesure que nous avons installés sont surexposés au NO2. En effet, tous connaissent une concentration annuelle moyenne supérieure à la recommandation de l’OMS.
Sept stations ont une concentration annuelle moyenne plus de deux fois au-dessus du seuil de l’OMS. L’une d’entre elles, située Avenue du pont de Luttre 42, a enregistré, en mai 2024, une concentration moyenne en NO2 de 30.6 μg/m3. C’est plus de trois fois supérieur à la recommandation de l’OMS.
Cependant, certains points de mesure se rapprochent du seuil préconisé par l’OMS, et descendent même en dessous pendant la période estivale, alors qu’il n’y a plus beaucoup de trafic routier.
Le problème de pollution au NO2 que connaît le quartier Neerstalle peut être atténué de plusieurs manières. Le plus efficace est la Zone de Basses- Émissions (LEZ). Afin de réduire, de manière significative, durable et à l’échelle de toute la Région bruxelloise, les concentrations en NO2, il est essentiel de maintenir le calendrier actuel de la LEZ : sortie du diesel en 2030 et du thermique en 2035.
Ensuite, et de manière plus locale, il est essentiel de donner plus de place à la mobilité active et partagée. Cela passe, entre autres, par la création de rues scolaires, de pistes cyclables séparées ou encore de voies de bus ou de tram en site propre. Enfin, d’autres pistes, plus avant-gardistes, peuvent être explorées, par exemple avec la créations de bandes de circulations réservées aux véhicules électriques ou au covoiturage.
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Plus de 20 établissements de santé bruxellois surexposés au NO2
Plus de 20 établissements de santé bruxellois surexposés au NO2
25 établissements de santé (hôpitaux, cliniques, Maisons de Repos et de Soins) bruxellois sont surexposés au dioxyde d’azote (NO2). Les concentrations qu’ils connaissent dépassent entre deux et trois fois la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est ce que montrent les données de SIRANE, le logiciel de modélisation de l’UCLouvain, auxquelles l’asbl Les chercheurs d’air a eu accès. La Zone de Basses-Émissions (LEZ) est l’outil le plus efficace pour améliorer rapidement et durablement la qualité de l’air en Région bruxelloise.
En 2022, 100% des 133 établissements (1) de santé bruxellois analysés par le logiciel SIRANE sont trop pollués au NO2. Un site connaît une concentration moyenne annuelle plus de 3 fois supérieure à la recommandation de l’OMS. 25 sites sont exposés à des niveaux de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS. Les autres (107 sites) sont au-delà de cette ligne d’au moins une fois. Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement de ce seuil est associé à des risques importants pour la santé publique.”
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Nous sommes face à un scandale sanitaire. Les hôpitaux, les cliniques et les maisons de repos et de soins sont des lieux dans lesquels on est censé pouvoir guérir. Or on se rend compte qu’on y respire probablement une pollution à des niveaux dangereux pour la santé. Le remède ne doit pas être pire que le mal !”
Parmi les 25 établissements surexposés au NO2 se trouvent :
- La polyclinique du Lothier
- La Clinique Saint-Jean – Site Botanique
- Le Centre médical Parc Léopold
- La Clinique Saint-Jean – Site Méridien
- La Clinique de la Basilique
- Le CHU Saint-Pierre – Site Site Alexiens/César de Paepe
- Le Centre Medical Europe-Lambermont
- Le CHU Saint-Pierre – Site Porte De Hal
Ces 8 sites comptabilisent plusieurs centaines de milliers d’admissions chaque année.
Le 2 juillet aura lieu, à la Cour Constitutionnelle, l’audience pour les débats sur notre demande (avec trois autres associations) de revenir au calendrier initial de la Zone de Basses-Émissions. En effet, le jalon 2025 de la LEZ a été reporté à 2027, ce qui affaiblit la protection de la santé et de l’environnement des Bruxellois·es.
Pour rappel, même les véhicules les plus récents sont susceptibles d’émettre des concentrations en oxydes d’azote qui peuvent être dangereuses pour la santé. C’est vrai entre autres à cause du scandale du DieselGate, qui persiste encore aujourd’hui. ClientEarth et le CREA viennent de publier une analyse montrant que les véhicules probablement équipés d’un dispositif d’invalidation, masquant les émissions réelles de gaz toxique, pourraient causer la mort prématurée de plus de 4000 personnes supplémentaires en Belgique d’ici 2040 si aucune action n’est prise.
