La grande majorité des Bruxellois·es soutient la création de zones piétonnes aux abords des écoles

Sondage - La grande majorité des Bruxellois·es soutient la création de zones piétonnes aux abords des écoles


Introduction


En Région bruxelloise, le trafic routier est responsable de 47 % des émissions d’oxydes d’azote (NOx). Notre récente analyse a montré que toutes les écoles fondamentales sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) supérieures à la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Plus de cent d’entre elles connaissent un niveau de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS.

Étant donné que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air, il est urgent de mettre en place des mesures qui permettent d’améliorer la qualité de l’air aux abords des écoles. Les rues scolaires en font partie.

Une rue scolaire piétonne est un tronçon de rue qui passe devant une école et dont l’accès à la circulation motorisée (voitures, motos, etc.) est interdit, sauf quelques exceptions (résident·es, livraisons, etc.). Cet aménagement urbain permet de lutter efficacement contre la pollution de l’air, mais également contre la pollution sonore et les risques d’accidents de la route.

Malheureusement, seuls 9 établissements, sur les 629 écoles maternelles et primaires que compte la Région de Bruxelles-Capitale, bénéficient d’une rue piétonne.

Et aucune rue scolaire n’est réellement végétalisée. Ce dernier point est pourtant très important. En effet, notre santé se porte mieux lorsque nous sommes en contact avec des espaces verts. Ces derniers réduisent notre stress, améliorent notre santé mentale, diminuent les processus inflammatoires, renforcent nos défenses immunitaires ou encore enrichissent notre microbiote.

Résumé


Est-ce que les Bruxellois·es soutiennent la création de zones piétonnes devant les crèches et les écoles ? Est-ce que les Bruxellois·es soutiennent la création de rues scolaires végétalisées ?

Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé, en partenariat avec l’institut d’études YouGov, un sondage auprès d’un échantillon représentatif de la population bruxelloise.

Il en ressort les conclusions suivantes :

  • La grande majorité (72%) des Bruxellois·es soutient la création de zones piétonnes devant l’entrée des crèches et des écoles primaires en Région bruxelloise.
  • La très grande majorité (84%) des Bruxellois·es soutient la végétalisation des rues scolaires existantes et à venir.

La création de telles zones piétonnes est possible à court terme devant près de cinquante écoles bruxelloises, comme l’a montré notre recherche. Nous demandons donc aux communes concernées de mettre en place ces rues scolaires piétonnes au plus vite.

La végétalisation des rues, même partielle, est généralement relativement aisée. Il est par exemple souvent possible, en récupérant de l’espace dédié au stationnement, d’installer des arbres en bacs. Nous fournissons plus d’informations à ce sujet dans notre guide sur la création de rues scolaires.

Nous avons aussi demandé aux Bruxellois·es dans quelle mesure ils et elles sont préoccupé·es par l’impact de la pollution de l’air sur leur santé. La grande majorité (73%) s’est dite soucieuse de ce problème. Nous rappelons donc à nos élu·es que cette thématique est un réel sujet d’inquiétude et qu’il faut y répondre rapidement et résolument.

Méthodologie


Dans le cadre de ce sondage, 1001 Bruxellois·es âgé·es de 18 ans et plus ont été interrogé·es. Plus précisément :

  • L’enquête a été réalisée en ligne (sur le panel propriétaire YouGov en Belgique), entre le 27 mars et le 04 avril 2025.
  • Les répondant·es sont représentatifs de la population Bruxelloise (quotas sur le genre, l’âge et la possession d’une voiture).
  • Le questionnaire a été élaboré conjointement par YouGov et l’ASBL Les chercheurs d’air.
  • Le nom du commanditaire de l’étude n’a pas été mentionné lors du recrutement, ni en début d’enquête, et ce de manière à ne pas influencer les réponses.
  • Sur l’échantillon total (N = 1001), la marge d’erreur maximale est de ± 3,1%.
  • Les enquêtes ont été réalisées dans le strict respect des standards de qualité ESOMAR 36.

Résultats détaillés


  • À la question “Dans quelle mesure êtes-vous favorable, ou non, à la création de zones piétonnes devant l’entrée des crèches et des écoles primaires en Région bruxelloise ?”, 72% des sondé·es se sont dit “tout à fait favorable” ou “plutôt favorable”.

Les zones piétonnes sont soutenues autant par les femmes (74%) que par les hommes (70%).

En prenant en compte le critère âge, les sondé·es de 55 ans et plus sont un peu moins nombreux/ses à y être favorables (67%) que le reste de la population bruxelloise.

Les répondant·es qui n’ont pas d’enfant soutiennent les zones piétonnes à 72%. Les sondé·es qui ont au moins un enfant y sont favorables à 74%.

Enfin, les Bruxellois·es qui n’ont pas de voiture soutiennent cette mesure à 79%. Celles et ceux qui possèdent au moins une voiture y sont favorables à 63%.

  • À la question “Dans quelle mesure êtes-vous favorable, ou non, à la végétalisation des rues scolaires existantes et à venir ?”, 84% des sondé·es se sont dit “tout à fait favorable” ou “plutôt favorable”.

La végétalisation est soutenue autant par les femmes (85%) que par les hommes (82%).

Le soutien de cette mesure est très similaire au travers des différentes tranches d’âge.

Il est également quasi égal chez les répondant·es qui n’ont pas d’enfant (85%) et chez les sondé·es qui ont au moins un enfant (83%).

Enfin, les Bruxellois·es qui n’ont pas de voiture soutiennent plus fortement cette mesure (89%) que celles et ceux qui possèdent au moins une voiture (77%).

