Quelle part de l'espace public est réservée à la voiture ?

Plus de la moitié de l'espace public est dédié à la voiture


En ville, l’espace public est un bien commun essentiel. On y apprend à marcher, à courir, à faire du vélo. On y joue et on s’y balade en famille. On y boit un café en lisant un livre, on mange un bout avec des ami·es.

Nos rues et nos places jouent également un rôle essentiel dans nos déplacements. Au début du XXème siècle, la voiture commence à y prendre de la place. Quelques décennies plus tard, elle s’est largement imposée dans le paysage urbain pour répondre à sa demande de voirie et de stationnement. Avec un impact sur le bien-être et la santé des Bruxellois·es, le trafic routier étant à l’origine de près de la moitié des émissions de dioxyde d’azote, et d’un quart des particules fines.

Il y a 10 ans, le trafic motorisé avait priorité sur 57,7% de l’espace public bruxellois. Où en sommes-nous ?

Pour répondre à cette question, nous avons mesuré, de façon concrète et rigoureuse, comment se répartit l’espace public dans la capitale. Nous publions ici l’actualisation de l’analyse, enrichie par une méthodologie plus précise. Elle a été développée en collaboration avec le bureau d’urbanisme BRAT, et basée sur des outils de cartographie améliorés.

Le constat suivant reste d’actualité : l’espace est pensé pour la voiture, en contradiction flagrante avec les pratiques réelles des Bruxellois·es. En effet, aujourd’hui, près de 7 déplacements sur 10 à Bruxelles se font à pied, en transport en commun ou à vélo. De surcroît, plus de la moitié des ménages bruxellois ne possèdent pas de voiture.

Il est donc injuste que la mobilité active et partagée ait moins de place que la voiture individuelle.

Nous demandons que d’ici 2030, au moins 60 % de l’espace public soit réservé aux modes actifs et aux transports en commun.

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Mesure des concentrations en NO2 dans le quartier Neerstalle

Mesure des concentrations en NO2 dans le quartier Neerstalle


Introduction


Les quartiers apaisés font partie des outils qui, sur le papier, aident à lutter contre la pollution au dioxyde d’azote (NO2), un gaz principalement émis par le trafic routier. À l’heure actuelle, il existe malheureusement peu de données qui confirment ou invalident cette hypothèse.

Nous avons donc lancé, début 2024, une campagne de mesures des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier apaisé Neerstalle. L’objectif était de suivre l’évolution de ce polluant sur trois ans : un an avant la création du quartier apaisé et deux ans après.

Les résultats des mesures effectuées de mars 2024 à février 2025 nous montrent, entre autres, que le seuil de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est dépassé partout. Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement de cette recommandation est associé à des risques importants pour la santé publique.”

Sept points de mesure sont plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS :

  • Rue de la Soierie 26
  • Avenue du pont de Luttre 42
  • Rue de Stalle 222
  • Bd de la Deuxième Armée Britannique 3
  • Rue Prolongée de Stalle, Arrêt bus Eggergat
  • Chaussée de Neerstalle 51
  • Bd de la Deuxième Armée Britannique, Arrêt bus Bempt

Il est donc important de réduire le trafic, d’une manière ou d’une autre, dans le quartier Neerstalle.

Malheureusement, le financement de cette campagne n’a, pour le moment, pas été renouvelé. Nous ne pourrons donc peut-être pas comparer ces premiers résultats avec des mesures de NO2 effectuées après la mise en place du nouveau plan de mobilité.

Mesure des concentrations en NO2


Dispositif


Nous utilisons pour cette campagne des tubes dits “passifs” du laboratoire Passam. Ces derniers sont installés à deux mètres de hauteur en rue (sur le trottoir, sur un carrefour, etc.) pour une durée de trente jours. Ils sont remplacés tous les mois. Ils permettent ainsi de connaître la concentration moyenne mensuelle en NO2 aux différents points de mesure.