Pierre Dornier souligne “Une LEZ bruxelloise ambitieuse (sortie du diesel d’ici 2030 et du thermique d’ici 2035) contribuerait à régler ce problème.”
Notes à l’éditeur
(1) La liste est dans le rapport.
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Pierre Dornier
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Pollution NO2 autour des établissements de santé bruxellois
Pollution NO2 autour des établissements de santé bruxellois
Introduction
Bruxelles fait partie des villes européennes les plus polluées au dioxyde d’azote (NO2). Elle souffre également, comme beaucoup d’autres zones urbaines, des émissions de particules fines. Le trafic routier est responsable d’une grande partie de ce problème. Il émet 23% des particules très fines (PM2.5) et 47% des oxydes d’azote (NOx).
La pollution de l’air peut causer ou aggraver de nombreux problèmes de santé. Sa présence est donc très problématique autour des établissements de santé (hôpitaux, cliniques et Maisons de Repos et de Soin), où des personnes vulnérables sont censées guérir. En effet, tous les bâtiments ne sont pas équipés de filtres efficaces contre ce polluant.
Par exemple, les patient·es souffrant de pathologies chroniques, notamment cardio-vasculaires et respiratoires, peuvent voir leurs symptômes empirer sous l’effet des polluants atmosphériques, dont l’impact inflammatoire est bien documenté.
Les personnes âgées sont aussi plus sensibles à cette pollution, principalement en raison d’une diminution de l’efficacité de leur système immunitaire et d’une exposition prolongée aux polluants au fil de leur vie.
Pour rappel, plusieurs centaines de Bruxellois·es meurent prématurément chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’air liée au trafic routier.
Grâce au logiciel de modélisation SIRANE, nous sommes en mesure de connaître les concentrations en NO2 pour chaque établissement de santé de la Région bruxelloise.
Malheureusement, les résultats montrent que la totalité des sites analysés (hôpitaux, cliniques et Maisons de Repos et de Soins) est exposée à des niveaux de pollution qui dépassent la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Résumé
En 2022, 100% des établissements de santé bruxellois analysés par le logiciel SIRANE sont surexposés au dioxyde d’azote.
Un établissement connaît une concentration moyenne annuelle en NO2 plus de 3 fois supérieure à la recommandation de l’OMS.
25 sites sont exposés à des niveaux de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS.
Les autres (107 sites) dépassent cette ligne au moins une fois.
Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement des niveaux des lignes directrices pour la qualité de l’air est associé à des risques importants pour la santé publique.”
Il est important de préciser que ces résultats sont conservateurs et que les concentrations réelles auxquelles sont exposées les établissements de santé sont très probablement plus élevées que celles calculées par SIRANE.
Méthodologie
SIRANE est un logiciel de modélisation de la pollution atmosphérique en milieu urbain. Il a été développé par le Laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique de l’Ecole Centrale de Lyon. Il a été adapté à la Région bruxelloise par l’Université Catholique de Louvain (UCLouvain), en collaboration avec Bruxelles Environnement et avec le soutien de Bloomberg Philanthropies.
SIRANE permet de simuler, entre autres, la concentration annuelle moyenne en NO2 partout en Région bruxelloise. Pour ce faire, le système prend en compte plusieurs paramètres comme la géométrie des bâtiments (pour différencier les rues “canyon” des rues ouvertes par exemple), la météorologie (vent, température, etc.), les émissions de polluants (sources de pollution et types de polluants par exemple) et la pollution de fond.
Le logiciel SIRANE a été validé par comparaison avec des simulations numériques détaillées, des expériences en soufflerie et des expériences de terrain. Afin de confirmer la fiabilité des résultats pour Bruxelles, ces derniers sont comparés aux résultats obtenus par les stations de mesure officielles de Bruxelles Environnement.
Nous avons demandé à l’UCLouvain de calculer, grâce à SIRANE, la concentration moyenne en NO2 pour tous les établissements de santé de la Région bruxelloise en 2022. La liste des 133 sites provient de la liste d’Iriscare pour les Maisons de Repos et de Soin et Bruxelles Social pour les hôpitaux et les cliniques.