  • À la question “Dans quelle mesure êtes-vous préoccupé·e ou non, par l’impact de la pollution de l’air sur la santé des Bruxellois·es ?”, 73% des sondé·es se sont dit “très préoccupé·e” ou “plutôt préoccupé·e”.

Les femmes sont plus nombreuses (77%) à se soucier de la pollution de l’air que les hommes (69%).

Les répondant·es qui n’ont pas d’enfant sont soucieux/ses à 73% concernant la mauvaise qualité de l’air. Les sondé·es qui ont au moins un enfant le sont aussi à 73%.

Enfin, les Bruxellois·es qui n’ont pas de voiture disent plus se soucier de l’impact de la pollution de l’air (77%) que les sondé·es qui ont au moins une voiture (68%).

Conclusion


Les résultats de ce sondage montrent que :

  • La majorité des Bruxellois·es sont en faveur de la création de zones piétonnes devant l’entrée des crèches et des écoles primaires.
  • La majorité des Bruxellois·es sont en faveur de la végétalisation des rues scolaires.
  • La majorité des Bruxellois·es sont préoccupé·es par l’impact de la pollution de l’air sur la santé.

Cette majorité se retrouve chez les femmes comme chez les hommes ; au travers de toutes les tranches d’âge ; chez les personnes sans enfant comme chez les parents ; et chez les personnes qui ne possèdent pas de voiture comme chez celles et ceux qui ont au moins une voiture.

Nous demandons donc aux élu·es des 19 communes et de la Région bruxelloise d’accélérer la création de rues scolaires piétonnes et de les végétaliser. De manière générale, nous les invitons à accélérer la lutte contre la pollution de l’air en ville afin de mieux protéger notre santé, particulièrement celle de nos enfants.


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La majorité des Bruxellois·es soutient la création de rues scolaires piétonnes et végétalisées

La majorité des Bruxellois·es soutient la création de rues scolaires piétonnes et végétalisées


La plupart des habitant·es de la capitale sont en faveur de la création de zones piétonnes devant les crèches et les écoles de la Région. La végétalisation des rues scolaires reçoit également un fort soutien. C’est ce que montre un nouveau sondage commandé par l’asbl Les chercheurs d’air. Ces résultats sont publiés à l’occasion de l’événement Streets for kids qui mobilise aujourd’hui les parents et enfants de 20 écoles pour demander plus de rues scolaires à Bruxelles.

L’enquête, réalisée par l’institut d’études YouGov (1), montre que 72% des Bruxellois·es soutiennent la création de zones piétonnes devant l’entrée des crèches et des écoles primaires bruxelloises. Il ressort également des résultats que 84% de la population de la Région bruxelloise est en faveur de la végétalisation des rues scolaires existantes et à venir.

Ce soutien, même s’il varie un peu, se retrouve chez les femmes comme chez les hommes ; chez les plus jeunes comme chez les plus âgé·es ; chez les automobilistes comme chez les personnes qui n’ont pas de voiture ; chez les parents comme chez les personnes qui n’ont pas d’enfant.

Renaud Leemans, Coordinateur de campagnes pour l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Les rues scolaires aident à protéger les enfants de la pollution de l’air, de la pollution sonore et des risques d’accident. Les rues scolaires piétonnes et végétalisées décuplent ces bénéfices et en ajoutent de nouveaux : plus d’espaces de jeu, moins d’îlots de chaleur, plus de biodiversité en sont quelques-uns. Les bienfaits des rues scolaires piétonnes et verdurisées sont prouvés, le soutien citoyen est réel, il ne manque plus que la volonté politique.

Les résultats de ce sondage sont publiés à l’occasion de notre grande mobilisation festive Street for kids (2). Cet événement rassemble aujourd’hui, de 8h00 à 18h00, les parents et enfants de 20 écoles (3) pour demander plus de rues scolaires (4) en Région bruxelloise. Vous trouverez ici l’invitation à la presse.

 

Notes à l’éditeur

(1) Cette enquête a été réalisée en ligne sur le panel propriétaire de YouGov, dont les membres ont accepté de participer à des enquêtes en ligne et ont reçu une invitation par courrier électronique avec un lien vers l’enquête.
La définition de l’échantillon a été établie afin de fournir un échantillon représentatif de la population Bruxelloise conformément aux objectifs de l’étude via la méthode des quotas. La taille de l’échantillon est de 1001 répondant·es. Les réponses ont ensuite été pondérées pour obtenir un échantillon représentatif de la population visée. Les critères de pondération utilisés pour cette enquête sont le genre, l’âge et la possession ou non d’au moins une voiture.

(2) Les photos de l’événement seront ajoutées à ce dossier. Elles pourront être utilisées pour illustrer les articles de presse.

(3) École Européenne IV (Bruxelles) ; École Sint-Ursula (Bruxelles) ; Ecole du Bempt (Forest) ; École Les Bruyères (Forest) ; Parkschool (Forest) ; École Saint-Denis (Forest) ; École 5 Étangs (Ixelles) ; École 8 Bois de la Cambre (Ixelles) ; École 12 Jardin d’Élise (Ixelles) ; École Jardin des Ecoliers (Ixelles) ; Ecole Sainte-Trinité Cardinal Mercier 2 (Ixelles) ; Unescoschool (Koekelberg) ; École GBS Ket & Co (Molenbeek) ; École Nouvelle (Saint-Gilles) ; École Peter Pan (Saint-Gilles) ; École du Centre (Uccle) ; École Le Colibri (Watermael-Boitsfort) ; École les Naïades (Watermael-Boitsfort) ; École les Aigrettes (Watermael-Boitsfort) ; École Sint-Josef (Watermael-Boitsfort)

(4) Pour rappel, une rue scolaire est une rue qui passe devant une école et qui est piétonne, a minima aux heures d’arrivée et de sortie des élèves, au mieux en permanence. A l’heure actuelle, seules 9% des écoles fondamentales bruxelloises bénéficient d’une rue scolaire.

