Réaction à la publication de Bruxelles Environnement concernant l’impact de la Zone de Basses-Émissions sur la qualité de l’air

La LEZ lutte efficacement contre la pollution de l'air

Réaction à la publication de Bruxelles Environnement concernant l’impact de la Zone de Basses-Émissions sur la qualité de l’air


Lien vers le CP de Bruxelles Environnement : https://rb.gy/x1gi9k

Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Ces résultats confirment que la Zone de Basses-Émissions est un levier très puissant pour lutter contre la pollution de l’air. Cela doit servir de piqûre de rappel à nos élu.es, actuel.les et futur.es : soutenir cette mesure c’est protéger très concrètement et très efficacement la santé des Bruxellois.es. Renforçons la Zone de Basses-Émissions !

Ugo Taddei, responsable transport chez ClientEarth, a également réagi : “Les zones à faibles émissions ont un impact tangible sur les niveaux de pollution de l’air. C’est une victoire pour la santé, et pour la justice sociale. Il est prouvé que les personnes issues de ménages défavorisés sont exposées à des niveaux plus élevés de pollution, et que leur santé en est davantage impactée. Pire encore, à Bruxelles, il est peu probable que ces personnes touchées soient responsables de la pollution de l’air engendrée, au vu des chiffres sur la motorisation des ménages. Les zones à faibles émissions peuvent contribuer à corriger cette injustice.

Contexte :

La Zone de Basses-Émissions (Low Emission Zone – LEZ) a été mise en place en 2018. Entre 2018 et 2022, on note une baisse de 29% à la station de mesure Molenbeek, de 31% à la station Ixelles et de 36% à la station Arts-Loi, trois endroits représentatifs de la pollution due au transport. Les concentrations en NO2 à ces trois endroits baissaient déjà avant la création de la LEZ mais beaucoup moins rapidement (voir ici). 

La Région bruxelloise est la huitième ville européenne la plus polluée au NO2 (voir ici). La pollution de l’air y est responsable chaque année de plus de 900 morts prématurées (voir ici p26) et coûte annuellement plus d’un milliard d’euros, entre autres en frais de santé (voir ici). Pourtant, plus de la moitié des Bruxellois ne possèdent pas de voiture.

Selon l’Agence européenne pour l’environnement, les personnes issues de groupes défavorisés ont tendance à être plus affectées par les risques sanitaires liés à l’environnement, en raison de leur plus grande exposition et de leur plus grande vulnérabilité.

CONTACT

 

Pierre Dornier

Directeur

pierre@leschercheursdair.be

0496815263

Bianca Vergnaud

bvergnaud@clientearth.org

0471887095


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Parmi les 629 écoles maternelles et primaires en Région bruxelloise, 338 pourraient rapidement bénéficier d’une rue scolaire temporaire.

Près de 400 écoles bruxelloises bientôt en rue scolaire ?

Près de 400 écoles bruxelloises pourraient rapidement bénéficier d’une rue scolaire


Parmi les 629 écoles maternelles et primaires que compte la Région bruxelloise, 338 pourraient rapidement bénéficier d’une rue scolaire temporaire et 48 d’une rue scolaire piétonne (1). C’est la conclusion d’une nouvelle étude de l’asbl Les chercheurs d’air. Ces chiffres, publiés pour la première fois, montrent que des mesures concrètes peuvent rapidement être mises en place pour mieux protéger la santé des enfants de la pollution de l’air.

Proportion de nouvelles écoles pouvant rapidement bénéficier d’une rue scolaire temporaire et piétonne

Un rapport du bureau d’études Brat, commandé par l’asbl Les chercheurs d’air, a analysé le potentiel de fermeture de toutes les rues dans lesquelles se trouvent une entrée d’école maternelle ou primaire. Les tronçons présentant une ou plusieurs caractéristiques qui complexifient l’arrêt de la circulation ont été mises de côté. Par exemple, le passage d’un tram, la présence d’un commissariat de police ou d’emplacements de livraisons compliquent la création d’une rue scolaire à court terme.