Localisation


Afin de pouvoir évaluer l’impact du quartier apaisé Neerstalle sur les concentrations en NO2, nous avons créé 20 points de mesure. Ces points de mesure ont été placés soit en périphérie du quartier, soit à l’intérieur, là où des changements de circulation sont prévus (voir carte ci-dessous).

Dix points de mesure se trouvent à l’intérieur du quartier, là où des modifications du plan de circulation doivent avoir lieu (mise en sens unique d’une rue par exemple). Des mesures sur plusieurs années nous permettraient ainsi de connaître l’impact de ces changements sur la pollution au NO2.

  • Chaussée de Bruxelles, Arrêt bus Monaco
  • Avenue Victor Rousseau 187
  • Rue Jean-Baptiste Vanpé 26
  • Chaussée de Neerstalle 51
  • Avenue Kersbeek 76
  • Avenue de Haveskercke 23
  • Avenue de la Verrerie 140
  • Chaussée de Neerstalle 383
  • Chaussée de Neerstalle 420
  • Rue Baron Guillaume van Hamme 50

Les dix autres points sont en périphérie du quartier. Grâce à eux, et si cette campagne de mesures peut continuer, nous pourrons savoir si la modification du plan de mobilité à l’intérieur du quartier déplace la pollution sur les bords de ce même quartier.

  • Avenue du pont de Luttre 42
  • Bd de la Deuxième Armée Britannique 3
  • Avenue Van Volxem 108
  • Avenue du Globe 72
  • Rue Gatti de Gamond 153
  • Rue de Stalle 222
  • Rue Prolongée de Stalle, Arrêt bus Eggergat
  • Bd de la Deuxième Armée Britannique, Arrêt bus Bempt
  • Rue de la Soierie 26
  • Boulevard de la 2ème Armée Britannique 355

Nouveau plan de mobilité de la commune de Forest

Durée


Les mesures ont débuté le 1er mars 2024 et se sont terminées le 27 février 2025. Elles couvrent donc une période de 12 mois.

Résultats


Ci-dessous sont affichés les résultats sous forme de graphique, où chaque courbe représente un point de mesure. Nous avons également ajouté sur le graphe la valeur annuelle recommandée par l’OMS en matière de NO2.

Sept stations plus de deux fois au-dessus de la recommandation de l’OMS

Les résultats montrent plusieurs choses. Tout d’abord, de mars 2024 à février 2025, sept points de mesure sont exposés à des concentrations en NO2 plus de 2 fois supérieurs à la recommandation de l’OMS. C’est le cas de :

  • Rue de la Soierie 26, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 24.7 μg/m3. Il est à noter qu’il nous manque le mois de février 2025. Ce mois est généralement marqué par une pollution au NO2 élevée. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.
  • Avenue du pont de Luttre 42, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 24.5 μg/m3.
  • Rue de Stalle 222, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 22.4 μg/m3.
  • Bd de la Deuxième Armée Britannique 3, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 22.0 μg/m3.
  • Rue Prolongée de Stalle, Arrêt bus Eggergat, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en NO2 de 21.7 μg/m3. Il est à noter qu’elle a été détruite quatre fois, ce qui a entraîné la perte des données pour avril, mai, juin et octobre 2024. Les mois d’avril, mai et juin sont généralement marqués par une pollution au NO2 dans la moyenne, le mois d’octobre par une pollution élevée. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.
  • Chaussée de Neerstalle 51, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en N02 de 21.4 μg/m3. Il est à noter qu’il nous manque le mois de mars 2025. Ce mois est généralement marqué par une pollution au NO2 élevée. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.
  • Bd de la Deuxième Armée Britannique, Arrêt bus Bempt, qui enregistre une concentration annuelle moyenne en N02 de 21.2 μg/m3. Il est à noter qu’il nous manque le mois de juin 2025. Ce mois est généralement marqué par une pollution au NO2 dans la moyenne. Il est donc probable que la concentration annuelle moyenne en NO2 soit en effet plus de 2 fois au-dessus du seuil de l’OMS.