CONTACT

 

Renaud Leemans

Coordinateur de campagnes

renaud@leschercheursdair.be

0487 62 08 61


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Quatre associations et trois citoyen·nes attaquent en justice le report de la LEZ bruxelloise

Quatre associations et trois citoyen·nes attaquent en justice le report de la LEZ bruxelloise


Le BRAL, Les chercheurs d’air, la Fédération des maisons médicales et la Ligue des droits humains demandent à la Cour constitutionnelle d’annuler le report de deux ans de la Zone de Basses-Émissions (LEZ) décidé en octobre dernier par le Parlement bruxellois. Ces quatre associations sont accompagnées par trois citoyen·nes Bruxellois·es dont la santé est impactée par la pollution de l’air. Pour les associations, ce report constitue un recul important de la protection du droit à la santé et à un environnement sain. 

Les requérant·es ont introduit un recours – en suspension et en annulation – devant la Cour constitutionnelle car le report de la LEZ a de graves conséquences sur la santé des Bruxellois·es, en particulier dans les quartiers les plus précaires. Selon des estimations, la pollution de l’air causée notamment par le trafic routier est responsable de plusieurs centaines de morts prématurées chaque année à Bruxelles. 

La Région bruxelloise ne respecte les valeurs recommandées par l’OMS en matière de dioxyde d’azote (10 µ/m3) dans aucune de ses stations de mesure officielles. Pire : sur certains grands axes et dans des rues “canyons” – des rues étroites bordées par de hauts bâtiments qui retiennent plus facilement la pollution – les normes européennes en vigueur, moins strictes (40 µ/m3), ne sont pas respectées non plus. Cette pollution de l’air génère des problèmes de santé importants et les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement à risque, avec des effets tels que les naissances prématurées, une insuffisance pondérale à la naissance, de l’asthme et d’autres maladies pulmonaires.

La Zone de Basses Émissions – qui vise à interdire les véhicules les plus polluants à Bruxelles – est, à ce jour, l’outil le plus efficace pour faire reculer la pollution de l’air. Depuis son instauration en 2018, elle a entraîné une baisse considérable des substances toxiques présentes dans l’air. Le report de deux ans de l’interdiction des voitures diesel Euro 5 et essence Euro 2 a des conséquences sur la santé des Bruxellois·es. C’est particulièrement vrai pour les plus vulnérables : les enfants, les personnes âgées, celles qui souffrent de maladies chroniques (respiratoires ou cardiaques), ainsi que les personnes qui vivent en situation précaire et ayant un accès limité aux soins. 

Standstill et discriminations 

En octobre 2024, le Parlement bruxellois a décidé de reporter le jalon 2025 de la Zone de basses émissions à 2027. Les voitures diesel Euro 5 et essence Euro 2 peuvent donc continuer à circuler sur le territoire bruxellois. Les partis à l’initiative de l’ordonnance entendaient “soulager les Bruxellois·es les plus défavorisé·es qui auraient dû adapter leur mobilité ou changer de véhicules”. 

Les requérant·es s’appuient sur plusieurs éléments pour s’opposer à cette décision de report : 

  • Standstill 

Avec ce report de deux ans, elles estiment que le principe de standstill, déduit de l’article 23 de la Constitution, qui consacre le droit à la protection de la santé et à un environnement sain, est violé. Ce principe interdit de « réduire de manière significative » le niveau de protection offert par la réglementation existante sans justification raisonnable. Cet argument a été également souligné par le Conseil d’Etat dans son avis du 18 février 2025. 

Or ce délai de deux ans aura indéniablement des conséquences sur la qualité de l’air à Bruxelles. Selon Bruxelles Environnement, les plus de 30 000 véhicules qui étaient concernés par cette nouvelle phase de la LEZ représentent au moins 40 % des émissions d’oxydes d’azote issues du transport, ainsi qu’une quantité significative de particules fines. La décision très rapide du report et les erreurs « techniques » qui en ont résulté permettent de s’interroger sur la justification raisonnable avancée par le Parlement bruxellois : permettre aux automobilistes concernés de s’adapter aux normes

  • Le principe de non-discrimination

La pollution de l’air à Bruxelles est particulièrement préoccupante dans les quartiers du centre, aux niveaux socio-économiques les plus faibles. Selon Bruxelles Environnement, « les concentrations de dioxyde d’azote (NO2), dont la source locale correspond principalement au trafic routier, augmentent de la périphérie vers le centre-ville. Le « black carbon » (BC) est  un autre polluant de l’air issu du trafic routier. Les niveaux de concentration de BC les plus élevés sont principalement observés aux heures de pointes le long des grands axes et dans les rues bordées de hauts immeubles, dites rues « canyons ». 

Les parties requérantes estiment donc que le report affecte de façon disproportionnée la santé de personnes vivant dans des quartiers plus précaires, sans qu’il n’y ait de justification raisonnable. 

La qualité de l’air, une priorité

Avec ce recours, les quatre associations et les trois citoyen·nes espèrent remettre les questions liées à la qualité de l’air au centre des préoccupations politiques. Reporter le jalon 2025 de la Zone de Basses Émissions de deux ans, sans plancher sur les questions soulevées par ce report – exclusion sociale, fragilisation économique et perte d’attractivité de Bruxelles – ne résoudra rien. La Zone de Basses Émissions a montré qu’elle était un outil efficace pour lutter contre la pollution de l’air et ainsi protéger la santé et le droit à un environnement sain des citoyen·nes de Bruxelles, spécialement les plus vulnérables d’entre elles et eux.