Il ressort de cette étude que 338 écoles se situent dans des rues qui ne rencontrent pas d’obstacles majeurs à leur fermeture au trafic routier au moment de l’entrée et de la sortie des classes. Il ressort également que 48 tronçons de rues peuvent être piétonnisés à court terme. Ce sont donc près de 70% de toutes les écoles maternelles et primaires de la région qui pourraient facilement être équipées d’une rue scolaire temporaire ou piétonne.

Justine Di Prima, Chargée de Campagnes pour l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Notre nouvelle étude montre qu’il existe un très fort potentiel de création de rues scolaires en Région bruxelloise. À court terme il pourrait facilement y en avoir dix fois plus qu’aujourd’hui. Nous demandons aux communes de s’emparer de ces résultats pour accélérer la création de rues scolaires et, ainsi, mieux protéger nos enfants de la pollution de l’air.”

Aujourd’hui, seules 43 des 629 écoles maternelles et primaires de la Région de Bruxelles-Capitale bénéficient d’une rue scolaire, soit moins de 7 %. Nous savons pourtant que cet aménagement urbain permet de faire baisser jusqu’à 23 % les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) aux abords d’une école, en plus de réduire la pollution sonore et les risques d’accidents de la route. Étant donné que de nombreuses écoles sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) qui dépassent les recommandations de l’OMS, et que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air, il est urgent de créer au plus vite des rues scolaires partout où c’est possible. À titre de comparaison, Londres compte 500 rues scolaires et Paris 200, dont une quarantaine sont complètement fermées à la circulation et végétalisées.

Pour rappel, en Région bruxelloise, la pollution de l’air est responsable de plus de 900 morts prématurées chaque année.

Note à l’éditeur

(1) Une rue scolaire temporaire est une rue qui passe devant une école et qui est fermée à la circulation routière au moment de l’entrée et/ou de la sortie des classes. Une rue scolaire piétonne est une rue qui passe devant une école et qui est fermée au trafic routier en permanence.

CONTACT

 

Renaud Leemans

Chargé de Campagnes

renaud@leschercheursdair.be

+32 487 62 08 61


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Plus de 16 000 enfants de 121 pays appellent les gouvernements à protéger leurs droits menacés par les effets du dérèglement climatique.

Agir pour l’environnement, c’est protéger les droits des enfants !

Agir pour l’environnement, c’est protéger les droits des enfants !


Plus de 16 000 enfants de 121 pays appellent dès à présent les gouvernements à protéger leurs droits menacés par les effets du dérèglement climatique. Ils réclament l’adoption de normes environnementales plus strictes notamment en matière de qualité de l’air.

Le 8 octobre 2021, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies reconnaissait le droit à un environnement propre, sain et durable. Entre 2021 et 2023, le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU et différentes associations ont permis à plus de 16 000 enfants de rapporter les effets négatifs de la dégradation de l’environnement et du changement climatique sur leur vie et celle de leur communauté. Dans l’Observation général n°26, du Comité, ils réclament haut et fort leur droit de vivre dans un environnement propre, sain et durable.

Prenons l’exemple de la pollution de l’air.

Lors des pics de pollution, il est conseillé aux enfants de rester à l’intérieur et de réduire leur activité physique. Voici un remède simple pour réduire leur exposition aux impacts des activités polluantes des adultes. Ces mêmes enfants à qui l’on explique que demain, ils seront des citoyen.nes responsables, critiques, actifs et solidaires. L’avenir n’est-il pas dans leurs mains ? Pas vraiment. Aujourd’hui, la faiblesse de nos ambitions en matière de protection de l’environnement compromet gravement leur possibilité d’exercer leurs droits fondamentaux.