Un pic trois fois au-dessus de la recommandation de l’OMS

Notre station installée Avenue du pont de Luttre 42 a enregistré, en mai 2024, une concentration moyenne en NO2 de 30.6 μg/m3. C’est plus de trois fois supérieur au seuil préconisé par l’OMS.

Tous les points de mesure surexposés au NO2.

Le troisième constat est que tous les points de mesure sont exposés à des concentrations moyennes annuelles en NO2 qui dépassent la,recommandation de l’OMS.

Certaines stations sont proches du seuil de l’OMS

Cependant, certaines adresses n’en sont plus très éloignées de la ligne des 10 μg/m3 de NO2 préconisée par l’OMS. En effet, l’Avenue du Globe 72, la Rue Baron Guillaume van Hamme 50 et l’Avenue de la Verrerie 140 connaissent respectivement une concentration moyenne annuelle en NO2 de 15.1, 14.9 et 13.7 μg/m3.

Il est également à noter que, pendant l’été, période de vacances durant laquelle il y a moins de trafic routier, les concentrations moyennes mensuelles de ces trois stations passent sous la barre des 10 μg/m3 de NO2.

Conclusion


Notre campagne de mesures des concentrations en NO2 menée de mars 2024 à février 2025 dans le quartier Neerstalle contient plusieurs enseignements.

Elle nous montre tout d’abord que les 20 points de mesure que nous avons installés sont surexposés au NO2. En effet, tous connaissent une concentration annuelle moyenne supérieure à la recommandation de l’OMS.

Sept stations ont une concentration annuelle moyenne plus de deux fois au-dessus du seuil de l’OMS. L’une d’entre elles, située Avenue du pont de Luttre 42, a enregistré, en mai 2024, une concentration moyenne en NO2 de 30.6 μg/m3. C’est plus de trois fois supérieur à la recommandation de l’OMS.

Cependant, certains points de mesure se rapprochent du seuil préconisé par l’OMS, et descendent même en dessous pendant la période estivale, alors qu’il n’y a plus beaucoup de trafic routier.

Le problème de pollution au NO2 que connaît le quartier Neerstalle peut être atténué de plusieurs manières. Le plus efficace est la Zone de Basses- Émissions (LEZ). Afin de réduire, de manière significative, durable et à l’échelle de toute la Région bruxelloise, les concentrations en NO2, il est essentiel de maintenir le calendrier actuel de la LEZ : sortie du diesel en 2030 et du thermique en 2035.

Ensuite, et de manière plus locale, il est essentiel de donner plus de place à la mobilité active et partagée. Cela passe, entre autres, par la création de rues scolaires, de pistes cyclables séparées ou encore de voies de bus ou de tram en site propre. Enfin, d’autres pistes, plus avant-gardistes, peuvent être explorées, par exemple avec la créations de bandes de circulations réservées aux véhicules électriques ou au covoiturage.


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Pollution NO2 autour des établissements de santé bruxellois

Pollution NO2 autour des établissements de santé bruxellois


Introduction


Bruxelles fait partie des villes européennes les plus polluées au dioxyde d’azote (NO2). Elle souffre également, comme beaucoup d’autres zones urbaines, des émissions de particules fines. Le trafic routier est responsable d’une grande partie de ce problème. Il émet ​23%​ des particules très fines (PM2.5) et 47% des oxydes d’azote (NOx).

La pollution de l’air peut causer ou aggraver de nombreux problèmes de santé. Sa présence est donc très problématique autour des établissements de santé (hôpitaux, cliniques et Maisons de Repos et de Soin), où des personnes vulnérables sont censées guérir. En effet, tous les bâtiments ne sont pas équipés de filtres efficaces contre ce polluant.

Par exemple, les patient·es souffrant de pathologies chroniques, notamment cardio-vasculaires et respiratoires, peuvent voir leurs symptômes empirer sous l’effet des polluants atmosphériques, dont l’impact inflammatoire est bien documenté.