Vier verenigingen en drie burgers stappen naar de rechter tegen het uitstel van de Brusselse LEZ


BRAL, Les chercheurs d’air, de Fédération des maisons médicales et de Ligue des droits humains vragen het Grondwettelijk Hof om het uitstel van twee jaar van de lage-emissiezone (LEZ), dat in oktober vorig jaar werd beslist door het Brussels Parlement, nietig te verklaren. Deze vier verenigingen worden bijgestaan door drie Brusselse burgers van wie de gezondheid wordt beïnvloed door luchtvervuiling. Volgens de verenigingen vormt dit uitstel een ernstige achteruitgang van de bescherming van het recht op gezondheid en een gezond leefmilieu. 

De verzoekers hebben een beroep – tot schorsing en nietigverklaring – ingediend bij het Grondwettelijk Hof omdat het uitstel van de LEZ ernstige gevolgen heeft voor de gezondheid van de Brusselaars, vooral in de meest kwetsbare wijken. Volgens schattingen is luchtvervuiling, met name veroorzaakt door wegverkeer, elk jaar verantwoordelijk voor honderden vroegtijdige overlijdens in Brussel

In geen enkele van haar officiële meetstations, haalt het Brussels Gewest de door de WHO aanbevolen waarden voor stikstofdioxide (10 µg/m³). Erger nog: op sommige grote verkeersassen en in zogenaamde ‘canyonstraten’ – smalle straten omgeven door hoge gebouwen die de vervuiling vasthouden – worden zelfs de minder strenge van kracht zijnde Europese normen (40 µg/m³) niet gehaald. Deze luchtvervuiling veroorzaakt ernstige gezondheidsproblemen, vooral bij kinderen onder de vijf jaar, met gevolgen zoals vroeggeboortes, een laag geboortegewicht, astma en andere longziekten. 

De lage-emissiezone – die erop gericht is de meest vervuilende voertuigen uit Brussel te weren – is tot op heden het meest doeltreffende instrument om luchtvervuiling terug te dringen. Sinds de invoering ervan in 2018 is de hoeveelheid schadelijke stoffen in de lucht aanzienlijk gedaald. Het uitstel van twee jaar voor het verbod op dieselwagens Euro 5 en benzinewagens Euro 2 heeft gevolgen voor de gezondheid van de Brusselaars. Dit geldt in het bijzonder voor de meest kwetsbaren: kinderen, ouderen, mensen met chronische aandoeningen (zoals ademhalings- of hartziekten) en personen in precaire situaties met beperkte toegang tot gezondheidszorg. 

Standstill en discriminatie 

In oktober 2024 besloot het Brussels Parlement om de mijlpaal van 2025 voor de lage-emissiezone uit te stellen tot 2027. Dieselwagens Euro 5 en benzinewagens Euro 2 mogen dus nog steeds in het Brussels Gewest rijden. De partijen achter het besluit zegden de meest kwetsbare Brusselaars te willen ontzien, die anders hun mobiliteit hadden moeten aanpassen of een nieuw voertuig hadden moeten aanschaffen. 

De verzoekende partijen baseren zich op meerdere elementen om zich te verzetten tegen deze beslissing tot uitstel: 

  • Het standstill-principe 

Volgens hen wordt met dit uitstel van twee jaar het standstill-principe geschonden, afgeleid uit artikel 23 van de Grondwet, dat het recht op bescherming van de gezondheid en een gezond leefmilieu garandeert. Dit principe verbiedt het om “op significante wijze” het beschermingsniveau van bestaande regelgeving te verlagen zonder gegronde reden. Dit punt werd ook aangehaald door de Raad van State in haar advies van 18 februari 2025. 

Het uitstel van twee jaar zal onmiskenbaar gevolgen hebben voor de luchtkwaliteit in Brussel. Volgens Leefmilieu Brussel vertegenwoordigen de meer dan 30.000 voertuigen die door deze nieuwe fase van de LEZ worden getroffen, minstens 40% van de uitstoot van stikstofoxiden afkomstig van transport, evenals een aanzienlijke hoeveelheid fijnstof. De snelle beslissing om uit te stellen en de “technische” fouten die daaruit voortvloeiden, roepen vragen op over de redelijkheid van de motieven die door het Brussels Parlement werden aangevoerd. Volgens het parlement was het uitstel bedoeld om de betrokken automobilisten meer tijd te geven om zich aan te passen. 

  • Het non-discriminatiebeginsel 

De luchtvervuiling in Brussel is vooral verontrustend in de binnenwijken waar de sociaaleconomische situatie het kwetsbaarst is. Volgens Leefmilieu Brussel “nemen de concentraties stikstofdioxide (NO2), waarvan de lokale bron hoofdzakelijk het wegverkeer is, toe van de rand naar het stadscentrum.” ‘Black carbon’ (BC), een andere luchtvervuilende stof afkomstig van verkeer, kent zijn hoogste concentraties tijdens de spitsuren langs grote verkeersassen en in zogenaamde ‘canyonstraten’

De verzoekers zijn van mening dat het uitstel de gezondheid van mensen in armere buurten op onevenredige wijze aantast, zonder dat daar een gegronde rechtvaardiging voor is. 

Luchtkwaliteit als prioriteit 

Met dit beroep hopen de vier verenigingen en drie burgers de luchtkwaliteitsproblematiek opnieuw centraal te stellen in het politieke debat. Het uitstellen van de mijlpaal van 2025 voor de lage-emissiezone met twee jaar, zonder zich ernstig te buigen over de hiermee gepaard gaande problemen – sociale uitsluiting, economische kwetsbaarheid en verminderde aantrekkingskracht van Brussel – zal geen oplossing bieden. De lage-emissiezone heeft bewezen een doeltreffend instrument te zijn in de strijd tegen luchtvervuiling. Ze draagt bij aan de bescherming van de gezondheid en het recht op een gezond leefmilieu van de Brusselse burgers, in het bijzonder van de meest kwetsbaren onder hen.