D’autant que c’est archi–documenté : la pollution de l’air est particulièrement nocive pour les enfants, et ce bien avant leur naissance. Elle provoque : naissances prématurées, bébés de faible poids et au développement cérébral perturbé, développement d’asthme, bronchites chroniques, etc. En avril dernier, l’Agence européenne pour l’environnement publiait que la pollution atmosphérique est à l’origine de plus de 1 200 décès prématurés chaque année chez les moins de 18 ans en Europe.

Pourtant, ce 13 septembre, le Parlement Européen a adopté une proposition de directive visant à atteindre les recommandations en matière de qualité de l’air de l’OMS en 2035 – soit dans 12 ans seulement. D’ici 2035, environ 60 millions d’enfants naîtront en Europe et seront exposés à des niveaux nocifs de pollution générés par nos activités (transport, chauffage, etc.). Ceci n’est pas une fatalité, c’est un choix politique.

N’attendons pas l’Europe. En Belgique, il est déjà possible d’agir. L’adoption de seuils de pollution alignés avec les recommandations de l’OMS doit être une priorité pour nos élu.es. En octobre 2022, plusieurs citoyen.nes belges, dont des enfants, ont d’ailleurs intenté une action en justice contre nos différents gouvernements pour inaction en la matière.

Plusieurs villes, elles, ont déjà pris des mesures pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants : zones de basses émissions, rues scolaires, quartiers apaisés, etc. Ces mesures doivent être renforcées et soutenues pour permettre aux enfants de respirer un air sain, mais aussi de se déplacer en sécurité.

Les enfants réclament également leur droit à être informés et impliqués dans les réflexions liées à leur environnement. La place qui leur est laissée dans la fabrication de la ville est insuffisante.

À cela, s’ajoute une couche d’injustice. Les impacts de la pollution, comme ceux du dérèglement climatique, sont plus importants pour les populations les plus précaires. À Bruxelles, les populations qui vivent dans le croissant pauvre de la ville sont les plus touchées par la pollution de l’air.

Donnons à nos enfants, dès aujourd’hui, la possibilité de jouir de leurs droits et d’être plus que les victimes collatérales de notre inaction environnementale.


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Le gouvernement bruxellois étudie actuellement l’option d’étendre l’autorisation des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5.

Ne retardons pas la sortie des mobylettes et scooters thermiques

Ne retardons pas la sortie des mobylettes et scooters thermiques


Cette carte blanche a initialement été publiée dans La Libre

Bien qu’ils représentent une faible part des véhicules qui circulent en Région bruxelloise (on en compte moins de 10,000), les mobylettes et les scooters thermiques (essence, diesel, gaz) sont une source significative de pollution de l’air.

En effet, une étude menée à Paris en 2019 montre que, par unité de carburant consommé, les scooters essence Euro 4 (première immatriculation en 2020 au plus tard) émettent trois fois plus d’oxydes d’azote (NOx) que les voitures essence Euro 6 (immatriculées en 2019 au plus tard). D’après les données du cabinet d’Alain Maron, les scooters émettent même six fois plus d’oxydes d’azote qu’une voiture particulière essence.

Le gouvernement bruxellois étudie actuellement l’option d’étendre l’autorisation des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 jusqu’en 2027 (au lieu de 2024) et des Euro 5 jusqu’en 2029 (au lieu de 2027). Nous désapprouvons ce report et insistons sur l’importance de sortir du moteur thermique au plus vite.

La sortie des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 est particulièrement importante dans la mesure où ces véhicules sont les plus polluants.
Les usagers actifs, en particulier, s’inquiètent de ce report de calendrier. En effet, les cyclistes partagent à Bruxelles de nombreuses infrastructures avec les cyclomoteurs : ils circulent sur la plupart des pistes cyclables ainsi que sur les zones avancées pour cyclistes aux carrefours à feux. Les piétons, étant à proximité ou partageant cet espace, sont confrontés aux mêmes problèmes. Cyclistes et piétons respirent donc directement les émissions polluantes émises par ces véhicules.