Les personnes âgées sont aussi plus sensibles à cette pollution, principalement en raison d’une diminution de l’efficacité de leur système immunitaire et d’une exposition prolongée aux polluants au fil de leur vie.

Pour rappel, plusieurs centaines de Bruxellois·es meurent prématurément chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’air liée au trafic routier.

Grâce au logiciel de modélisation SIRANE, nous sommes en mesure de connaître les concentrations en NO2 pour chaque établissement de santé de la Région bruxelloise.

Malheureusement, les résultats montrent que la totalité des sites analysés (hôpitaux, cliniques et Maisons de Repos et de Soins) est exposée à des niveaux de pollution qui dépassent la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Résumé


En 2022, 100% des établissements de santé bruxellois analysés par le logiciel SIRANE sont surexposés au dioxyde d’azote.

Un établissement connaît une concentration moyenne annuelle en NO2 plus de 3 fois supérieure à la recommandation de l’OMS.

25 sites sont exposés à des niveaux de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS.

Les autres (107 sites) dépassent cette ligne au moins une fois.

Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement des niveaux des lignes directrices pour la qualité de l’air est associé à des risques importants pour la santé publique.”

Il est important de préciser que ces résultats sont conservateurs et que les concentrations réelles auxquelles sont exposées les établissements de santé sont très probablement plus élevées que celles calculées par SIRANE.

Méthodologie


SIRANE est un logiciel de modélisation de la pollution atmosphérique en milieu urbain. Il a été développé par le Laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique de l’Ecole Centrale de Lyon. Il a été adapté à la Région bruxelloise par l’Université Catholique de Louvain (UCLouvain), en collaboration avec Bruxelles Environnement et avec le soutien de Bloomberg Philanthropies.

SIRANE permet de simuler, entre autres, la concentration annuelle moyenne en NO2 partout en Région bruxelloise. Pour ce faire, le système prend en compte plusieurs paramètres comme la géométrie des bâtiments (pour différencier les rues “canyon” des rues ouvertes par exemple), la météorologie (vent, température, etc.), les émissions de polluants (sources de pollution et types de polluants par exemple) et la pollution de fond.

Le logiciel SIRANE a été validé par comparaison avec des simulations numériques détaillées, des expériences en soufflerie et des expériences de terrain. Afin de confirmer la fiabilité des résultats pour Bruxelles, ces derniers sont comparés aux résultats obtenus par les stations de mesure officielles de Bruxelles Environnement.

Nous avons demandé à l’UCLouvain de calculer, grâce à SIRANE, la concentration moyenne en NO2 pour tous les établissements de santé de la Région bruxelloise en 2022. La liste des 133 sites provient de la liste d’Iriscare pour les Maisons de Repos et de Soin et Bruxelles Social pour les hôpitaux et les cliniques. 

Nous avons ensuite créé, sur base de ces résultats, une carte interactive afin de pouvoir visualiser facilement le niveau de pollution de chaque site. Chaque point représente un site. Les couleurs correspondent à la qualité de l’air définie en fonction de la concentration moyenne annuelle en NO2. Le code couleur que nous avons utilisé se base sur la recommandation de l’OMS. Pour le NO2, la ligne directrice se situe à 10µg/m³ en moyenne annuelle, limite au-dessus de laquelle il existe “des risques importants pour la santé publique”.

  • Vert – Sous le seuil annuel de l’OMS (<10µg/m³)
  • Jaune – Dépasse d’une fois le seuil annuel de l’OMS (10 à 20µg/m³)
  • Rouge – Dépasse de 2 fois le seuil annuel de l’OMS (20 à 30µg/m³)
  • Violet – Dépasse de 3 fois le seuil annuel de l’OMS (30 à 40µg/m³)
  • Noir – Dépasse de 4 fois et plus le seuil annuel de l’OMS (>40µg/m³)

Il est important de préciser que les résultats de cette analyse sont conservateurs, et ce pour les raisons suivantes :