Als we nu toelaten dat gezondheidsrechten onder druk van politieke compromissen worden uitgesteld, ondermijnen we de bescherming van de meest kwetsbaren – en dat is onaanvaardbaar.

CONTACTS

 

  • Pierre Dornier, Directeur, Les chercheurs d’air : 0496 81 52 63
  • Tim Cassiers, Responsable Mobilité & Qualité de l'air, BRAL : 0476 44 92 23 
  • Fanny Dubois, Secrétaire Générale, Fédération des Maisons Médicales : 0471 27 88 10
  • Pierre-Arnaud Perrouty, Directeur, La ligue des Droits Humains : 0484 18 35 35

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La santé des enfants menacée par la réouverture au trafic de la Rue du Nid à Ixelles

La santé des enfants menacée par la réouverture au trafic de la Rue du Nid à Ixelles

Réaction presse


La commune d’Ixelles a décidé de rouvrir à la circulation motorisée la Rue du Nid, jusque-là piétonne. Une décision qui compromet directement la santé de centaines d’enfants, dont de très jeunes, accueillis à la crèche Le Nid et à l’école Sainte-Trinité. Cette volte-face est d’autant plus problématique qu’elle intervient contre l’avis majoritaire des parents et sans véritable consultation des riverain·es.

La Rue du Nid est située dans une zone où les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), émis principalement par le trafic routier, sont deux fois supérieures aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Rouvrir la rue au trafic va donc à l’encontre de la protection de la santé des enfants.

De plus, dans une vidéo Instagram, l’échevine de la mobilité, Valérie Libert, affirme que la réouverture de la rue résulte d’une « large consultation » auprès de la crèche, de l’école et des riverain·es, concluant à un « constat unanime ». Cette déclaration est contraire aux faits.

En effet, début 2025, nous avons interrogé les parents et le personnel de l’école Sainte-Trinité sur le maintien de la rue piétonne. 150 personnes avaient répondu : 80 % des parents et 67% du personnel y étaient favorables. L’enquête réalisée par la commune elle-même avait donné des résultats similaires.

De plus, si une consultation publique a bien été organisée par la commune, elle n’a rassemblé qu’une dizaine de participant·es, dont moins de la moitié étaient des riverain·es. Les quelques voix qui se sont élevées contre la piétonnisation ne représentent donc pas la majorité de la trentaine de ménages qui vivent dans cette rue.

Renaud Leemans, Coordinateur de Campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “La santé de centaines d’enfants, dont de très jeunes qui vont à la crèche, est mise en danger par la réouverture de la Rue du Nid au trafic routier. Nous déplorons cette décision prise à l’encontre de la volonté des parents et sans concertation représentative des riverains. Nous demandons que la santé et la sécurité des enfants soit prise au sérieux, et que la Rue du Nid devienne rapidement une rue scolaire piétonne et végétalisée.

Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement des niveaux des lignes directrices pour la qualité de l’air est associé à des risques importants pour la santé publique.” Les enfants, principalement du fait de leur métabolisme en construction, sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air. Cette dernière augmente les risques de maladies cardiovasculaires et respiratoires, voire des cancers.


Le 23 mai, demandons plus de rues scolaires !

Le 23 mai,

demandons plus de rues scolaires !


Chaque printemps nous organisons notre grande mobilisation Streets for kids pour demander plus de rues scolaires en Région bruxelloise. Cette année, les parents et enfants de 19 écoles se mobilisent 💪

Pourquoi cette mobilisation ?

Malheureusement, les écoles bruxelloises sont trop polluées, ce qui a des effets parfois très graves sur la santé des enfants. En Région bruxelloise, une grande partie de la pollution vient du trafic routier. Les rues scolaires aident donc nos enfants à mieux respirer. Pour rappel, une rue scolaire est une rue qui passe devant une école et qui est piétonne, au moins au moment de l’entrée et/ou de la sortie des classes, au mieux tout le temps. Cliquez ici pour en savoir plus sur les rues scolaires.

La mobilisation Streets for kids visibilise la problématique des rues scolaires et incite fortement les élu·es à en créer de nouvelles. Il y en a d’ailleurs de plus en plus en Région bruxelloise, même si elles restent encore trop rares.

Comment participer ?

Inscription ci-dessous


Quand ?

Le 23 mai 2025. Vous avez la possibilité d’organiser l’action soit en matinée, avant l’entrée en classe, soit en journée, au moment de la sortie de l’école. Nous privilégions l'après-midi car cela permet aux parents et aux enfants de rester plus longtemps pour jouer, discuter, manger, boire, etc.

Où ?

Devant l'école de vos enfants. L'idéal est qu'elle se tienne sur le trottoir, avec quelques tables pour distribuer à boire et à manger. Si ce n'est vraiment pas possible, l'action peut aussi avoir lieu dans la cour de récréation.

Qui ?

Les parents d'élèves de l'école. Plus vous êtes nombreux/euses, plus vous pourrez faire des actions impactantes. Les enseignant·es et/ou les directions sont aussi les bienvenu·es évidemment.

Quoi ?

Nous vous proposons un "kit animation" de base qui comprend des craies pour dessiner par terre, des bulles de savon, des flyers d'information et 50€ pour acheter à boire et à manger. Nous vous invitons à exploiter des compétences que vous auriez dans votre groupe de parents : jouer de la musique, faire du grimage, faire des tours de magie, créer un coin lecture, etc.

Inscrivez-vous !