Nous demandons au gouvernement bruxellois de soutenir une interdiction des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 avant 2027 et des Euro 5 avant 2029. Dans un même temps, nous souhaitons l’interdiction de la circulation en Région bruxelloise des scooters et mobylettes de norme inférieure à Euro 5 réimmatriculés à partir de 2024. Pour comparaison, la ville d’Amsterdam aux Pays-Bas n’autorisera plus, sauf exceptions, que les mobylettes et scooters électriques à partir de 2025.

Afin que cette transition ne prenne personne de court, nous insistons pour que le gouvernement bruxellois mette en place une communication large et claire au plus vite. Nous lui demandons également de créer un accompagnement financier pour les personnes qui en ont besoin, par exemple via une intégration des mobylettes et des scooters dans la prime Bruxell’air.

Bruxelles est la 8ème ville européenne la plus polluée au dioxyde d’azote (NO2). À cause de cette pollution, ainsi que des particules fines, 900 Bruxellois.es meurent prématurément chaque année. La pollution de l’air est également un gouffre financier. En 2018 elle a coûté 1,6 milliard d’euro à la région bruxelloise, soit 1 400€ en moyenne par Bruxellois pour cette seule année. Le trafic routier, dont les scooters et les mobylettes font partie, est responsable d’une grande partie de ce problème. Il émet ​29%​ des particules très fines (PM2.5) et représente 63% des émissions régionales d’oxydes d’azote (NOx). Les deux-roues motorisés sont également une source importante de pollution sonore.

Cette carte blanche a été signée par Pierre Dornier, Directeur, Les chercheurs d’air ; Florine Cuignet, Chargée de Politique bruxelloise, GRACQ – Les Cyclistes Quotidiens ; Thomas Deweer, Chargé de Politique bruxelloise, Fietsersbond ; Arne Robbe, Conseiller en politique piétonne, Walk ; &Anna Tinebra, Directrice, Tous à Pied.


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Une nouvelle analyse publiée aujourd’hui par Clean Cities montre que la STIB est en retard sur l'électrification de ses bus.

Bruxelles en retard sur l'électrification de ses bus

Bruxelles en retard sur l'électrification de ses bus


Une nouvelle analyse (1) publiée aujourd’hui par Clean Cities (2) montre que seuls 4,3% des bus de la STIB sont complètement électriques à ce jour. En guise de comparaison, ce chiffre monte à 67% à Oslo. L’ASBL Les chercheurs d’air rappelle l’urgence de décarboner ces bus qui parcourent des millions de kilomètres chaque année.

Le rapport, qui se focalise sur l’accès à une mobilité partagée et électrique, se base sur différents indicateurs : accès aux vélos et trottinettes partagés, aux voitures électriques partagées, aux bus électriques et aux bornes de recharge pour véhicules électriques (VE).

Si Bruxelles obtient un bon score pour l’accès à la micro-mobilité partagée et aux bornes de recharge, ça n’est pas le cas pour l’accès aux voitures électriques partagées et l’électrification des bus. Concernant ce dernier point, la région reçoit un score de 1,2 sur 10, avec seulement 4,3% des bus de la STIB qui sont 100% électriques. Une situation qui évolue très doucement, avec une électrification complète de la flotte qui n’est pas prévue avant 2035 (3).

Pierre Dornier, Directeur chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “Les bus de la STIB ont parcouru plus de 30 millions de kilomètres en 2022, un chiffre qui va probablement augmenter dans les années à venir. Leurs moteurs diesel sont donc responsables d’une partie importante de la pollution que nous respirons à Bruxelles. Nous demandons à la STIB d’accélérer l’électrification de sa flotte.

D’autres villes européennes devancent largement Bruxelles dans ce domaine. Le meilleur élève est la ville d’Oslo, dont 67% de la flotte est électrifiée. Mais, concernant l’électrification des bus, les dix premières villes du classement comprennent également des noms plus inattendus, notamment Sofia, Milan, Glasgow et les trois villes de Gdańsk, Gdynia et Sopot en Pologne.

