Evere et Saint-Josse restent muettes sur le futur des rues scolaires
Evere et Saint-Josse-ten-Noode restent muettes sur le futur des rues scolaires
À Bruxelles, la plupart des communes soutiennent la création de rues scolaires (1) sur leur territoire. Treize nouvelles rues (2) sont en préparation pour 2023. C’est ce qui ressort suite à une interpellation menée par 12 organisations belges.
Fin 2022, 12 organisations (3) ont demandé aux communes bruxelloises de formuler des objectifs clairs de création de rues scolaires à court terme. Sur les 19 communes, 17 d’entre elles ont répondu. Certaines ont présenté des projets concrets pour cette année. Les autres se sont limitées à confirmer leur soutien pour cette mesure, sans pour autant donner d’objectifs clairs, ce qui est regrettable. Malheureusement, les communes d’Evere et de Saint-Josse-ten-Noode n’ont pas désiré réagir à l’interpellation.
Justine Di Prima, coordinatrice de campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “Les rues scolaires sont des aménagements qui permettent de mieux protéger nos enfants de la pollution de l’air, des accidents de la route et du bruit. Il est regrettable de voir que certaines communes ne semblent pas les prendre au sérieux. Nous avons besoin de proactivité sur ce sujet.”
Il ressort également des réponses que, officiellement, les deux principaux freins à la création de nouvelles rues scolaires sont l’absence de demande des écoles et des parents, et le manque de personnel pour fermer les rues. Ce sont pourtant les communes qui devraient encourager la fermeture des rues où se trouvent des écoles et le problème du personnel pourrait être réglé grâce à l’installation de barrières pivotantes permanentes.
Justine Di Prima a ajouté: “Malheureusement, certaines communes, bien qu’elles soutiennent les rues scolaires sur le papier, ont tendance à botter en touche quand il s’agit de passer à l’action. Il est pourtant de la responsabilité des élu.es, pas des parents ni des écoles, d’initier ce genre d’aménagement urbain pour mieux protéger nos enfants du trafic routier.”
Ce 31 janvier, les écoles participant aux Plans de Déplacements Scolaires (PDS) clôturent leur diagnostic de mobilité. Ces PDS permettent aux écoles de mieux comprendre leur situation en matière de mobilité et les aident dans la promotion de déplacements plus sûrs. L’occasion de rappeler aux communes l’importance de créer des rues scolaires pour lutter contre la pollution de l’air et les accidents de la route.
FIN
Notes à l’éditeur
(1) Une rue scolaire est une rue qui passe devant une école et qui est fermée au trafic routier, au moins au moment de l’entrée et de la sortie des classes.
(2) Liste des communes dans lesquelles de nouvelles rues scolaires sont en projet : Berchem-Sainte-Agathe (École Sept Étoiles), Etterbeek (Lutgardisschool), Forest (Sint-Augustinusschool), Molenbeek-Saint-Jean (De Knipoog, Ket en Co), Jette (Ecole des Prés Verts), Saint-Gilles (École Peter Pan), Schaerbeek (Institut Sainte-Marie Fraternité), Uccle, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre.
(3) Les chercheurs d’air, BRAL, Clean Cities Campaign, Fietsersbond, GoodPlanet Belgium, GRACQ, Greenpeace Brussels, Heroes for Zero, johanna.be, La Ligue des familles, La ville aux enfants et Walk.
CONTACTS
Justine Di Prima
Les chercheurs d'air
justine@leschercheursdair.be
0475 201 276
Marie-Charlotte Debouche
Clean Cities Campaign
marie-charlotte.debouche@cleancitiescampaign.org
Thomas Deweer
Fietsersbond
thomas.deweer@fietsersbond.be
Clément McGeown
GoodPlanet Belgium
c.mcgeown@goodplanet.be
Florine Cuignet
GRACQ
florine.cuignet@gracq.org
Fanny Hubert
Greenpeace Brussels
fanny.hubert@gmail.com
Bernard Dehaye
Heroes For Zero
bernard.dehaye@gmail.com
Geert van Waeg
johanna.be
geert.vanwaeg@johanna.be
Alexandra Woelfle
La Ligue des Familles
a.woelfle@liguedesfamilles.be
Fred De Loof
La ville aux enfants
lavilleauxenfants1060@gmail.com
Arne Robbe
Walk
arne.robbe@walk.brussels
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Dites oui à une meilleure qualité de l’air à Jette !