Remplissez le formulaire ci-dessous. Ca prend 10 secondes gros max. Nous allons ensuite vous recontacter pour voir avec vous ce qu’il est possible de faire.

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Transport bruxellois : Deux fois moins de gaz à effet de serre d’ici 2030 grâce à la LEZ

Transport bruxellois : Deux fois moins de gaz à effet de serre d’ici 2030 grâce à la LEZ


Maintenir le calendrier initial de la LEZ permettrait, d’ici 2030, une réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) issues du transport routier de la Région bruxelloise, par rapport à un scénario sans LEZ. C’est la conclusion d’une étude publiée aujourd’hui par des chercheurs de l’ICCT dans le cadre de l’initiative TRUE. La LEZ est essentielle à la Région bruxelloise pour atteindre son objectif de réduction de 47 % des émissions de GES tous secteurs confondus d’ici 2030.

Une nouvelle analyse de l’initiative TRUE (The Real Urban Initiative) par des chercheurs de l’International Council on Clean Transportation (ICCT) quantifie les baisses d’émissions de GES permises par la LEZ bruxelloise. Si cette dernière est mise en œuvre selon le plan adopté en 2018, les émissions annuelles de GES chuteraient de 45% d’ici 2030, par rapport à un scénario sans LEZ et en prenant 2019 comme année de référence. Entre 2019 et 2040, la LEZ permettrait d’éviter 3,9 millions de tonnes d’émissions de GES, soit l’équivalent des émissions de 83 000 voitures à essence.

L’analyse calcule aussi que, si le calendrier final de la LEZ est décalé de 2 ans (sortie du diesel en 2032 et du thermique en 2037), la baisse potentielle des émissions cumulées jusqu’en 2040 serait divisée par quatre. Pour rappel, le Parlement bruxellois a voté fin 2024 un report de deux ans du prochain jalon de la LEZ (2027 à la place de 2025).

Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Non seulement la LEZ nous protège de la pollution de l’air, mais elle est aussi une arme redoutable contre le changement climatique. Grâce à elle, l’équivalent des émissions de dizaines de milliers de voitures thermiques est évité. Affaiblir la LEZ contribue donc à augmenter le nombre et l’intensité des catastrophes naturelles, en plus de nuire à notre santé.

L’étude analyse également l’impact potentiel de mesures complémentaires à la LEZ :

  • Le plan Good Move permettrait, d’ici 2040, d’économiser 1,8 millions de tonnes supplémentaires de GES (en plus des 3,9 de la LEZ).
  • Restreindre l’accès aux camions commerciaux de taille moyenne (catégorie N2) à partir de 2035 permettrait, d’ici 2040, d’économiser l’équivalent des émissions de 1 650 de voitures à essence.
  • Introduire une taxe sur les voitures particulières de grande taille en 2025 pourrait inciter les propriétaires à opter pour des véhicules de taille moyenne et permettrait, d’ici 2040, d’économiser l’équivalent des émissions de plus de 2 100 voitures à essence.

CONTACT

Pierre Dornier

Directeur

Les chercheurs d'air

pierre@leschercheursdair.be

+32 496 81 52 63

CONTACT

Yoann Bernard

Responsable de programme

International Council on Clean Transportation

y.bernard@theicct.org


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Comment facilement mettre en place et aménager une rue scolaire ?

Comment facilement mettre en place et aménager une rue scolaire?


Chèr·es élu·es,

Chèr·es membres de l’administration,

Les rues scolaires présentent de nombreux intérêts : elles contribuent à protéger la santé des enfants, public fragile et sensible à la pollution de l’air, tout en améliorant leur sécurité aux abords de l’école. Elles créent aussi des opportunités de végétalisation de l’espace public.

Ce guide liste des solutions concrètes, simples et peu coûteuses pour rapidement créer des rues scolaires en Région bruxelloise : Quelle barrière utiliser ? Quel marquage choisir pour décorer la rue ? Quelles essences planter pour verduriser les trottoirs ?

Nous répondons à toutes ces questions.

Bonne lecture !

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Communes : quels sont les parties qui soutiennent les rues scolaires. Enfants jouant dans une rue scolaire, ils dessinent au sol

Communes : quelles listes soutiennent les rues scolaires ?

Elections communales

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Quelles listes encouragent la création de rues scolaires

dans les communes ?


Dans le cadre des élections communales 2024, nous avons analysé le programme des listes qui se présentent dans les 19 communes bruxelloises. Nous avons noté, à chaque fois, si ces listes mentionnent, et donc soutiennent de manière proactive, les rues scolaires.

Il ressort de cette analyse les conclusions suivante :

  • Le PTB-PVDA encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
  • Ecolo encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
  • Groen encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
  • Vooruit encourage la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
  • Le MR n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
  • Le PS n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
  • Le Engagés n’encouragent pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où ils participent aux élections.
  • DéFI n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
  • La N-VA n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
  • Open VLD n’encourage pas la création de rues scolaires dans la majorité des communes où il participe aux élections.
  • La position du CD&V n’est pas claire car nous n’avons pas trouvé tous les programmes.
  • Pour la Team Fouad Ahidar, nous n’avons pas trouvé de programmes spécifiques à chaque commune. Nous avons seulement trouvé un programme général pour toutes les communes où cette liste se présente. Ce programme ne mentionne pas les rues scolaires.

Nous pouvons également noter que la création de rues scolaires est encouragée dans la majorité des listes à

  • Evere
  • Forest
  • Ixelles
  • Koekelberg
  • Saint-Gilles
  • Schaerbeek
  • Watermael-Boitsfort

Par contre, dans les communes suivantes, la majorité des listes n’encourage pas la création de rues scolaires :

  • Anderlecht
  • Berchem-Sainte-Agathe
  • Bruxelles Ville
  • Etterbeek
  • Ganshoren
  • Jette
  • Saint-Josse
  • Uccle
  • Woluwe-Saint-Lambert

Pour rappel, les rues scolaires permettent de mieux protéger les enfants de la pollution de l’air, du bruit et des risques d’accidents de la route. Elles créent également des opportunités de végétalisation des abords d’écoles.