Pierre Dornier a réagi : “Bruxelles peut et doit suivre l’exemple des villes européennes les plus en avance sur l’électrification des bus. Cette technologie permet non seulement de lutter efficacement contre la pollution de l’air, mais également contre le bruit et les émissions de CO2. C’est une question de santé publique et d’urgence climatique.

Le 28 avril dernier, la Commission Européenne annonçait que Bruxelles était sélectionnée parmi les 100 villes qui deviendraient “neutres pour le climat d’ici 2030” (4). Suite à cette décision, la Région devrait notamment pouvoir compter sur du financement pour assurer cette transition. L’accès à des transports en commun 100% électriques est clé dans la lutte contre la pollution de l’air et la transition vers des villes neutres pour le climat.

Trois autres villes belges figurent également au classement européen : Anvers, Gand et Liège. Liège en particulier réalise un très mauvais score et figure en fin de classement, à la 35ème position, tous indicateurs confondus.

Notes aux éditeurs

(1) Le briefing et le rapport complet sont disponibles sur ce lien
(2) Le site de la campagne est disponible sur ce lien
(3) Voir le site de la STIB : https://stibstories.be/2022/12/08/bus-electriques-stib-vers-une-flotte-100-verte/
(4) Plus d’informations sur cette sélection et ce que ça signifie pour Bruxelles dans cet article

CONTACT

 

Pierre Dornier

Directeur, Les chercheurs d'air

pierre@leschercheursdair.be

0496 81 52 63

Pour toutes questions techniques relatives au classement réalisé par Ricardo :

 

Martin Baierl

Data Analyst, Clean Cities Campaign

martin.baierl@cleancitiescampaign.org


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Le 20 juin les Ministres européens de l’Environnement se réuniront pour discuter de la nouvelle directive européenne sur la qualité de l’air

Révision de la Directive Européenne sur la qualité de l’air

Révision de la Directive Européenne sur la qualité de l’air : la Belgique doit se montrer ambitieuse


Le 20 juin prochain les Ministres européens de l’environnement se rassembleront pour discuter de la proposition de nouvelle Directive européenne sur la qualité de l’air. Les associations environnementales et de la santé se sont rassemblées et appellent nos ministres Zuhal Demir, Céline Tellier et Alain Maron à définir une position ambitieuse de la Belgique pour protéger la santé et l’environnement.

Impact considérable de la pollution de l’air

Il est aujourd’hui largement démontré que la pollution atmosphérique représente une charge considérable et évitable sur notre société.

Selon les données de Sciensano, 9 Belges sur 10 sont exposé.e.s à des concentrations en particules fines (PM2.5) supérieures à celles préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). De son côté, l’Agence Européenne de l’Environnement estime que 7500 morts prématurés par an sont imputables à la pollution atmosphérique.

Pauline Dessard de CANOPEA explique: “La pollution de l’air est à l’origine de diverses maladies et problèmes sanitaires. Elle est particulièrement problématique pour les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes, chez qui une exposition pourrait conduire à des complications sanitaires beaucoup plus graves. Une étude belge publiée l’année passée dans The Lancet a démontré que les particules de Black Carbon (carbone noir) pouvaient passer la barrière placentaire et se retrouver dans les organes du fœtus. »

La pollution de l’air a aussi un grand impact sur notre sécurité sociale, explique Christian Horemans des Mutualités Libres : “ Outre son impact important sur notre organisme, particulièrement le fonctionnement de notre système respiratoire et cardio-vasculaire, elle entraîne une augmentation des incapacités de travail, dues principalement à l’augmentation de maladies mentales telles que la dépression. Cela représente inévitablement des coûts importants pour l’assurance maladie-invalidité. Ainsi, et comme démontré dans l’étude d’impact de la Commission Européenne, les bénéfices des mesures pour améliorer la qualité de l’air outrepassent largement les coûts.

Bon pas en avant, mais encore insuffisant

Les trois régions discutent actuellement la position que la ministre Zuhal Demir portera pour le pays lors du Conseil des ministres européens du 20 juin. Les associations environnementales et le secteur de la santé appellent la Belgique à faire preuve de plus d’ambition que ce qui est maintenant proposé dans le texte de la Commission Européenne.