  • Le modèle MuSti a été utilisé pour estimer le trafic routier. Or ce modèle ne simule que le trafic en Région de Bruxelles-Capitale (sur base des données belges), ce qui exclut une grande partie du ring, qui se trouve en Flandre. Il est donc probable que les établissements de santé qui se trouvent à proximité du ring soient plus pollués que ce que calcule SIRANE. Le modèle MuSti est également sujet à une incertitude étant donné qu’il a été créé seulement pour fonctionner sur les axes principaux et aux heures de pointe, et que les flux de véhicules sur le réseau non structurant est issu d’extrapolation.
  • Le modèle SIRANE “place” ses points de mesure en haut des bâtiments, au niveau du toit. La concentration en NO2 y est donc moins importante qu’au niveau de la rue, juste à côté du trafic routier.

Résultats


Nous avons analysé les concentrations en NO2 sur 133 sites (hôpitaux, cliniques et Maisons de Repos et de Soins).

Un établissement, la Maison de Repos et de Soins (MRS) Petites sœurs des pauvres, connaît une concentration moyenne annuelle en NO2 plus de 3 fois supérieure à la recommandation de l’OMS.

25 sites sont exposés à des niveaux de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS. Parmi eux se trouvent :

  • La polyclinique du Lothier
  • La Clinique Saint-Jean – Site Botanique
  • Le Centre médical Parc Léopold
  • La Clinique Saint-Jean – Site Méridien
  • La Clinique de la Basilique
  • Le CHU Saint-Pierre – Site Site Alexiens/César de Paepe
  • Le Centre Medical Europe-Lambermont
  • Le CHU Saint-Pierre – Site Porte De Hal

Ces 8 sites comptabilisent plusieurs centaines de milliers d’admissions chaque année.

Les autres (107 établissements) dépassent cette ligne au moins une fois.

Conclusion et recommandations


Grâce à l’outil de modélisation SIRANE, nous découvrons que, en 2022, la totalité des établissements de santé bruxellois est exposé à des concentrations moyennes annuelles en NO2 associées à des risques importants pour la santé publique. Certains sites dépassent la recommandation de l’OMS de plus de deux fois.

Ce constat doit servir de nouvelle sonnette d’alarme et inciter nos élu·es à renforcer ou mettre en place rapidement des mesures qui permettent de lutter efficacement contre la pollution de l’air.

Nous demandons en priorité de maintenir le calendrier final de la LEZ, à savoir, la sortie du diesel d’ici 2030 et la sortie du thermique d’ici 2035. La Zone de Basses-Émissions est la mesure la plus efficace pour lutter contre la pollution de l’air.

D’autres mesures comme la création de rues scolaires, l’aménagement de quartiers apaisés, l’optimisation des livraisons à domicile ou le développement de l’autopartage peuvent également aider à lutter contre la pollution de l’air en Région bruxelloise.

Remerciements


Nous remercions Axel Briffault de l’UCLouvain pour les analyses SIRANE utilisées ici, ainsi que pour sa relecture du présent rapport. Nous remercions également Alessandro Gambale de Buildwind pour sa relecture.


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Mesures des concentrations en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles)

Mesures des concentrations en NO2 dans les quartiers “Flagey-Etangs” (Ixelles) et “ParviS” (Saint-Gilles)


Rapport (2ème version publiée le 03/10/2024)


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Introduction

Les quartiers apaisés font partie des mesures qui, sur le papier, aident à lutter contre la pollution de l’air émise par le trafic routier. À l’heure actuelle, il existe malheureusement peu de données qui confirment ou infirment cette hypothèse.

Nous avons donc lancé une campagne de mesures pour suivre l’évolution des concentrations en dioxyde d’azote (NO2), un polluant fortement lié au trafic routier, sur le territoire de deux nouveaux quartiers apaisés.

Est-ce que la qualité de l’air s’améliore au sein des quartiers apaisés ? Est-ce que la pollution est déplacée vers la périphérie des quartiers apaisés ? Les résultats de cette analyse devraient, à terme, nous aider à répondre à ces questions.

