La santé des enfants menacée par la réouverture au trafic de la Rue du Nid à Ixelles

Réaction presse


La commune d’Ixelles a décidé de rouvrir à la circulation motorisée la Rue du Nid, jusque-là piétonne. Une décision qui compromet directement la santé de centaines d’enfants, dont de très jeunes, accueillis à la crèche Le Nid et à l’école Sainte-Trinité. Cette volte-face est d’autant plus problématique qu’elle intervient contre l’avis majoritaire des parents et sans véritable consultation des riverain·es.

La Rue du Nid est située dans une zone où les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), émis principalement par le trafic routier, sont deux fois supérieures aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Rouvrir la rue au trafic va donc à l’encontre de la protection de la santé des enfants.

De plus, dans une vidéo Instagram, l’échevine de la mobilité, Valérie Libert, affirme que la réouverture de la rue résulte d’une « large consultation » auprès de la crèche, de l’école et des riverain·es, concluant à un « constat unanime ». Cette déclaration est contraire aux faits.

En effet, début 2025, nous avons interrogé les parents et le personnel de l’école Sainte-Trinité sur le maintien de la rue piétonne. 150 personnes avaient répondu : 80 % des parents et 67% du personnel y étaient favorables. L’enquête réalisée par la commune elle-même avait donné des résultats similaires.

De plus, si une consultation publique a bien été organisée par la commune, elle n’a rassemblé qu’une dizaine de participant·es, dont moins de la moitié étaient des riverain·es. Les quelques voix qui se sont élevées contre la piétonnisation ne représentent donc pas la majorité de la trentaine de ménages qui vivent dans cette rue.

Renaud Leemans, Coordinateur de Campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “La santé de centaines d’enfants, dont de très jeunes qui vont à la crèche, est mise en danger par la réouverture de la Rue du Nid au trafic routier. Nous déplorons cette décision prise à l’encontre de la volonté des parents et sans concertation représentative des riverains. Nous demandons que la santé et la sécurité des enfants soit prise au sérieux, et que la Rue du Nid devienne rapidement une rue scolaire piétonne et végétalisée.

Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement des niveaux des lignes directrices pour la qualité de l’air est associé à des risques importants pour la santé publique.” Les enfants, principalement du fait de leur métabolisme en construction, sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air. Cette dernière augmente les risques de maladies cardiovasculaires et respiratoires, voire des cancers.