« La proposition de la Commission va dans la bonne direction. Cependant pour certains polluants, comme les particules fines (PM2.5) et le dioxyde d’azote (NO2), les valeurs limites proposées sont deux fois moins ambitieuses que celles de l’OMS. Et ce, alors que les valeurs recommandées par l’OMS sont essentielles pour protéger la santé des citoyens », précise Christian Horemans des Mutualités Libres.

C’est pourquoi, les organisations de la société civile, dont CANOPEA, Greenpeace, les Chercheurs d’air et les mutualités demandent aux ministres belges de l’environnement de faire de la lutte contre la pollution de l’air une priorité et de se présenter à la table des négociations européennes avec une position forte.

Concrètement, voici les 4 recommandations de cette coalition :

  1. D’ici 2030, les normes de qualité de l’air de l’UE doivent être complètement alignées sur les recommandations de l’OMS et les dernières données scientifiques.
  2. L’information disponible au public sur la qualité de l’air doit être améliorée, notamment en y incluant un message sanitaire clair et transparent à destination des publics vulnérables.
  3. Le réseau de surveillance de la pollution atmosphérique doit être renforcé, en augmentant la densité et représentativité des stations de mesure et en intégrant les données collectées par la science citoyenne.
  4. Les nombreuses possibilités de report doivent être supprimées afin que les États membres ne disposent plus d’échappatoires lorsqu’ils ne respectent pas les normes de qualité de l’air.

Des mesures connues

Les organisations environnementales et de la santé affirment que les mesures visant à ramener le niveau de qualité de l’air en Belgique au niveau recommandé par l’OMS sont connues, efficaces et réalistes.

Elles demandent au gouvernement de faire davantage pour aider les citoyens à rationaliser l’utilisation de la voiture. Cela passe par la mise en place d’un ensemble de mesures cohérentes, comme investir dans les transports publics et les infrastructures pour les modes actifs (marche et vélo), des réformes fiscales intelligentes qui orientent le choix vers des véhicules non-émetteurs et favorisent la réduction de l’utilisation de la voiture, et la mise en place de zone à émission nulle dans les régions à forte densité. Toutes ces mesures s’accompagnent de corrections socio-économiques importantes pour les personnes à faible revenu qui ont besoin de leur voiture pour leurs déplacements. Les avantages de ces mesures ont été démontrés dans une étude menée par Clean Cities et Transport & Environment.

Les associations demandent aussi la mise en place de mesures supplémentaires et socialement justes dans d’autres secteurs, comme le chauffage (au bois) dans le secteur résidentiel, l’agriculture et l’industrie lourde, qui contribuent aussi significativement à l’émission de particules fines et dioxyde d’azote.

Pauline Dessard de CANOPEA conclut : «  Il y a énormément de co-bénéfices entre la qualité de l’air, la santé et le climat. C’est pourquoi, nous demandons à nos ministres de placer enfin l’habitabilité de nos villes et villages au cœur de leur préoccupations politiques. »

FIN

Signataires : Canopea, BBL, BRAL, Greenpeace, Recht op lucht, Les chercheurs d’air, CleanCities, Les mutualités libres, Kom op tegen Kanker, Les mutualités neutres, Les mutualités libérales, Les mutualités Solidaris

CONTACT

 

Pauline Dessard

Chargée de mission Santé-Environnement, CANOPEA

p.dessard@canopea.be

0493673802

Christian Horemans

Département de la représentation et des études, Mutualités Libres

christian.horemans@mloz.be

0473881749


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Dès vendredi ce 9 juin les abords de l’école Prés Verts à Jette seront libérés du trafic motorisé à l’arrivée et à la sortie des élèves.