Étant donné que notre campagne s’étend sur plusieurs années, ce rapport sera amené à évoluer.

Concentrations en dioxyde d'azote (NO2), mois par mois, sur le territoire des quartiers "Flagey-Etangs" et "ParviS"

Méthode

  • Dispositif

Nous utilisons pour cette campagne des tubes dits “passifs” du laboratoire Passam. Ces derniers sont installés à deux mètres de hauteur en rue (sur le trottoir, sur un carrefour, etc.) pour une durée de trente jours. Ils sont remplacés tous les mois. Ils permettent ainsi de connaître la concentration moyenne mensuelle en NO2 aux différents points de mesure.

  • Localisation

Afin de pouvoir évaluer l’impact des quartiers apaisés, nous avons choisi deux zones dans lesquelles un nouveau plan de mobilité est ou sera bientôt mis en place. Ainsi, dans le premier cas, nous pourrons suivre les concentrations en NO2 à partir des toutes premières limitations du trafic routier et, dans le second cas, faire une comparaison entre avant et après les changements de circulation. Cela nous permettra d’évaluer l’impact de ces deux quartiers apaisés sur la pollution de l’air.

À Ixelles, nous évaluons le quartier “Flagey-Etangs” où les premières modifications du plan de mobilité ont débuté le 2 mai 2023.

Pour ce faire nous avons placé 14 points de mesure. Sept d’entre eux se trouvent sur la périphérie du quartier (Avenue de la Couronne, Boulevard Général Jacques, Avenue Louise, Rue Lesbroussart, Rue Malibran) et sept autres sont situés au sein du quartier (Rue Vilain XIIII, Square du Souvenir, Avenue des Eperons d’Or, Chaussée de Boondael, Chaussée de Vleurgat, Rue Jean Paquot). Ces mesures nous permettront de savoir, à terme, si les changements de circulation font baisser les concentrations en NO2 à l’intérieur du quartier et s’ils déplacent la pollution en périphérie du quartier.

À Saint-Gilles, nous évaluons le quartier “ParviS” où les premiers changements de circulation devraient avoir lieu en 2024.

Pour ce faire nous avons placé 15 points de mesure. Huit d’entre eux se trouve sur la périphérie du quartier (Avenue Van Volxem, Avenue Fonsny, Avenue de la Porte de Hal, Avenue Louise, Rue Defacqz, Avenue Brugmann, Avenue Albert, Avenue du Parc, Avenue Ceuppens) et six autres sont situés au sein du quartier (Rue Bréart, Barrière, Rue de Mérode, Rue Féron, Chaussée de Waterloo, Rue d’Ecosse). Ces mesures nous permettront de savoir, à terme, si les changements de circulation font baisser les concentrations en NO2 à l’intérieur du quartier et s’ils déplacent la pollution en périphérie du quartier.

  • Durée

Les premières mesures ont débuté le 2 mai à Ixelles. Au moment de la publication de cette deuxième version du rapport, nous avons récolté quatorze mois de données (mai 2023 – juin 2024).

Nous avons débuté les mesures au moment des premiers changements de circulation (mise en sens unique du bas de l’Avenue Vleurgat, mise en sens unique du haut de la rue Vilain XIIII, mise en sens unique du Square du Souvenir). Ces circonstances ne sont idéales car elles ne nous permettront pas de faire une comparaison parfaite entre la situation avant le changement du plan de mobilité et après. Ceci étant dit, les premières modifications (citées au dessus) sont minimes et ne devraient pas avoir de gros impacts à elles seules. Elles ne devraient donc pas trop perturber notre comparaison.

À Saint-Gilles, les mesures ont débuté le 31 mai. Au moment de la publication de cette première version du rapport, nous avons donc récolté treize mois de données (juin 2023 – juin 2024).

Etant donné que les premiers changements de circulation ne devraient pas voir le jour avant 2024, nous aurons probablement au moins une année complète de mesures sans modifications, puis au moins une année de mesures après modifications, ce qui nous permettra de faire une comparaison claire.