À l’heure actuelle, seules 9% des écoles maternelles et primaires de la Région bruxelloise bénéficient d’une rue scolaire. Pourtant, d’après notre récente étude, les écoles fondamentales sont surexposées au dioxyde d’azote (NO2), parfois entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS. Or le dépassement de ce dernier « est associé à des risques importants pour la santé publique.”

Une analyse que nous avons menée montre que 70% des écoles bruxelloises pourraient facilement être équipées d’une rue scolaire.


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Mesures : la Place Flagey (Ixelles) et Barrière (Saint-Gilles) affichent des taux de NO2 bien supérieurs aux recommandations de l'OMS.

NO2 : La Place Flagey et Barrière très polluées

La Place Flagey et Barrière très polluées au NO2


La place Flagey (Ixelles) est exposée à une concentration moyenne annuelle en dioxyde d’azote (NO2) 3 fois supérieure à la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Barrière (Saint-Gilles) est juste en dessous. C’est ce que montrent les mesures faites par l’asbl Les chercheurs d’air pendant 12 mois dans ces deux communes. Une Zone de Basses-Émissions ambitieuse permettrait d’améliorer cette situation.

De juin 2023 à juin 2024, l’asbl Les chercheurs d’air a mesuré les concentrations moyennes mensuelles en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles).

Il ressort de cette campagne que la Place Flagey, au niveau de l’arrêt de tram, est exposée à une concentration moyenne annuelle de 33 µg/m3 de NO2. Elle a connu, en juin 2024, une concentration moyenne mensuelle de 44 µg/m3. De manière générale, tous les points de mesure sont exposés à des concentrations moyennes annuelles en NO2 qui dépassent la recommandation de l’OMS.

Concernant Saint-Gilles, sur la même période, l’intersection Barrière a enregistré une concentration moyenne annuelle de 28,6 µg/m3 de NO2. Comme à Ixelles, globalement, aucun point ne respecte le seuil de l’OMS.

Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Ces résultats montrent que certaines places, comme Flagey, sont durement touchées par la pollution de l’air. Ce sont pourtant des lieux de jeu, de détente, de marché pour beaucoup de Bruxellois·es. Tout doit être fait par nos élu·es pour améliorer la qualité de l’air, en particulier là où nous passons beaucoup de temps. Cela passe entre autres par le maintien du calendrier de la Zone de Basses-Émissions et la priorisation de la mobilité active et partagée.

Plusieurs partis veulent retarder de deux ans la prochaine étape de la Zone de Basses-Émissions (LEZ), ce qui affaiblirait cette dernière et ralentirait ainsi la lutte contre la pollution de l’air à Ixelles et Saint-Gilles entre autres. 

Ixelles et Saint-Gilles travaillent à la mise en place de quartiers apaisés. La première commune a lancé le sien en mai 2023, dans une version moins ambitieuse que prévu. Elle a par exemple abandonné le filtre de la place Flagey qui aurait probablement permis d’améliorer la qualité de l’air à cet endroit. Saint-Gilles, de son côté, a validé son nouveau plan de mobilité cet été. S’il reste inchangé, il devrait, à terme, permettre d’améliorer la qualité de l’air à Barrière entre autres. 

Notes à l’éditeur

La recommandation de l’OMS se situe à 10µg/m2 de N02 (moyenne annuelle). Le dépassement de ce seuil est associé à des risques importants pour la santé publique.

En avril, 100 médecins ont signé une carte blanche publiée dans Le Soir, The Guardian et De Morgen pour demander des mesures fortes de lutte contre la pollution de l’air en Région de Bruxelles-Capitale. La LEZ et les quartiers apaisés faisaient partie de cette liste.

Plus de 900 Bruxellois·es meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air émise par le trafic routier.

CONTACT

 

Pierre Dornier

Directeur

pierre@leschercheursdair.be

+32 496 81 52 63


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Mesures des concentrations en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles)

Mesures des concentrations en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles)


Rapport (2ème version publiée le 03/10/2024)


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Introduction

Les quartiers apaisés font partie des mesures qui, sur le papier, aident à lutter contre la pollution de l’air émise par le trafic routier. À l’heure actuelle, il existe malheureusement peu de données qui confirment ou infirment cette hypothèse.

Nous avons donc lancé une campagne de mesures pour suivre l’évolution des concentrations en dioxyde d’azote (NO2), un polluant fortement lié au trafic routier, sur le territoire de deux nouveaux quartiers apaisés.

Est-ce que la qualité de l’air s’améliore au sein des quartiers apaisés ? Est-ce que la pollution est déplacée vers la périphérie des quartiers apaisés ? Les résultats de cette analyse devraient, à terme, nous aider à répondre à ces questions.

Étant donné que notre campagne s’étend sur plusieurs années, ce rapport sera amené à évoluer.

Concentrations en dioxyde d'azote (NO2), mois par mois, sur le territoire des quartiers "Flagey-Etangs" et "ParviS"

Méthode

  • Dispositif

Nous utilisons pour cette campagne des tubes dits “passifs” du laboratoire Passam. Ces derniers sont installés à deux mètres de hauteur en rue (sur le trottoir, sur un carrefour, etc.) pour une durée de trente jours. Ils sont remplacés tous les mois. Ils permettent ainsi de connaître la concentration moyenne mensuelle en NO2 aux différents points de mesure.