Réaction presse - Une nouvelle rue scolaire aménagée à Jette

Une nouvelle rue scolaire totalement aménagée à Jette


Ce vendredi 9 juin aura lieu l’inauguration de la deuxième rue scolaire de la commune de Jette. Les abords de l’école Prés Verts seront libérés du trafic motorisé à l’arrivée et à la sortie des élèves. Ils ont également été entièrement aménagés pour accueillir la mobilité active et permettre davantage de convivialité. L’asbl Les chercheurs d’air se réjouit de cette initiative.

Pour Justine Di Prima, Coordinatrice de campagnes pour l’asbl Les chercheurs d’air : “Une nouvelle rue scolaire est toujours un pas vers une meilleure qualité de l’air. La rue scolaire du Chemin des moutons se distingue d’autres rues scolaires par un aménagement de qualité : bancs, revêtement perméable, voirie de plain pied, parking vélos, etc. Cependant, ce Chemin étant peu emprunté, nous encourageons la commune de Jette à le rendre définitivement piéton.”

En effet, le Chemin des moutons mène à un peu plus d’une centaine de jardins partagés. L’école est divisée en deux bâtiments situés, de part et d’autre de ce chemin sans habitation. Une charte a été établie entre les différents acteurs (1) du lieu pour suivre le bon déroulement du projet.

Pour rappel, l’Agence européenne pour l’environnement recommande dans son nouveau rapport que les rues et lieux fréquentés par les enfants soient protégés de la pollution émise par le trafic motorisé (2).

FIN

Notes à l’éditeur : 

(1) La commune de Jette, la VUB, les maraîchers des Jardins communautaires

(2) Pour rappel, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air : leur organisme est en plein développement, ils respirent plus rapidement et à proximité des pots d’échappement. De plus, ils font davantage d’activités physiques extérieures (récréation, etc.) qui les exposent à la pollution atmosphérique.

CONTACT

 

Justine Di Prima

Coordinatrice de campagnes

justine@leschercheursdair.be

0475 20 12 76


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Notre souhait est de voir les enfants, particulièrement les citadins, passer plus de temps dans la rue à marcher, courir, jouer ou discuter.

Mettons les enfants à la rue !

Mettons les enfants à la rue !


Cette carte blanche a initialement été publiée dans Le Soir

Derrière ce titre provocateur se cache une demande sérieuse et légitime. Il n’est pas question, bien évidemment, de priver les plus jeunes d’un toit. Non. Notre souhait est de voir les enfants, particulièrement les citadins, passer plus de temps dehors à marcher, courir, jouer ou, tout simplement, discuter. Nous entendons déjà les critiques : « Les rues ne sont pas pour les petits, elles sont dangereuses. » C’est vrai. Et c’est là tout le problème. Mais heureusement, il existe des solutions.

À vrai dire, le titre de cette tribune devrait être « Remettons les enfants à la rue ! » En effet, nos arrière-grands-parents, quand ils étaient enfants (au début des années 1900) pouvaient s’éloigner, seuls, de plusieurs kilomètres de leur domicile. Au fil des générations, cette distance a considérablement diminué. Aujourd’hui, un enfant qu’on laisse jouer au bout de la rue est une exception.

Pourquoi cette régression ? Au cours du XXe siècle, les voitures ont pris de plus en plus de place en ville. D’abord, car elles ont reçu une part croissante de l’espace public (au moins la moitié est dédiée au trafic routier aujourd’hui à Bruxelles). Et ensuite, parce que les véhicules que l’on voit sur la voie publique grossissent à vue d’œil (les fameux SUV entre autres).

Résultat : les enfants et les jeunes sont plus exposés aux collisions, que ce soit en tant que passager (dans la voiture donc) ou que piéton/cycliste. Chaque jour, en Belgique, 13 enfants sont impliqués dans un accident sur le chemin de l’école. En Région bruxelloise, c’est surtout en tant que piétons (60 %) qu’ils sont victimes d’un accident. Et si ces chiffres sont en baisse par rapport à quelques décennies en arrière, ce n’est pas parce que les rues sont devenues moins dangereuses, mais parce que les enfants sont moins autorisés à sortir, pour qu’ils ne se fassent pas renverser.