Nous avons ensuite créé, sur base de ces résultats, une carte interactive afin de pouvoir visualiser facilement le niveau de pollution de chaque site. Chaque point représente un site. Les couleurs correspondent à la qualité de l’air définie en fonction de la concentration moyenne annuelle en NO2. Le code couleur que nous avons utilisé se base sur la recommandation de l’OMS. Pour le NO2, la ligne directrice se situe à 10µg/m³ en moyenne annuelle, limite au-dessus de laquelle il existe “des risques importants pour la santé publique”.
- Vert – Sous le seuil annuel de l’OMS (<10µg/m³)
- Jaune – Dépasse d’une fois le seuil annuel de l’OMS (10 à 20µg/m³)
- Rouge – Dépasse de 2 fois le seuil annuel de l’OMS (20 à 30µg/m³)
- Violet – Dépasse de 3 fois le seuil annuel de l’OMS (30 à 40µg/m³)
- Noir – Dépasse de 4 fois et plus le seuil annuel de l’OMS (>40µg/m³)
Il est important de préciser que les résultats de cette analyse sont conservateurs, et ce pour les raisons suivantes :
- Le modèle MuSti a été utilisé pour estimer le trafic routier. Or ce modèle ne simule que le trafic en Région de Bruxelles-Capitale (sur base des données belges), ce qui exclut une grande partie du ring, qui se trouve en Flandre. Il est donc probable que les établissements de santé qui se trouvent à proximité du ring soient plus pollués que ce que calcule SIRANE. Le modèle MuSti est également sujet à une incertitude étant donné qu’il a été créé seulement pour fonctionner sur les axes principaux et aux heures de pointe, et que les flux de véhicules sur le réseau non structurant est issu d’extrapolation.
- Le modèle SIRANE “place” ses points de mesure en haut des bâtiments, au niveau du toit. La concentration en NO2 y est donc moins importante qu’au niveau de la rue, juste à côté du trafic routier.
Résultats
Nous avons analysé les concentrations en NO2 sur 133 sites (hôpitaux, cliniques et Maisons de Repos et de Soins).
Un établissement, la Maison de Repos et de Soins (MRS) Petites sœurs des pauvres, connaît une concentration moyenne annuelle en NO2 plus de 3 fois supérieure à la recommandation de l’OMS.
25 sites sont exposés à des niveaux de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS. Parmi eux se trouvent :
- La polyclinique du Lothier
- La Clinique Saint-Jean – Site Botanique
- Le Centre médical Parc Léopold
- La Clinique Saint-Jean – Site Méridien
- La Clinique de la Basilique
- Le CHU Saint-Pierre – Site Site Alexiens/César de Paepe
- Le Centre Medical Europe-Lambermont
- Le CHU Saint-Pierre – Site Porte De Hal
Ces 8 sites comptabilisent plusieurs centaines de milliers d’admissions chaque année.
Les autres (107 établissements) dépassent cette ligne au moins une fois.
Conclusion et recommandations
Grâce à l’outil de modélisation SIRANE, nous découvrons que, en 2022, la totalité des établissements de santé bruxellois est exposé à des concentrations moyennes annuelles en NO2 associées à des risques importants pour la santé publique. Certains sites dépassent la recommandation de l’OMS de plus de deux fois.
Ce constat doit servir de nouvelle sonnette d’alarme et inciter nos élu·es à renforcer ou mettre en place rapidement des mesures qui permettent de lutter efficacement contre la pollution de l’air.
Nous demandons en priorité de maintenir le calendrier final de la LEZ, à savoir, la sortie du diesel d’ici 2030 et la sortie du thermique d’ici 2035. La Zone de Basses-Émissions est la mesure la plus efficace pour lutter contre la pollution de l’air.
D’autres mesures comme la création de rues scolaires, l’aménagement de quartiers apaisés, l’optimisation des livraisons à domicile ou le développement de l’autopartage peuvent également aider à lutter contre la pollution de l’air en Région bruxelloise.
Remerciements
Nous remercions Axel Briffault de l’UCLouvain pour les analyses SIRANE utilisées ici, ainsi que pour sa relecture du présent rapport. Nous remercions également Alessandro Gambale de Buildwind pour sa relecture.
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