Notre objectif est d’effectuer des mesures pendant encore au moins deux années. Cela nous permettra de tirer des conclusions robustes.

Résultats

  • Quartier “Flagey-Etangs »

Evolution des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier « Flagey-Etangs »

Les résultats montrent plusieurs choses. Tout d’abord, de juin 2023 à juin 2024, la place Flagey (au niveau de l’arrêt de tram) est exposée à une concentration moyenne annuelle en NO2 plus de trois fois supérieure à la recommandation de l’OMS (10µg/m3). Il est à noter que, en juin 2024, une concentration moyenne mensuelle de 44 µg/m3 a été enregistrée à cet endroit.

Dans au moins une partie de l’Avenue de la Couronne, du Boulevard Général Jacques, de l’Avenue des Éperons d’Or, de la Rue Malibran, de la Chaussée de Vleurgat, de la Rue Lesbroussart et de l’Avenue Louise, les concentrations moyennes annuelles en NO2 sont entre deux et trois fois supérieures au seuil de l’OMS. 

Le deuxième constat est que tous les points de mesure sont exposés à des concentrations moyennes annuelles en NO2 qui dépassent la recommandation de l’OMS.

  • Quartier “ParviS”

Evolution des concentrations en NO2 sur le territoire du quartier « ParviS »

À Saint-Gilles, certains lieux sont également exposés à des concentrations en NO2 qui dépassent largement les recommandations de l’OMS. Au moins une partie de l’Avenue Louise, de Barrière, de l’Avenue du Parc, de la Rue de Mérode, de la Rue du Danemark, du Parvis, de l’Avenue de la Porte de Hal, de l’Avenue Van Volxem et de la Rue d’Ecosse sont exposées à des concentrations moyennes annuelles en NO2 entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l’OMS (10µg/m3).

De plus, aucun de nos points de mesure n’enregistre de concentrations moyennes annuelles en NO2 qui descendent sous la recommandation de l’OMS.

Conclusions

Ces résultats nous rappellent que certains lieux à Ixelles (Place Flagey, Avenue de la Couronne) et à Saint-Gilles (Barrière, Rue de Mérode, Rue du Danemark) sont bien trop pollués. Il est donc urgent de mettre en place des mesures pour y limiter le trafic des véhicules polluants, principale source de dioxyde d’azote (NO2).

Nous allons continuer de faire des mesures afin de pouvoir publier un avis clair sur le lien entre les quartiers apaisés et l’évolution de la pollution de l’air.


Calcul des concentrations en NO2 aux abords des écoles bruxelloises

Calcul des concentrations en NO2 aux abords des écoles bruxelloises


En 2022, la totalité des 855 établissements scolaires (fondamentaux et secondaires) bruxellois analysés par le logiciel SIRANE sont exposés à des concentrations annuelles moyennes en NO2 qui dépassent le seuil de l’OMS.

Sur les 622 écoles fondamentales (maternelles et primaires) analysées, 121 (soit 19,45%) connaissent des concentrations entre deux et trois fois supérieures au seuil de l’OMS.

Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement des niveaux des lignes directrices pour la qualité de l’air est associé à des risques importants pour la santé publique.”

Il ressort également de l’analyse que certaines communes sont plus durement touchées que d’autres. La quasi-totalité des écoles de Saint-Josse et la moitié des écoles de Ganshoren et de Schaerbeek sont exposées à des concentrations moyennes annuelles en NO2 entre deux et trois fois supérieures à la recommandation de l’OMS.

Dans ces trois communes, le taux de risque de pauvreté est supérieur à 20%, et atteint même les 34% à Saint-Josse, le plus élevé de Belgique. Les populations précarisées étant plus vulnérables à la pollution de l’air, cette situation représente donc une double injustice.

Il est important de préciser que ces résultats sont conservateurs et que les concentrations réelles auxquelles sont exposées les écoles sont très probablement plus élevées que celles calculées par SIRANE.

Télécharger le rapport

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