  • Localisation

Afin de pouvoir évaluer l’impact des quartiers apaisés, nous avons choisi deux zones dans lesquelles un nouveau plan de mobilité est ou sera bientôt mis en place. Ainsi, dans le premier cas, nous pourrons suivre les concentrations en NO2 à partir des toutes premières limitations du trafic routier et, dans le second cas, faire une comparaison entre avant et après les changements de circulation. Cela nous permettra d’évaluer l’impact de ces deux quartiers apaisés sur la pollution de l’air.

À Ixelles, nous évaluons le quartier “Flagey-Etangs” où les premières modifications du plan de mobilité ont débuté le 2 mai 2023.

Pour ce faire nous avons placé 14 points de mesure. Sept d’entre eux se trouvent sur la périphérie du quartier (Avenue de la Couronne, Boulevard Général Jacques, Avenue Louise, Rue Lesbroussart, Rue Malibran) et sept autres sont situés au sein du quartier (Rue Vilain XIIII, Square du Souvenir, Avenue des Eperons d’Or, Chaussée de Boondael, Chaussée de Vleurgat, Rue Jean Paquot). Ces mesures nous permettront de savoir, à terme, si les changements de circulation font baisser les concentrations en NO2 à l’intérieur du quartier et s’ils déplacent la pollution en périphérie du quartier.

À Saint-Gilles, nous évaluons le quartier “ParviS” où les premiers changements de circulation devraient avoir lieu en 2024.

Pour ce faire nous avons placé 15 points de mesure. Huit d’entre eux se trouve sur la périphérie du quartier (Avenue Van Volxem, Avenue Fonsny, Avenue de la Porte de Hal, Avenue Louise, Rue Defacqz, Avenue Brugmann, Avenue Albert, Avenue du Parc, Avenue Ceuppens) et six autres sont situés au sein du quartier (Rue Bréart, Barrière, Rue de Mérode, Rue Féron, Chaussée de Waterloo, Rue d’Ecosse). Ces mesures nous permettront de savoir, à terme, si les changements de circulation font baisser les concentrations en NO2 à l’intérieur du quartier et s’ils déplacent la pollution en périphérie du quartier.

  • Durée

Les premières mesures ont débuté le 2 mai à Ixelles. Au moment de la publication de cette deuxième version du rapport, nous avons récolté quatorze mois de données (mai 2023 – juin 2024).

Nous avons débuté les mesures au moment des premiers changements de circulation (mise en sens unique du bas de l’Avenue Vleurgat, mise en sens unique du haut de la rue Vilain XIIII, mise en sens unique du Square du Souvenir). Ces circonstances ne sont idéales car elles ne nous permettront pas de faire une comparaison parfaite entre la situation avant le changement du plan de mobilité et après. Ceci étant dit, les premières modifications (citées au dessus) sont minimes et ne devraient pas avoir de gros impacts à elles seules. Elles ne devraient donc pas trop perturber notre comparaison.

À Saint-Gilles, les mesures ont débuté le 31 mai. Au moment de la publication de cette première version du rapport, nous avons donc récolté treize mois de données (juin 2023 – juin 2024).

Etant donné que les premiers changements de circulation ne devraient pas voir le jour avant 2024, nous aurons probablement au moins une année complète de mesures sans modifications, puis au moins une année de mesures après modifications, ce qui nous permettra de faire une comparaison claire.

Notre objectif est d’effectuer des mesures pendant encore au moins deux années. Cela nous permettra de tirer des conclusions robustes.

Résultats

  • Quartier “Flagey-Etangs »

Evolution des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier « Flagey-Etangs »

Les résultats montrent plusieurs choses. Tout d’abord, de juin 2023 à juin 2024, la place Flagey (au niveau de l’arrêt de tram) est exposée à une concentration moyenne annuelle en NO2 plus de trois fois supérieure à la recommandation de l’OMS (10µg/m3). Il est à noter que, en juin 2024, une concentration moyenne mensuelle de 44 µg/m3 a été enregistrée à cet endroit.

Dans au moins une partie de l’Avenue de la Couronne, du Boulevard Général Jacques, de l’Avenue des Éperons d’Or, de la Rue Malibran, de la Chaussée de Vleurgat, de la Rue Lesbroussart et de l’Avenue Louise, les concentrations moyennes annuelles en NO2 sont entre deux et trois fois supérieures au seuil de l’OMS. 

Le deuxième constat est que tous les points de mesure sont exposés à des concentrations moyennes annuelles en NO2 qui dépassent la recommandation de l’OMS.

  • Quartier “ParviS”

Evolution des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier « ParviS »

À Saint-Gilles, certains lieux sont également exposés à des concentrations en NO2 qui dépassent largement les recommandations de l’OMS. Au moins une partie de l’Avenue Louise, de Barrière, de l’Avenue du Parc, de la Rue de Mérode, de la Rue du Danemark, du Parvis, de l’Avenue de la Porte de Hal, de l’Avenue Van Volxem et de la Rue d’Ecosse sont exposées à des concentrations moyennes annuelles en NO2 entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS (10µg/m3).

De plus, aucun de nos points de mesure n’enregistre de concentrations moyennes annuelles en NO2 qui descendent sous la recommandation de l’OMS.

Conclusions

Ces résultats nous rappellent que certains lieux à Ixelles (Place Flagey, Avenue de la Couronne) et à Saint-Gilles (Barrière, Rue de Mérode, Rue du Danemark) sont bien trop pollués. Il est donc urgent de mettre en place des mesures pour y limiter le trafic des véhicules polluants, principale source de dioxyde d’azote (NO2).

Nous allons continuer de faire des mesures afin de pouvoir publier un avis clair sur le lien entre les quartiers apaisés et l’évolution de la pollution de l’air.