Dites oui à une meilleure qualité de l'air à Jette !
La commune de Jette a lancé fin décembre une enquête pour évaluer son nouveau plan de circulation Lecharlier. Jusqu’au 15 janvier 2023, les habitant.es du quartier mais aussi les commerçant.es, écoles, parents et élèves ont la possibilité d’exprimer leur avis.
Pour rappel, la phase test de ce plan de circulation a été interrompue par la commune après deux mois, au lieu des six initialement prévus. Les infrastructures (poteaux, peinture, etc.) qui réorganisaient la circulation ont été retirées pour revenir à la situation initiale.
Nous encourageons les Jettois.es concerné.es et préoccupé.es, entre autres par la pollution de l’air, à répondre à cette enquête en se prononçant POUR les différents aménagements proposés.
Nous suggérons également d’indiquer une remarque demandant de recevoir le rapport détaillé des résultats de cette enquête (nombre de participant.es, taux de réponses aux questions, etc.), des comptages effectués avant/après la mise sur pied du plan et des modalités de décisions pour les prochaines étapes.
Pour des plans de circulation ambitieux !
Les plans de circulation visant l’optimisation du trafic motorisé ont déjà prouvé à plusieurs reprises leurs effets bénéfiques sur la santé et le cadre de vie de tous et toutes, et surtout des plus vulnérables.
Passons en revue certains avantages observés :
- Les piéton.es et cyclistes sont plus en sécurité : En 2020, 45% des tué.es ou blessé.es graves sur les routes bruxelloises sont des piétonn.es. Les plans de circulation diminuent le trafic motorisé au sein du quartier et, par conséquent, le nombre et la gravité des accidents. À cela s’ajoutent les effets bénéfiques de la zone 30km/h généralisée, la vitesse et la masse du véhicule étant des facteurs déterminants dans la gravité des accidents. A Gand, depuis la mise en place du plan de circulation le nombre d’accidents a baissé de 25% dans la ville.
- La pollution de l’air diminue : Les villes qui mettent en place des plans de circulation constatent une baisse d’environ 20% des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) dans les quartiers visés, le NO2 étant le principal polluant émis par le trafic motorisé. Combiné aux particules fines, ce dernier est responsable de la mort prématurée de plus de 900 personnes par an dans notre capitale.
- L’espace public est partagé plus équitablement entre les modes de déplacement au bénéfice de la marche, du vélo, des transports en commun etc. Encourager ces déplacements permet, entre autres, de réduire les émissions de CO2. Pour rappel, plus de la moitié de l’espace public est consacré à la voiture.
- La pollution sonore diminue : Le trafic routier est le principal responsable du bruit (85%) qui ferait perdre en moyenne à chaque Bruxellois.es huit mois de vie en bonne santé. Là où le trafic motorisé diminue, le bruit aussi. À Gand et à Barcelone, dans certaines rues, le niveau sonore baisse de 1 à 4 décibels.
Pour plus de transparence dans les processus de décision
Le processus de participation qui a mené à la création du plan de mobilité Lecharlier a été critiqué pour son manque de représentativité et d’accessibilité. Est-ce que cette enquête améliorera la situation ? La manière de formuler les questions et l’utilisation qui sera faite des résultats posent question pour plusieures raisons :
- L’enquête simplifie la situation et risque d’accentuer les oppositions entre citoyen.nes qui sont pour ou contre les aménagements, ce qui débouchera probablement sur des conclusions peu constructives.
- Les résultats de l’enquête seront couplés aux comptages effectués dans le quartier avant et après la mise en place du plan de circulation. L’importance qui sera attribuée aux uns et aux autres dans la définition du projet final n’est pas connue.
- Le public concerné par le plan de circulation ne se limite pas aux habitant.es du quartier (écoles, parents, commerçants, etc.). La commune ne semble pas s’être suffisamment assurée que les résultats de l’enquête soient réellement représentatifs des conséquences, positives ou négatives du plan.
- La diffusion papier et électronique de l’enquête ne diffèrent pas des voies d’informations mobilisées pour inviter les citoyen.nes au processus de participation à l’origine du projet. Les écueils qui lui ont été reprochés semblent donc toujours d’actualité.
Affaire à suivre !