De nombreux impacts sur le bien-être

Cet accaparement de l’espace public par le trafic routier a de nombreux impacts sur le bien-être des enfants et des jeunes. Outre le risque d’accident dont on vient de parler, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air en Belgique. Les enfants ont une capacité pulmonaire plus faible et un système immunitaire moins développé. Comme ils sont plus petits que les adultes, ils sont également plus proches du sol, où la pollution s’accumule. Etant donné que leur métabolisme est en construction, les polluants qu’ils absorbent ont des effets plus pernicieux et plus durables sur leur santé. Enfin, la pollution atmosphérique commence à nuire aux enfants avant même leur naissance.

Les moteurs, les klaxons et les pneus sur le bitume engendrent aussi de la pollution sonore. Ce bruit nuit à la concentration des enfants, et donc à leur apprentissage, et peut également provoquer des problèmes de santé, entre autres liés à l’audition.

Enfin, garder les enfants dedans (parce qu’il y a trop de voitures dehors) réduit leur activité physique, une situation qui, là encore, a des conséquences en termes de santé et de bien-être. En Belgique, un enfant sur cinq est en surpoids. Une augmentation des déplacements actifs, marcher pour aller à l’école par exemple, ainsi que plus d’espaces verts pour jouer, aiderait non seulement à lutter contre ce problème, mais également contre les difficultés psychomotrices, cardiaques ou encore respiratoires observées chez les jeunes qui ne bougent pas assez.

Créer des rues scolaires

Alors que faire ? En premier lieu, il est urgent de créer des rues scolaires piétonnes et végétalisées. Une rue scolaire est une rue (ou portion de rue) qui passe devant une école et qui est réservée à la marche, au vélo, au jeu et à la détente. Il n’en existe que très peu en Belgique. À Bruxelles, moins de 7 % des écoles maternelles et primaires en ont une. Et la grande majorité d’entre elles ne sont fermées au trafic routier que 30 minutes le matin, au moment de l’entrée des classes.

Cet aménagement a pourtant de nombreux avantages : moins de pollution de l’air et de bruit à l’école (où les enfants passent près de la moitié de l’année), moins de risques d’accident devant l’école, plus d’espace de jeu, d’échange et de détente (pour les écoliers mais aussi pour les parents, les enseignants et les riverains). De plus, la rue scolaire encourage les parents à ne pas déposer leurs enfants en voiture devant l’école et donc à les faire marcher plus souvent. Enfin, si elle est verdurisée, c’est-à-dire qu’on y plante des arbres, la rue scolaire protège aussi les enfants et les riverains des vagues de chaleur.

Des sondages réalisés récemment en France par Unicef et la Ligue nationale contre le cancer montrent respectivement que 84 % des parents qui utilisent surtout la voiture pour les trajets domicile-école aimeraient réduire cet usage, et que le même pourcentage de parents est favorable à la création de rues scolaires.

Réduire la taille des voitures

En parallèle, il est essentiel de réduire la taille des voitures et l’espace qui leur est réservé. En effet, dans un véhicule adapté à la ville (une petite citadine plutôt qu’un gros SUV), la visibilité est meilleure et le risque de collision avec un enfant est plus faible. De plus, moins d’espace pour les voitures veut dire plus d’espace pour les trottoirs, les pistes cyclables ou encore les lignes de bus et de tram, ce qui permettrait à plus d’enfants d’aller à l’école à pied ou à vélo.

Les enfants, comme les adultes, ont le droit de profiter de l’espace public en sécurité et de respirer un air sain. Nous demandons donc à nos élus d’accélérer la mise en place de mesures, comme les rues scolaires, en Belgique pour que nous puissions remettre nos enfants à la rue en toute quiétude.

Par Pierre Dornier, directeur de l’asbl Les chercheurs d’air; Christèle Devos, directrice générale d’Unicef Belgique


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