Vendredi noir pour nos poumons
Vendredi noir pour nos poumons
Aujourd’hui, c’est Black Friday. Des milliers de Belges vont acheter des millions de choses, plus ou moins utiles, à prix plus ou moins réduit. L’écrasante majorité de ces acquisitions sera livrée à domicile par des camionnettes diesel, sources de pollution, de congestion et, parfois, d’accidents. Que pouvons-nous faire pour répondre à ce problème qui grossit d’année en année ?

Cette carte blanche a initialement été publiée dans Le Soir.
Le shopping électronique occupe de plus en plus de place dans nos vies. La part des Belges qui achètent depuis leur écran est passée de 45% à 85% entre 2011 et 2021. Avec un pic lors du Black Friday, journée qui détient le record, chaque année, du nombre de paiements numériques en Belgique. En 24 heures, nous transférons des dizaines de millions d’euros vers les comptes en banque de vendeurs en ligne, le plus souvent des géants de l’e-commerce. Pour rappel, c’est lors du Black Friday 2017 que Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, est devenu, pour un temps, l’homme le plus riche de la planète.
Le Black Friday encourage la surconsommation et le gaspillage, enrichi de très grosses entreprises aux dépens des commerces locaux, presse les chauffeurs-livreurs comme des citrons. La plupart de ces achats en ligne seront déposés devant chez nous, multipliant ainsi le nombre de camionnettes dans nos rues. En quoi est-ce problématique ?
Tout d’abord, presque toutes ces camionnettes de livraison roulent au diesel et participent ainsi fortement à polluer l’air que nous respirons. À Bruxelles, les camions et les camionnettes sont responsables de 31 % des émissions de NOx et 33% des émissions de particules fines du trafic routier. Cette pollution coûte 50 000 € par jour aux Bruxellois.es, essentiellement en frais de santé car elle occasionne de nombreux problèmes de santé, parfois très graves, comme de l’asthme, des AVC ou encore des cancers.
Les camionnettes thermiques sont également émettrices de grandes quantités de CO2 et sont sources d’une importante pollution sonore. De plus, même électriques, elles sont susceptibles de causer des bouchons et d’occasionner des accidents avec les cyclistes ou les piétons lorsqu’elles manoeuvrent et s’arrêtent en ville. Malheureusement, ce genre d’accident est en forte hausse en Belgique.
La première chose à faire pour limiter les impacts environnementaux du Black Friday à Bruxelles est de n’acheter que des articles dont vous avez réellement besoin.
Ensuite, chaque fois que l’option existe, demandez une livraison en point relais. La majorité des achats effectués pendant le Black Friday sont composés de produits petits et légers, comme des vêtements ou de l’électronique, et il y a un point relais à moins de 10 minutes à pied de chez vous. Y récupérer votre paquet (sans utiliser votre voiture) devrait donc être aisé.
Pour des colis plus gros ou plus lourds, la livraison à domicile par vélo cargo est une bonne solution. En effet, ce mode de transport rapide et silencieux n’émet ni pollution de l’air ni CO2. Et quand le vélo cargo n’est pas adapté, il faut privilégier la camionnette électrique à son équivalent thermique.
Enfin, il est essentiel de donner du temps aux achats pour qu’ils arrivent à destination, que ce soit en point relais ou à la maison. Si vous exigez que votre colis vous soit livré le lendemain, il y a de fortes chances pour que la camionnette qui le transporte roule partiellement à vide car son chargement n’aura pas eu le temps d’être optimisé.
Et si le choix de la livraison en point relais, par vélo cargo ou par camionnette électrique n’existe pas, comme c’est encore trop fréquemment le cas, nous devons l’exiger. Il n’est pas acceptable que les plateformes de livraisons en ligne, en plus de leurs pratiques sociales, économiques et environnementales souvent critiquables, ne nous donnent pas la possibilité d’opter pour des livraisons moins polluantes.
Signataires :
Pierre Dornier, Président, Les chercheurs d’air
Solène Sureau, Chercheuse, SONYA/IGEAT/ULB
Marie-Charlotte Debouche, Coordinatrice, Clean Cities Campaign
Thomas Deweer, Chargé de politique, Fietsersbond
Florine Cuignet, Chargée de politique bruxelloise, GRACQ
Frédérique Ortuno, Coordinatrice, Remorquable